Bangkok (Thaïlande) – En six heures seulement, un système d’intelligence artificielle (IA) a été capable de créer des dizaines de milliers de substances chimiques pouvant être utilisées comme armes chimiques, ce qui démontre que des malfaiteurs peuvent exploiter les nouvelles technologies à des fins létales.
Début 2023, des clés USB contenant des engins explosifs improvisés ont été envoyées à plusieurs médias en Équateur, menant à la publication d’une notice mauve par INTERPOL pour partager des informations essentielles sur ce nouveau mode opératoire criminel.
De tels incidents montrent à quel point les menaces chimiques sont complexes et variées. Pour les combattre et renforcer la sûreté chimique à l’échelle mondiale, une série de stratégies doit être mise en place tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Cette semaine, plus de 300 experts des services chargés de l’application de la loi, de l’industrie, des organisations internationales, des gouvernements et du monde universitaire se sont réunis à Bangkok pour partager des informations, des études de cas et des bonnes pratiques sur des sujets comme la gestion de risques, les partenariats public-privé et les enjeux d’une sûreté chimique efficace.
Le Lieutenant général et Directeur général de la Police royale thaïlandaise a déclaré : « Nous devons avoir une longueur d’avance sur les criminels et terroristes en quête d’armes chimiques dangereuses pour s’en prendre à des innocents. Le rôle d’INTERPOL de faciliter les partenariats entre les services chargés de l’application de la loi et les gouvernements, mais aussi le secteur privé, est clé pour s’assurer que les informations essentielles sont partagées avec les bonnes personnes au bon moment. »
Placée sous le thème de « La sûreté chimique en action », la séance plénière du Congrès mondial de 2023 a également porté sur les nouvelles menaces chimiques, y compris l’utilisation d’imprimantes 3D, d’agents pharmaceutiques ou de l’intelligence artificielle à des fins malveillantes.
Depuis sa création en 2018, le réseau du Congrès mondial sur la sûreté et les nouvelles menaces chimiques a permis de combler les lacunes en matière de sécurité en utilisant une approche multisectorielle et en fournissant des informations exploitables aux participants.
Une entreprise privée de produits chimiques aux États-Unis a amélioré ses politiques et procédures de transport de produits à la suite du Congrès de l’an dernier, lors duquel des bonnes pratiques avaient été partagées et la vidéo de sensibilisation d’INTERPOL « The Watchmaker » avait été visionnée. Cette vidéo mettait en lumière les failles potentielles dans la chaîne d’approvisionnement.
La Directrice par intérim de l’Antiterrorisme à INTERPOL, Catherine Colthart, a déclaré : « C’est uniquement en décloisonnant et en renforçant nos relations dans tous les domaines de la chaîne d’approvisionnement chimique que nous nous assurerons que les produits chimiques dangereux ne tombent pas entre de mauvaises mains. La sûreté chimique est une responsabilité internationale et la priorité de ce réseau est de soutenir les partenariats qui permettent aux services chargés de l’application de la loi et à la communauté internationale de s’attaquer à cette menace avec efficacité. »
Le Congrès mondial est un réseau international de plus de 1 500 experts. Il est collectivement porté par INTERPOL, l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures des États-Unis (CISA), l’Agence de réduction des menaces du ministère de la Défense des États-Unis (DTRA) et le Bureau d’enquête fédéral des États-Unis (FBI). Il est organisé en coopération avec le Partenariat mondial contre la prolifération des armes de destruction massive et des matières connexes du G7. Le Congrès mondial bénéficie en outre du soutien d’Affaires mondiales Canada et du Département d’État des États-Unis.