Les escroqueries en ligne peuvent avoir un effet dévastateur sur les personnes et les communautés du monde entier. Qu’il s’agisse d’escroqueries aux sentiments ou aux placements, ces infractions mettent les victimes dans un état de vulnérabilité, de honte et de ruine financière.
Alors que nous œuvrons à combattre ces formes de criminalité, il est essentiel que nous repensions le langage que nous utilisons pour les décrire, car les mots sont importants.
Le terme « dépeçage de cochon » (pig butchering en anglais) est largement utilisé pour décrire un type d’abus financier dans lequel une personne noue une relation en ligne pour ensuite commettre une escroquerie aux placements.
Ce terme est non seulement stigmatisant, mais il est aussi déshumanisant, puisqu’il a été inventé par les malfaiteurs eux-mêmes.
En utilisant une terminologie axée sur les victimes, qui n’ont rien à se reprocher, plutôt que sur les malfaiteurs, nous risquons d’alourdir leur fardeau. Cela peut entraîner de graves conséquences, en décourageant les victimes de demander de l’aide ou de fournir des informations aux autorités pour empêcher les malfaiteurs de commettre des infractions contre d’autres personnes.
INTERPOL appelle donc à un changement de terminologie. Nous estimons que le terme « escroquerie aux sentiments » est plus précis pour décrire ces infractions.
Il reflète les tactiques complexes et la manipulation émotionnelle utilisées par les escrocs pour gagner la confiance de leurs victimes. Il place en outre les projecteurs sur les malfaiteurs plutôt que sur les personnes ciblées.
Ce changement est essentiel pour traduire les malfaiteurs en justice, donner aux victimes de ces escroqueries les moyens de faire face et leur apporter le soutien nécessaire.
Nous avons déjà constaté à quel point il était important d’utiliser un langage plus approprié et plus réfléchi dans des domaines de criminalité comme les infractions sexuelles violentes, les violences domestiques ou l’exploitation des enfants en ligne. Nous savons que cela peut faire la différence.
Il est temps de reconnaître que nos mots comptent aussi pour ce type d’escroqueries en ligne dévastatrices.
