BERLIN (Allemagne) – Le ministère de l’Environnement de l’Allemagne, INTERPOL et le Fonds mondial pour la nature (WWF) unissent leurs forces pour lutter contre les effets dévastateurs de la criminalité environnementale.
L’Initiative internationale pour le climat (IKI) du Gouvernement allemand a injecté 5 millions d’EUR dans ce projet de trois ans qui vise à recenser et prévenir les infractions transnationales ayant des répercussions sur le climat, la biodiversité et l’environnement dans cinq domaines clés : la criminalité liée à la pêche, la criminalité forestière, l’exploitation minière illégale, la criminalité liée à la pollution et la criminalité liée aux espèces sauvages.
La criminalité environnementale, que l’on estime être la troisième forme d’activité criminelle la plus rentable au monde, génère des centaines de milliards de dollars de profits illégaux chaque année.
Steffi Lemke, ministre allemande de l’Environnement, a déclaré : « La criminalité environnementale organisée transcende les frontières et exacerbe la triple crise planétaire que constituent la perte de biodiversité, le changement climatique et la pollution. J’estime donc qu'il est crucial de veiller à ce que la protection de l’environnement s’accompagne d’une lutte contre les atteintes à l’environnement.
« Les organisations criminelles causent des dégâts majeurs aux fondements naturels de nos vies. En effet, elles tuent et commercialisent des espèces en danger critique d’extinction, elles déboisent les forêts, qui sont pourtant des habitats et des réservoirs de carbone essentiels, et elles empoisonnent les sols en déversant des déchets illégalement, rendant les terres inhabitables. En coopérant avec INTERPOL et le WWF, nous unissons nos forces et jouons un rôle précieux dans la lutte contre la criminalité environnementale transnationale. »
Le secrétaire général d’INTERPOL, M. Valdecy Urquiza, a quant à lui déclaré :
« Les atteintes à l’environnement menacent notre planète, notre quotidien et l’avenir des générations futures. De l’exploitation forestière illégale au déversement de déchets dangereux, la criminalité environnementale ne connaît pas de frontières. Les atteintes à l’environnement ont un caractère destructeur unique, avec des conséquences à long terme allant bien au-delà des dégâts immédiats. Ce projet conjoint avec l’Allemagne et le WWF permettra d’apporter un véritable soutien au renforcement des capacités et à l’échange de renseignements en vue d’obtenir des résultats opérationnels. »
Heike Vesper, directrice de la transformation et des politiques au WWF Allemagne, a déclaré :
« La criminalité environnementale est un phénomène qui a été grandement sous-estimé jusqu’à aujourd’hui. La déforestation, la pêche et l’exploitation minière illégales contribuent en grande partie au réchauffement climatique et à la disparition d’espèces, ce qui constitue donc une grave menace pour les moyens de subsistance de l’humanité. Grâce à cette coopération entre le ministère de l’Environnement de l’Allemagne, INTERPOL et le WWF, nous prenons enfin des mesures contre les activités des groupes criminels, qui agissent trop souvent en toute impunité. La destruction de l’environnement et de la biodiversité à des fins lucratives n’est pas une infraction anodine, mais plutôt une infraction grave ayant des conséquences locales et mondiales pour les populations et la nature. »
Contexte
Le terme criminalité environnementale couvre un large éventail d’activités illégales néfastes pour les écosystèmes, la faune, la flore et le climat.
La criminalité environnementale serait la troisième forme de criminalité la plus lucrative au monde après le trafic de stupéfiants et la contrefaçon.
L’un des objectifs du projet financé par l’Allemagne aux côtés d’INTERPOL et du WWF est de renforcer les capacités et la coopération transnationale entre les services chargés de l’application de la loi, mais aussi de protéger les organisations de la société civile lorsqu’elles lèvent le voile sur les atteintes à l’environnement et s'y attaquent.
