ATHÈNES (Grèce) – Les participants à la 52ème Conférence régionale européenne d’INTERPOL, qui se tient cette semaine à Athènes (Grèce), se penchent sur la complexité croissante de la criminalité internationale.
Pendant trois jours (du 2 au 4 juin), plus de 150 hauts représentants des polices d’Europe et du monde entier réfléchissent aux principaux défis de l’action policière européenne et aux effets de la criminalité internationale sur la région.
La conférence a été ouverte par Michalis Chrysochoidis, ministre grec de la Protection des citoyens, le lieutenant-général Dimitrios Mallios, chef de la Police hellénique, le général-major Ahmed Naser Al-Raisi, président d’INTERPOL, et Valdecy Urquiza, secrétaire général d’INTERPOL.
Les délégués traiteront de la nature changeante de la criminalité en Europe, notamment de l’évolution des menaces pour la sécurité, du côté obscur de l’intelligence artificielle et de la notice argent, un projet pilote lancé cette année par INTERPOL pour faciliter le traçage et le recouvrement des avoirs d’origine criminelle.
Présidée par le vice-président d’INTERPOL pour l’Europe, Peter de Buysscher, la réunion des hauts responsables de la police portera également sur certaines des activités criminelles les plus graves, parmi lesquelles le trafic de stupéfiants et d’armes à feu, et sur la relation entre la criminalité organisée et le terrorisme.
Dans son discours prononcé lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence, Michalis Chrysochoidis, ministre grec de la Protection des citoyens, a déclaré :
« C’est un grand honneur d’accueillir à Athènes la 52ème Conférence régionale européenne d’INTERPOL, qui est une réunion importante et qui, dans le contexte actuel d’instabilité mondiale et régionale, est d’autant plus cruciale et nécessaire. Nous devons rester unis et adopter une approche commune de la sécurité et de l’action policière. Les principaux thèmes de la conférence de cette année sont tout à fait d’actualité. Les nouvelles menaces pour la sécurité, en particulier la criminalité organisée, l’utilisation abusive de l’intelligence artificielle et la traite d’êtres humains, ne sont pas des défis isolés, mais des dangers très importants et interconnectés. Pour y faire face, nous avons besoin de renseignements, de technologies, de nouveaux outils, et surtout de coopération. Nous devons travailler ensemble.
« Je tiens à remercier sincèrement la direction d’INTERPOL des efforts qu’elle déploie sans relâche pour favoriser la coordination opérationnelle, l’innovation et le renforcement des capacités. Les outils et plateformes offerts par INTERPOL, comme la plateforme Biometric HUB et la base de données ICSE, ou les opérations conjointes comme les opérations Lionfish, sont des exemples de ce que la coopération internationale permet d’accomplir lorsqu’elle est soutenue par une volonté politique et par l’excellence professionnelle. »
Le lieutenant-général Dimitrios Mallios, chef de la Police hellénique, a quant à lui déclaré :
« Pour la Police hellénique, la coopération internationale est absolument nécessaire. La position géographique de la Grèce, au carrefour de trois continents, sa situation sécuritaire fluctuante et les crises successives qui l’ont marquée font que nous devons rester vigilants. Nous avons la ferme volonté de contribuer à l’architecture de sécurité de l’Europe, c’est pourquoi nous participons activement à toutes les activités d’INTERPOL.
« Cette conférence nous offre une occasion essentielle d’approfondir cette coopération, de partager nos connaissances et de réfléchir à de nouveaux outils et de nouvelles stratégies qui nous aideront à opposer une riposte rapide et efficace à toutes les menaces en pleine évolution. Qu’il s’agisse de renforcer les capacités en matière de criminalistique numérique, d’améliorer la sécurité des frontières ou de démanteler des réseaux criminels, notre réussite dépend de la coordination, de la confiance et de l’engagement commun. N’oublions pas non plus l’aspect humain de notre travail – les populations que nous protégeons, les victimes que nous aidons et les générations futures que nous nous efforçons de sauvegarder. »
Le président d’INTERPOL, Ahmed Naser Al-Raisi, a déclaré :
« Nous remercions les autorités grecques de nous accueillir à Athènes, berceau d’une civilisation qui a façonné le monde, alors que l’Europe traverse une période difficile. Elle fait face à des menaces qui ignorent les frontières, se propagent en ligne et portent gravement atteinte aux vies humaines. Et si les actions nationales sont essentielles, seule une coopération régionale et mondiale solide peut véritablement contrer ces menaces.
« Notre détermination à retrouver les malfaiteurs, à les arrêter et à les traduire en justice doit être encore plus grande. Et nous devons également garder les yeux tournés vers l’avenir. Avec l’intelligence artificielle, les systèmes d’identité biométrique et la surveillance de l’internet clandestin, nous abordons une ère de complexité.
« C’est la raison pour laquelle INTERPOL investit dans l’innovation, afin que vous puissiez garder un temps d’avance sur l’évolution de la criminalité. De l’intelligence artificielle à la criminalistique numérique en passant par la formation virtuelle et la détection des médias synthétiques, nous équipons les policiers de la technologie dont ils ont besoin pour agir dans l’environnement complexe actuel. »
Valdecy Urquiza, secrétaire général d’INTERPOL, a déclaré :
« Les services chargés de l’application de la loi d’Europe et du monde entier font face à des menaces et des défis de plus en plus complexes et changeants en matière de criminalité. Les nouvelles technologies, l’évolution des formes graves de criminalité existantes et les nouveaux réseaux créés par les groupes criminels sont autant de changements compliquant le travail des policiers qui s’emploient à empêcher les malfaiteurs d’agir et à maintenir la sécurité publique.
« Cette conférence montre que la communauté policière internationale peut et va apporter une réponse à cette situation. Je suis très heureux d’œuvrer, aux côtés de mes collègues, au partage des bonnes pratiques, à la création de capacités de pointe et à la prévention de la criminalité internationale.
« INTERPOL est résolu à mettre davantage de données essentielles à la disposition de l’Europe, à apporter un appui à plus d’opérations de grande importance et à soutenir les polices européennes, notamment en améliorant les systèmes afin que les services chargés de l’application de la loi d’Europe et du monde disposent des meilleurs outils possibles. »
Au cours de la conférence de trois jours, les délégués éliront également les membres du Comité européen d’INTERPOL et étudieront des propositions relatives à la criminalité organisée, à la cybercriminalité et à un nouveau système INTERPOL de partage d’informations.
La région Europe d’INTERPOL est à l’origine de près de la moitié des 150 millions d’enregistrements dont dispose l’Organisation, ce qui en fait la plus active de ses régions.