LYON (France) – Une opération internationale interservices menée dans toute l’Afrique de l’Est contre la contrefaçon de produits médicaux et la criminalité pharmaceutique a abouti à la saisie d’au moins 10 tonnes de produits faux et illicites, et à l’arrestation de plus de 80 individus soupçonnés d’avoir participé à la fabrication, au trafic ou à la vente de produits faux et détournés.
L’Opération MAMBA III, à laquelle ont participé, entre juillet et août 2010, les services de police et de douane ainsi que les autorités de contrôle des médicaments du Burundi, du Kenya, de l’Ouganda, du Rwanda et de la Tanzanie – y compris Zanzibar –, a été entreprise avec l’appui du Groupe spécial international anti-contrefaçon de produits médicaux (IMPACT) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et coordonnée par INTERPOL. Les laboratoires de la Health Science Authority de Singapour (autorité chargée de la protection de la santé publique) ont prêté leur assistance en matière scientifique et technique. L’opération a également bénéficié du soutien de l’Organisation mondiale des douanes. C’est la troisième opération de ce type en trois ans organisée dans l’objectif de mettre un frein à la fabrication et à la distribution de produits médicaux de contrefaçon en Afrique de l’Est.
Mme Aline Plançon, chef du service Contrefaçon de produits médicaux et criminalité pharmaceutique (MPCPC) d’INTERPOL, a indiqué qu’une étroite collaboration entre le secteur de la santé, les services chargés de l’application de la loi, les organisations internationales et les organisations non gouvernementales était indispensable pour endiguer le flot actuel de produits médicaux de contrefaçon, dangereux et détournés. Elle a invité à « l’instauration d’un échange d’informations plus systématique permettant de mutualiser les compétences, l’expérience, les ressources, les renseignements et le soutien technique » dans ce domaine.
« L’Opération MAMBA III démontre qu’en travaillant ainsi main dans la main, les pays sont en mesure d’agir concrètement sur le terrain pour juguler une forme de criminalité qui demeure lucrative et à faible risque pour les malfaiteurs concernés et représente un danger très réel pour les populations ».
Pendant les deux mois qu’a duré cette opération, quelque 300 inspections et perquisitions ont été effectuées dans les pays participants, et les enquêtes se poursuivent après la saisie de contrefaçons de médicaments essentiels tels que des vaccins, des antipaludéens et des antibiotiques. Les agents des services chargés de l’application de la loi ont également saisi d’importantes quantités de médicaments provenant d’établissements publics, détournés pour être revendus de manière illicite.
Les médicaments de contrefaçon et non contrôlés devenant de plus en plus répandus, élaborés et dangereux partout dans le monde, en particulier en Afrique, « l’Opération MAMBA III aura également servi de point de départ à des actions de sensibilisation, de collecte de ressources et de formation qui joueront un rôle essentiel pour gagner beaucoup de terrain sur les contrefacteurs dans les années qui viennent » a poursuivi Mme Aline Plançon, ajoutant que le Secrétariat de la Communauté de l’Afrique de l’Est a un rôle clé à jouer dans la région à cet égard.
Les représentants des pays qui ont participé à l’Opération MAMBA III se réuniront à Zanzibar la semaine prochaine (les 1er et 2 septembre) pour analyser ensemble les résultats de l’opération, en tirer des enseignements et progresser dans la voie de l’harmonisation en ce qui concerne l’approche du problème des produits médicaux de contrefaçon et non contrôlés dans la région.