LYON (France) – Une opération antiterroriste menée sous la conduite d’INTERPOL dans le but de renforcer la sécurité des frontières a donné lieu à des millions de vérifications dans les bases de données internationales, qui se sont traduites par 66 arrestations, d’importantes saisies et l’identification de 81 personnes faisant l’objet de notices et de diffusions INTERPOL.
Des services chargés de l’application de la loi de 14 pays ont participé à l’opération Neptune VI, dont le but était de renforcer les mesures et les actions en matière de sécurité sur les routes maritimes de la Méditerranée, ainsi qu’aux aéroports et aux frontières terrestres des pays participants.
Grâce à cette initiative menée en coopération avec l’Organisation mondiale des douanes (OMD), FRONTEX et Europol, les équipes ont été dotées d’appareils portatifs et l’accès aux bases de données d’INTERPOL a été ouvert aux autorités locales.
L’opération a été axée sur la mise en évidence et l’analyse des habitudes de déplacement des combattants terroristes étrangers, des personnes ayant des liens avec le terrorisme et des groupes criminels responsables d’infractions transfrontalières telles que le trafic de drogues, l’exportation et l’importation illégales d’armes et la traite d’êtres humains.
Au cours de l’opération Neptune VI, qui a duré environ deux semaines dans chaque pays, les agents sur le terrain ont également effectué des vérifications dans les enregistrements d’INTERPOL relatifs aux véhicules volés et aux documents perdus ou volés, car ces deux types de biens sont essentiels pour faciliter le financement et les déplacements des terroristes.
À la fin de l’opération, le 16 septembre 2024, plus de 16 millions de vérifications avaient été faites dans les différentes bases de données d’INTERPOL et avaient généré 187 réponses positives (ou « hits »).
Une dizaine de personnes ont été arrêtées sur le fondement de notices rouges INTERPOL. Par ailleurs, 54 personnes ont été interpellées en vertu de mandats d’arrêt nationaux et pour des infractions détectées aux frontières, notamment en lien avec les stupéfiants et les escroqueries ainsi qu’avec l’exportation ou l’importation illégales d’or, d’argent en espèces et d’armes.
Des notices rouges et bleues pour localiser et appréhender des terroristes présumés
L’un des suspects arrêtés dans le cadre de l’opération faisait l’objet d’une notice rouge pour un attentat terroriste perpétré il y a 23 ans dans une église au Pakistan. Le fugitif est maintenu en détention par les autorités locales dans l’attente de la procédure d’extradition.
Dans une autre affaire, la police des frontières d’un aéroport a empêché l’entrée sur le territoire d’une personne faisant l’objet d’une diffusion bleue d’INTERPOL transmise en 2015. Cette personne avait auparavant voyagé pour rejoindre les rangs de Daech via un pays européen.
Contrairement aux notices rouges, qui peuvent constituer le fondement d’une arrestation provisoire, les notices et diffusions bleues sont utilisées par des pays membres d’INTERPOL pour demander à d’autres des informations complémentaires sur l’identité d’une personne, son lieu de résidence ou ses activités, en relation avec une enquête judiciaire. Lors de l’opération Neptune VI, 29 personnes faisant l’objet de notices et de diffusions bleues ont ainsi été identifiées, ce qui a permis aux policiers de localiser des individus ayant des liens avec le terrorisme.
Au Monténégro, la police des frontières a arrêté un voyageur soupçonné d’utiliser un passeport contrefait. Grâce au système de communication mondial sécurisé d’INTERPOL (I-24/7), elle a effectué des vérifications concernant ce document auprès des autorités qui l’avaient délivré, et a eu la confirmation qu’il s’agissait d’un faux. Elle a également découvert que le suspect était recherché pour tentative de meurtre. Une notice rouge a rapidement été
Le renforcement des contrôles aux frontières a abouti à d’importantes saisies
Les arrestations effectuées dans le cadre de Neptune VI ne sont qu’un aspect du vaste succès de l’opération en matière de renforcement des contrôles aux frontières. L’initiative a permis de réaliser d’importantes saisies, notamment 549 000 EUR en espèces non déclarées, l’équivalent de 10 millions d’EUR en or, 25 kg de cannabis, 35 véhicules volés et plusieurs fusils et munitions illégaux.
De plus, les agents bulgares chargés des contrôles aux frontières ont trouvé deux pistolets Glock sur une personne voyageant avec une fausse carte d’identité. Il est important de souligner que les carcasses de ces pistolets avaient été achetées en Europe centrale et que les autres pièces avaient été faussement déclarées comme ayant été exportées en Amérique du Nord.
Comme l’a déclaré Greg Hinds, directeur de l’Antiterrorisme d’INTERPOL :
« En collaborant et en dotant les services chargés de l’application de la loi des outils de première ligne dont ils ont besoin, nous pouvons faire cesser les activités des terroristes et des malfaiteurs et traduire ces individus en justice. Les résultats de cette opération montrent l’importance du partage de renseignements et de bonnes pratiques entre les pays pour lutter contre les menaces en constante évolution que représentent le terrorisme et la criminalité organisée. »
L’opération Neptune VI est financée par Affaires mondiales Canada, l’OMD et Frontex.
Pays participants : Albanie, Algérie, Bulgarie, Chypre, Espagne, France, Iraq, Italie, Jordanie, Liban, Maroc, Monténégro, Portugal et Tunisie.