Calendrier : 2023 - 2025
Budget : 7 millions de dollars US
Donateur : Safe Online
Contexte
Dans notre société numérique en constante évolution, Internet fait partie intégrante de la vie des enfants et leur permet de communiquer, d’apprendre et de s’amuser. Toutefois, ces possibilités s’accompagnent d’une menace importante pour leur sécurité et leur bien-être.
Actuellement, il est difficile de prévenir les situations d’exploitation et d’abus en ligne et d’y mettre un terme par manque de données et de bases factuelles sur les interactions des enfants dans l’environnement numérique. Il est donc urgent de mieux comprendre les menaces que représentent l’exploitation et les abus pédosexuels sur Internet aux niveaux national et régional. Le projet Disrupting Harm (« Prévenir le danger ») a été créé pour répondre à ce besoin.
Le projet
Disrupting Harm est un projet de recherche global et intersectoriel. Son objectif premier est de fournir des données primaires de qualité sur l’exposition des enfants à l’exploitation et aux abus pédosexuels sur Internet. Il se penche en outre sur la manière dont les systèmes de protection nationaux font face à ce problème majeur.
Grâce à la participation de diverses parties prenantes, y compris d’enfants, le projet recueille des données sur l’exploitation et les abus pédosexuels sur Internet afin d’apporter des éclairages multiples sur la problématique. Cette approche permet d’élaborer des recommandations reposant sur des éléments probants et adaptées aux principaux acteurs concernés.
Le succès de la première phase de Disrupting Harm, menée entre 2019 et 2022 dans 13 pays d’Afrique australe, d’Afrique de l’Est et d’Asie du Sud-Est, a ouvert la voie à la mise en œuvre du projet dans 12 nouveaux pays de quatre autres régions du monde : Europe de l’Est, Amérique latine et Caraïbes, Moyen-Orient et Afrique du Nord, et Asie du Sud.
Activités menées dans le cadre du projet
La méthode de recherche du projet Disrupting Harm s’appuie sur plusieurs activités :
- Analyser les lois et politiques nationales relatives à l’exploitation et aux abus pédosexuels (en ligne) ;
- Conduire des enquêtes sur les ménages, représentatives au niveau national, auprès d’enfants utilisant Internet et de personnes qui en ont la charge ;
- Collaborer avec les services nationaux chargés de l’application de la loi pour comprendre leurs capacités à lutter efficacement contre la pédocriminalité ;
- S’entretenir avec des enfants victimes d’exploitation et d’abus sexuels sur Internet ou avec des jeunes gens qui l’ont été durant leur enfance ;
- S’entretenir avec des prestataires de services de première ligne et des professionnels de la justice qui travaillent sur des cas d’exploitation et d’abus pédosexuels sur Internet pour comprendre leurs pratiques, leurs capacités et leurs besoins.
Actualités du projet
Phase 2 du projet de recherche Disrupting Harm : extension à 12 nouveaux pays
Le 7 décembre 2023, Safe Online a annoncé que son partenariat avec ECPAT International, INTERPOL et l’UNICEF s’étendait à 12 nouveaux pays : l’Arménie, le Brésil, la Colombie, la Jordanie, la Macédoine du Nord, le Maroc, le Mexique, le Monténégro, le Pakistan, la République dominicaine, la Serbie et la Tunisie.
Ce travail dans de nouvelles régions est l’occasion de plaider en faveur du renforcement des informations factuelles relatives à l’exploitation et aux abus pédosexuels sur Internet en élargissant le champ de recherche.
Le nouvel investissement de 7 millions de dollars permettra d’effectuer un solide travail de recherche en collaboration avec des organisations nationales spécialisées.
D’ici à 2025, le projet Disrupting Harm proposera à ces pays des feuilles de route fondées sur des données probantes afin qu’ils puissent renforcer leur prévention et leur lutte contre cette forme de criminalité.
Dans cette seconde phase du projet, INTERPOL et ses Bureaux centraux nationaux (B.C.N.) coopèreront avec les services chargés de l’application de la loi et d’autres parties prenantes clés pour faciliter les visites sur place en vue de mieux comprendre l’action répressive menée actuellement dans chaque pays.
Les rapports sur la phase 1 de Disrupting Harm pour chaque pays et les actualités concernant la phase 2 se trouvent sur la page Web principale du projet, à cette adresse : https://safeonline.global/disrupting-harm/.
Phase 1 du projet de recherche Disrupting Harm :
La première phase du projet a été mise en œuvre entre 2019 et 2022 dans 13 pays d’Asie du Sud-Est, d’Afrique australe et d’Afrique de l’Est.
Principales conclusions de la première phase :
- Entre 1 % et 20 % des enfants ont été exposés d’une manière ou d’une autre à une exploitation et des abus pédosexuels évidents sur Internet dans l’année précédant l’enquête. Cela laisse entendre que des dizaines de milliers, voire des millions, d’enfants sont confrontés à cette menace chaque année.
- Plus d’un tiers des enfants n’ont pas révélé qu’ils avaient fait l’objet d’abus, près de la moitié d’entre eux déclarant ne pas savoir où demander de l’aide. En moyenne, seuls 3 % des enfants ont signalé ces infractions aux services chargés de l’application de la loi ou à des lignes d’assistance téléphonique.
- Dans la plupart des pays, les prestataires de services de première ligne ne sont pas bien équipés pour venir en aide aux victimes.
- Les unités de police spécialisées dans la lutte contre l’exploitation et les abus pédosexuels sur Internet jouent un rôle crucial dans l’amélioration des réponses nationales et mondiales.
Grâce aux efforts déployés par les parties prenantes et les partenaires nationaux, les conclusions et recommandations formulées à l’issue de la première partie du projet de recherche Disrupting Harm ont servi de socle pour d’importants changements politiques et législatifs :
- En Malaisie, le gouvernement a modifié la loi de manière à criminaliser le chantage sexuel et la retransmission en direct d’abus pédosexuels, conformément aux recommandations du projet Disrupting Harm.
- L’Indonésie s’est appuyée sur les enseignements apportés par Disrupting Harm pour élaborer une feuille de route nationale sur la protection en ligne des enfants dans le cadre d’un décret présidentiel. Cette initiative a donné lieu à des révisions des normes nationales, à des modules de formation pour les services de protection de l’enfance et à la création d’une plateforme en ligne destinée à sensibiliser les enfants à la violence et à la sécurité en ligne.
- La Tanzanie a intégré les conclusions et recommandations du projet dans des supports d’enseignement et de formation conçus par les unités du ministère de la Santé, du Développement communautaire, des Questions de genre, des Personnes âgées et des Enfants.
Pour plus d’informations sur les résultats de la première phase du projet Disrupting Harm, vous trouverez des données, des infographies et des vidéos à l’adresse suivante : https://safeonline.global/disrupting-harm/#findings