INTERPOL accueille une réunion entre l’Argentine et l’Iran pour favoriser la poursuite du dialogue 15 ans après l’attentat contre l’AMIA

12 mars 2010

LYON (France) – Le 10 mars 2010, de hauts responsables argentins et iraniens se sont rencontrés au siège d’INTERPOL pour la première fois depuis 2007, dans le cadre des efforts déployés sans relâche par l’organisation internationale de police pour faire progresser les discussions sur la procédure judiciaire liée à l’attentat à la bombe perpétré en 1994 contre le centre de l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA), à Buenos Aires, lequel attentat a fait 85 morts et des centaines de blessés.

S’il est manifeste que la réunion n’a pas permis d’avancée majeure, INTERPOL n’en reste pas moins déterminé à amener ses deux pays membres à trouver une solution concernant la procédure en cours.

Des propos inexacts et incendiaires émanant de sources argentines et attribués à des responsables de l’Organisation, et notamment à son Secrétaire Général, ayant été rapportés par les médias, INTERPOL publie la déclaration suivante sur la situation actuelle.

« La force d’INTERPOL repose sur le respect mutuel entre chacun de ses 188 pays membres et sur l’objectivité dont nous faisons preuve en toute circonstance – y compris dans les litiges sensibles qui les opposent. Dans cet esprit, nous continuerons à encourager le dialogue dans cette affaire, et nous pensons arriver prochainement à une étape acceptable pour les deux parties, lors de laquelle l’Organisation pourra les aider à sortir enfin la coopération de l’impasse où elle se trouve depuis un certain temps », a déclaré le Ronald K. Noble, le Secrétaire Général d’INTERPOL.

Pour l’Organisation, c’est en continuant à favoriser le dialogue entre l’Iran et l’Argentine dans diverses situations que des progrès seront possibles. Ainsi, au cours de la rencontre du 10 mars 2010, une proposition concrète a été discutée qui désignait INTERPOL comme intermédiaire pour les échanges d’informations entre les deux pays. À la fin de cette réunion, même cette suggestion semblait inacceptable, les pays privilégiant souvent la voie diplomatique.

Toutefois, à l’issue de nouvelles discussions, il semblerait qu’INTERPOL ait trouvé une solution acceptable pour pouvoir servir d’intermédiaire dans l’échange d’informations liées à cette affaire entre l’Argentine et l’Iran, à la satisfaction des deux pays.

Rappelant le contexte, le Secrétaire Général a expliqué : « En novembre 2007, l’organe de direction suprême d’INTERPOL, son Assemblée générale, a approuvé la publication de notices rouges concernant six personnes recherchées par l’Argentine en relation avec l’attentat contre l’AMIA. Cette décision n’obérait cependant en rien la présomption d’innocence dont doit bénéficier toute personne accusée d’une infraction. »

« Il appartient à chaque pays membre de respecter sa législation nationale lorsqu’il doit décider s’il accepte de donner suite ou non, et de quelle façon, à une demande d’arrestation formulée par un autre pays. Nombreux sont les pays membres qui accordent aux notices rouges INTERPOL une valeur juridique permettant l’arrestation et la détention provisoires d’une personne. Certains n’autorisent pas l’extradition de leurs ressortissants vers un autre pays, quel que soit le motif pour lequel elle est demandée, mais si suffisamment d’éléments de preuve leur sont présentés pour pouvoir engager des poursuites contre une personne et donner lieu à sa condamnation, ils peuvent ouvrir une procédure pénale devant leurs propres tribunaux », a expliqué M. Noble.

Quant aux allusions aux propos incendiaires qui auraient été tenus par INTERPOL ou toute autre partie, le Secrétaire Général a souligné : « Il est évident que chacune des parties à ce débat ou à toute autre discussion doit être la seule source des commentaires qui lui sont attribués. J’invite toute personne souhaitant connaître la position d’INTERPOL sur cette affaire très sensible à ne se référer qu’aux seules déclarations officielles publiées par l’Organisation ».

« L’heure est venue de commencer à utiliser les outils d’INTERPOL pour l’échange d’informations dans le but de résoudre cette affaire et, à cet égard, nous sommes prêts, déterminés et aptes à apporter notre soutien d’une façon qui convienne aussi bien à l’Argentine qu’à l’Iran », a conclu le Secrétaire Général de l’Organisation.