INTERPOL annonce son intention de créer une cellule spécialisée dans la piraterie maritime lors d’une conférence sur le financement de la piraterie appelée à faire date

19 janvier 2010

LYON (France) – La toute première conférence internationale sur le financement de la piraterie maritime, qui s’est ouverte dans les locaux d’INTERPOL avec pour objectif de lutter contre la piraterie grâce au renforcement de la coopération mondiale dans les enquêtes financières, a été l’occasion pour INTERPOL de faire part de son intention de créer une cellule spécialisée dans ce domaine.

Organisée au siège du Secrétariat général d’INTERPOL, à Lyon (France), cette conférence de deux jours (19 et 20 janvier) a pour but de concevoir à l’intention de la communauté internationale une plateforme intersectorielle d’échange d’informations et de diffusion d’alertes sur les aspects financiers de la piraterie maritime, en particulier s’agissant de mettre au jour les principaux réseaux de financement et circuits empruntés par l’argent.

Coparrainée par le Département d’État des États-Unis et le Foreign and Commonwealth Office (FCO) du Royaume-Uni, cette conférence réunit une centaine d’enquêteurs, de spécialistes et de décideurs des secteurs public et privé de plus de 30 pays et d’une douzaine d’organisations internationales.

Considérant les services chargés de l’application de la loi comme un élément « clé » de la lutte contre la piraterie maritime – qu’il décrit comme une activité relevant de la criminalité organisée transnationale menaçant le commerce international –, le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a déclaré que depuis son lancement en 2005, le projet BADA d’INTERPOL avait préparé le terrain à ces services pour qu’ils fassent le lien entre l’action des forces armées et celle des autorités judiciaires chargées de poursuivre les pirates.

À cet égard, le chef d’INTERPOL a annoncé qu’afin d’accroître la contribution de l’Organisation à la lutte contre la piraterie maritime internationale, INTERPOL a l’intention de créer une cellule spéciale.

« Le rôle de cette cellule consistera à coordonner la réponse internationale apportée par INTERPOL pour faire face à la menace que représente la piraterie maritime sous tous ses aspects », a déclaré M. Noble, précisant que la valeur ajoutée par les multiples composantes d’INTERPOL ainsi que par les nouveaux partenariats stratégiques conclus par l’Organisation dans le monde entier, notamment avec Europol, s’en trouverait optimisée.

Les principaux points abordés lors de la conférence seront l’impact de la piraterie maritime sur l’environnement économique dans la Corne de l’Afrique et les régions limitrophes, le rôle du secteur privé (y compris les compagnies de navigation et d’assurances), le recouvrement des avoirs, les systèmes parallèles de transactions monétaires, ainsi que la formation spécialisée et les bonnes pratiques en matière d’enquête financière. La conférence fera également le point sur la situation de la piraterie maritime dans d’autres régions du globe, notamment en Afrique de l’Ouest, en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie du Sud-Est.

La piraterie maritime dans la Corne de l’Afrique étant une activité très lucrative, avec des demandes de rançon actuellement de l’ordre de 2,2 millions d’USD en moyenne dans la région, M. Noble a déclaré que les pirates rechercheraient toujours des cibles et des profits faciles.

« Afin de frapper au cœur la piraterie maritime, nous devons enquêter sur le financement de chacune de ces attaques, le comprendre et l’utiliser à notre avantage », a ajouté M. Noble. « Nous devons remonter la piste de l’argent dans le cadre d’une réponse mondiale faisant intervenir les services chargés de l’application de la loi dans la lutte contre la piraterie maritime. »

La conférence s’est ouverte au lendemain de l’annonce par les médias de la libération, par des pirates somaliens, d’un pétrolier grec et de ses 28 membres d’équipage après le versement d’une rançon record dont le montant serait compris entre 5,5 et 7 millions d’USD.