LYON (France) – Une opération internationale ciblant des délinquants pédosexuels a mené à l’arrestation de 143 personnes et a permis de secourir 20 victimes dans toute l’Amérique du Sud.
Au cours de l’opération Orion International, 12 pays d’Amérique du Sud ont uni leurs forces pour lutter contre la production, la distribution et la détention de contenus mettant en scène des abus et de l’exploitation pédosexuels sur Internet, et se sont notamment concentrés sur l’identification et le secours des victimes.
Cette opération, coordonnée et soutenue par INTERPOL, a mené à l’arrestation de 18 agresseurs directs et à l’inculpation de 111 personnes pour détention ou diffusion de contenus à caractère pédosexuel. Six individus, recherchés au niveau international pour des infractions pédosexuelles et faisant l’objet de notices rouges INTERPOL, ont également été arrêtés au cours de cette opération.
Les personnes arrêtées, en majorité des hommes, avaient entre 14 et 86 ans et étaient issus de milieux sociaux très divers. Ils étaient professeur, graphiste, agent de sécurité, mécanicien, musicien, journaliste, psychologue, ou encore chauffeur de taxi.
Études de cas : des victimes secourues après des années d’abus pédosexuels
En Argentine, les autorités locales ont repéré des contenus à caractère pédosexuel circulant sur des applications de messagerie. Grâce au soutien d’INTERPOL et de ses données supplémentaires, les autorités ont pu identifier et secourir un enfant de neuf ans, victime d’abus pendant six ans.
Dans une autre affaire, la Police chilienne a identifié un malfaiteur qui diffusait des contenus mettant en scène l’exploitation sexuelle d’enfants dans des groupes de messagerie. À la suite de son arrestation, les enquêteurs ont analysé les informations saisies et ont établi que cette même personne avait aussi produit des contenus à caractère pédosexuel sur les lieux de son arrestation. Cela a permis d’identifier et de mettre à l’abri une jeune fille de 14 ans, la fille de la conjointe du malfaiteur.
Dans le cadre de l’opération Orion International, les pays participants ont été encouragés à passer en revue les notices rouges existantes concernant des auteurs d’infractions pédosexuelles susceptibles de se trouver à l’intérieur de leurs frontières. Les autorités sud-coréennes avaient par exemple partagé des informations sur le gérant d’un site Internet équatorien qui diffusait des contenus mettant en scène de l’exploitation pédosexuelle. Grâce à la collaboration entre la Corée du Sud et l’Équateur, et à la coordination d’INTERPOL, l’individu a pu être appréhendé.
Coopération internationale dans toute l’Amérique du Sud
Cette initiative d’envergure régionale, menée entre mai et septembre 2024, a été lancée par INTERPOL après la communication d’informations par l’Unité de lutte contre la cybercriminalité du Chili et le Bureau du procureur de Buenos Aires au sujet d’enquêtes sur la diffusion transnationale de contenus à caractère pédosexuel via des applications de messagerie instantanée.
L’Unité Pédocriminalité d’INTERPOL a analysé et consolidé ces informations au moyen de ses données existantes et a ensuite partagé les renseignements avec les pays participants. En amont de l’opération, une réunion entre des enquêteurs et des procureurs, soutenue par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, a permis d’établir une feuille de route pour cette collaboration transfrontalière.
Le secrétaire général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, a déclaré :
« Cette opération, et les atroces affaires qu’elle a mises au jour, nous rappellent que les pédocriminels peuvent venir de tous les horizons. Grâce à cette action internationale, des enfants qui ont été victimes d’abus tout au long de leur vie ont été mis à l’abri.
« INTERPOL continuera de collaborer avec l’ensemble de ses pays membres afin de mener des actions constantes et essentielles pour protéger les membres les plus vulnérables de la société. »
Outre une action internationale conjointe, l’opération a nécessité une coopération au niveau national entre plusieurs États. Des personnes ont ainsi été arrêtées et des victimes identifiées en Argentine, en Bolivie, au Chili, en Colombie, en Équateur, au Suriname, en Uruguay et au Venezuela.
Les éléments de preuve recueillis et les saisies de matériel informatique effectuées dans le cadre de l’opération Orion International ont ouvert de nouvelles pistes d’enquête, et d’autres résultats sont à venir.
Pays participants : Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Équateur, Guyane, Paraguay, Pérou, Suriname, Uruguay et Venezuela.
