ROME (Italie) – À l’occasion de la plus importante réunion de ce type jamais organisée, INTERPOL a rassemblé près de cent Ministres de la Justice, des Affaires intérieures et de la Sécurité venus du monde entier pour réfléchir aux problèmes posés par la violence criminelle, qui va de la traite d’êtres humains aux activités terroristes.
La Réunion ministérielle, qui s’est ouverte aujourd’hui, marque le début de la 81ème Assemblée générale d’INTERPOL, d’une durée de quatre jours (du 5 au 8 novembre), laquelle a pour thème « La police face aux défis de la violence criminelle contemporaine ». Elle servira de cadre de dialogue à plus de 1 000 délégués de quelque 170 pays rassemblés en vue de définir des stratégies viables pour prévenir, réprimer et combattre efficacement les multiples formes en constante évolution de la violence criminelle contemporaine.
Les Ministres se pencheront sur des questions cruciales parmi lesquelles les facteurs qui ont conduit au développement et à l’aggravation de la violence criminelle, et les compétences et stratégies susceptibles de mieux préparer leurs pays à lutter contre la criminalité violente ; ils s’interrogeront sur la question de savoir si les cadres juridiques existants répondent aux besoins des services chargés de l’application de la loi, et rechercheront quels partenariats ou actions de coopération peuvent aujourd’hui faire durablement échec à la violence criminelle.
Dans son allocution d’ouverture, la Ministre de l’Intérieur italienne, Mme Annamaria Cancellieri, a déclaré que la lutte contre la criminalité est une question très complexe, la souveraineté des États s’arrêtant à leurs frontières, lesquelles ne sont aucunement un obstacle pour les malfaiteurs.
« Le crime peut prospérer par-delà les frontières nationales et trouver des possibilités d’échapper aux services chargés de l’application de la loi. C’est pourquoi la coopération internationale est nécessaire. À cet égard, INTERPOL, ce moteur infatigable de la coopération policière internationale, est le seul et unique moyen de défendre les citoyens contre les menaces criminelles, ce que les pays ne peuvent faire isolément », a indiqué Mme Cancellieri.
Dans cette optique, la Ministre italienne a appelé la communauté internationale à contribuer au renforcement de la coopération policière internationale et à aider INTERPOL à développer ses activités de manière à ce que tous les policiers aient accès aux services qu’il met à disposition dans le monde entier pour lutter contre la criminalité transnationale.
Le Président d’INTERPOL, M. Khoo Boon Hui, a indiqué que la Réunion ministérielle constituerait le socle d’une coopération et d’une action mondiales plus larges contre la violence criminelle transnationale au moment où celle-ci prend de l’ampleur et met à profit l’évolution des technologies et l’instabilité économique.
« Dans un monde où les frontières peuvent être la meilleure arme aux mains des criminels, nous voyons à présent des pays du monde entier faire le choix de la coopération par-delà les continents, les langues et les cultures afin de mieux cerner les menaces en matière de sécurité et de mieux les combattre », a déclaré M. Khoo.
Le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a donné un aperçu des défis opérationnels que représente la violence contemporaine et que doivent affronter de nombreux pays membres d’INTERPOL.
« Nos stratégies ont considérablement évolué au fil du temps, mais les menaces qui se présentent à nous aujourd’hui n’en restent pas moins redoutables car la violence criminelle change constamment de forme. Et ce caractère changeant est exacerbé, un événement d’une extrême violence survenu dans un pays pouvant facilement et rapidement être ressenti dans d’autres pays et la violence se répandant dès lors comme une traînée de poudre », a déclaré M. Noble.
À cet égard, il a été indiqué aux Ministres présents qu’à l’échelle mondiale, l’intensité, la rapidité et la fréquence de la violence criminelle d’aujourd’hui sont « sans précédent » : chaque année, quelque 500 000 personnes sont victimes d’une forme de violence entraînant leur mort, neuf sur dix de ces décès résultant non de conflits, mais de la criminalité et du terrorisme.
« C’est une violence que les moyens traditionnels ne peuvent pas endiguer, et qui nous a tous transportés dans une nouvelle ère. Il est donc temps pour nous de mettre en commun expériences et idées sur la manière de faire face à ces nouveaux défis consistant à faire reculer ou à réduire la violence criminelle dans nos pays membres », a indiqué le chef d’INTERPOL.
« Nous prendrons votre expérience et vos points de vue et les partagerons avec l’ensemble de nos 190 pays membres et de leurs services de police. Nous savons que la police aura un rôle important à jouer dans toute solution conçue par vous. Pour sa part, INTERPOL élaborera de nouveaux outils et services afin d’apporter un soutien à vos autorités de police et d’application de la loi sur le terrain, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 ».
« Nous travaillerons avec vous pour renforcer leurs capacités par la formation et pour améliorer leurs infrastructures, afin qu’elles soient toujours reliées en temps réel les unes avec les autres et qu’elles ne se retrouvent pas seules face à la violence criminelle lorsque celle-ci frappera ou menacera votre population », a affirmé le Secrétaire Général Noble devant les Ministres.
Une Déclaration ministérielle conjointe sera diffusée à l’issue de la réunion de ce jour afin de définir une démarche susceptible d’être adaptée à la situation particulière de différentes villes, nations et régions en matière de sécurité, démarche qui sera étayée par un partage accru du renseignement et une plus large utilisation des outils et services mondiaux d’INTERPOL.