« La femme en rose » retrouvée en Espagne, identifiée 20 ans après son décès

25 septembre 2025
Une citoyenne russe identifiée grâce à l’appel à témoins international Identify Me

LYON (France) – Liudmila Zavada, une citoyenne russe dont le corps a été retrouvé il y a 20 ans en Espagne a pu être identifiée.

Le « cold case » fait partie de la campagne internationale « Identify Me » coordonnée par INTERPOL avec la collaboration de six pays européens : l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas. Cette initiative vise à identifier des femmes dont les corps ont été retrouvés en Europe au cours des dernières décennies.

Lancée en 2023, la campagne Identify Me regroupe 47 affaires, concernant toutes des femmes qui ont été assassinées ou qui sont décédées dans des circonstances suspectes ou inexpliquées.

L’une de ces affaires non élucidées, connue sous le nom de « La femme en rose » remonte au 3 juin 2005, date à laquelle le corps d’une femme est découvert au bord de la route à Viladecans, une ville de la province de Barcelone. Elle portait un haut à fleurs rose, un pantalon rose fuchsia et des sandales roses, et était décédée depuis moins de 24 heures lorsqu’elle a été retrouvée.

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The body of a woman found in 2005 in Spain has been identified as Russian citizen Liudmila Zavada.
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The cold case, referred to as ‘The woman in pink’, was part of INTERPOL’s Identify Me campaign
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La police locale avait jugé la cause du décès suspecte et malgré des enquêtes poussées, cette femme n’a jamais pu être identifiée.

À court de nouvelles pistes, les autorités espagnoles ont confié l’affaire à INTERPOL qui l’a intégrée à sa campagne Identify Me en 2024. L’opération consiste à publier les détails de ces affaires en ligne et de communiquer des informations aux médias – y compris, lorsque cela est possible, des images de reconstitution faciale, des photos d’effets personnels ou de tatouages – dans l’espoir que quelqu’un puisse reconnaître un élément.

Dans le cadre de cette initiative, INTERPOL a également partagé les données biométriques de ces affaires avec l’ensemble de ses 196 pays membres, en enjoignant régulièrement aux services chargés de l’application de la loi de vérifier ces données dans leurs bases de données nationales.

En 2025, la police turque fait une découverte lorsqu’elle vérifie les empreintes digitales associées à « la femme en rose » dans la base de données biométrique nationale. En effet, les données concordent avec celles d’une ressortissante russe, Liudmila Zavada, âgée de 31 ans au moment de son décès. L’identification a ensuite été confirmée grâce à des recherches en parentalité en utilisant l’ADN d’un proche de Liudmila Zavada.

Le secrétaire général d’INTERPOL, Valdecy Urquiza, a déclaré :

« Vingt ans après son décès, une femme a pu retrouver son identité. Chaque identification redonne de l’espoir aux familles et aux amis de la personne disparue et apporte de nouveaux éléments aux enquêteurs.

« Je tiens à féliciter les autorités espagnoles, turques et russes qui ont coopéré sur cette affaire. Grâce à la coopération mondiale et en reliant les polices du monde entier, nous aidons plus de familles à trouver les réponses qu'elles ont tant attendues. »

Identités retrouvées

Cette affaire est la troisième identification réussie liée à l’appel à témoins Identify Me d’INTERPOL. Au moment de son lancement, en 2023, la campagne avait vite permis d’identifier Rita Roberts, une jeune Britannique assassinée à Anvers en 1992. Les proches de Rita Roberts avaient appelé la ligne téléphonique dédiée après avoir reconnu le tatouage de la jeune femme dans les médias.

En 2025, une deuxième femme de 33 ans, Ainoha Izaga Ibieta Lima, a été identifiée lorsque les autorités paraguayennes ont constaté que des empreintes digitales de leurs bases de données concordaient avec celles enregistrées par l’Espagne dans une notice noire INTERPOL dans le cadre de l’initiative Identify Me.

Avec Identify Me, INTERPOL a, pour la première fois, dévoilé au public des extraits de ses notices noires, dans le but de retrouver l’identité de ces femmes décédées. Ces notices sont utilisées pour diffuser des informations au niveau mondial sur des restes humains en vue de déterminer les circonstances du décès et d’identifier la victime. Les informations partagées peuvent inclure des éléments comme le lieu où le corps a été retrouvé, des informations biométriques (ADN, empreintes digitales, images faciales), des odontogrammes, une description du corps ou des vêtements que portait la personne décédée, ainsi que tout autre détail susceptible de contribuer à son identification.

Depuis 2021, INTERPOL met à la disposition des équipes d’enquête un nouvel outil mondial, la base de données I-Familia. En permettant l’identification de cadavres par des recherches ADN en parentalité au niveau international, cette base de données a déjà contribué à la résolution d’affaires. Cette pratique s’appuie sur les contributions volontaires d’ADN réalisées par les proches de la personne, lesquelles sont uniquement utilisées pour identifier les personnes disparues et ne sont pas comparées dans les bases de données criminelles. Des affaires comme celle-ci souligne le rôle majeur joué par le public et les partenaires lorsqu’il s’agit d’identifier des personnes disparues.

L’appel continue : 44 affaires encore non résolues

L’opération Identify Me se poursuit avec 44 affaires restantes concernant des femmes décédées non identifiées. Nous invitons quiconque pense avoir une information et en particulier, les personnes qui se souviennent d’une amie ou d’une parente disparue, à consulter la page dédiée Identify Me et à contacter à la fois INTERPOL et les autorités nationales concernées.

Si vous pensez avoir reconnu une proche parmi ces femmes décédées, vous pouvez aussi contacter votre police nationale qui pourra ensuite se mettre en relation avec INTERPOL afin de réaliser une comparaison de profils génétiques à l’échelle internationale et peut-être apporter des réponses à votre famille.