60 personnes arrêtées et plus de 11 000 objets retrouvés au cours d’une opération internationale ciblant le trafic d’œuvres d’art

4 mai 2023
130 enquêtes sont encore en cours.

LYON (France) – Les services chargés de l’application de la loi ont arrêté 60 personnes et retrouvé 11 049 objets volés dans le cadre d’une opération internationale d’envergure menée contre le trafic d’œuvres d’art dans 14 pays membres d’INTERPOL.

Baptisée « opération Pandora VII », cette action a été dirigée par l’Espagne (Guardia Civil) avec le soutien d’Europol et d’INTERPOL.

La phase opérationnelle de cette opération annuelle s’est déroulée du 13 au 24 septembre 2022. Elle a donné lieu à des milliers de vérifications dans des aéroports, des ports et des points de passage frontaliers, ainsi que dans plusieurs maisons de vente aux enchères, musées et résidences privées.

Deux semaines de « cyberpatrouille » ont également été organisées au cours de l’opération Pandora VII. Effectuées en mai et en octobre 2022, elles ont donné lieu à 8 495 vérifications en ligne et à la saisie de 4 017 objets volés.

Pas moins de 130 enquêtes sont encore en cours, laissant présager de nouvelles saisies et arrestations les enquêteurs du monde entier continuant à traquer les personnes qui abîment et détruisent le patrimoine culturel.

Principaux résultats

L’opération Pandora VII a permis de retrouver, entre autres, les objets volés suivants :

  • 77 livres anciens en Italie, saisis par le Commandement des Carabiniers pour la protection du patrimoine culturel sur une place de marché en ligne. Les livres avaient été volés dans les archives d’un monastère.
  • Un buste romain en marbre représentant une femme, retrouvé par la Guardia Civil à Séville (Espagne). La sculpture représenterait Salonia Matidia, la nièce de l’empereur Trajan.
  • 3 073 pièces de monnaie anciennes, saisies sur une plateforme de vente en ligne par les services de police polonais, auxquelles s’ajoutent 117 pièces de monnaie daces et romaines récupérées par les services roumains chargés de l’application de la loi après le pillage d’un site archéologique.
  • 48 sculptures et autres artefacts religieux, retrouvés par les autorités portugaises. Il semblerait que ces objets soient liés à une série de 15 vols perpétrés dans des églises du nord du Portugal entre 1992 et 2003. La police grecque a également saisi 41 objets religieux et liturgiques (icônes, éléments moulurés de retables, etc.) après une perquisition en Grèce.
  • 13 artefacts archéologiques (notamment des bijoux) provenant de la Fédération de Russie, saisis dans un bureau de poste de Bosnie-Herzégovine.
Les autorités italiennes ont mis la main sur 77 livres anciens qui avaient été volés dans un monastère.
Œuvres d’art saisies en Grèce dans le cadre de l’opération Pandora VII.
Les services roumains chargés de l’application de la loi ont retrouvé 117 pièces de monnaie daces et romaines.
L’opération Pandora VII a été dirigée par la Guardia Civil espagnole.
Treize artefacts archéologiques ont été saisis dans un bureau de poste de Bosnie-Herzégovine.
Buste romain en marbre représentant une femme, retrouvé par la Guardia Civil à Séville
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Coopération internationale

Les pays suivants ont participé à l’opération Pandora VII : Autriche, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Croatie, Chypre, Espagne, Grèce, Irlande, Italie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie et Suède.

INTERPOL, grâce à son système de communication sécurisée I-24/7, a relié les pays des Balkans et de l’Union européenne participant à l’échange d’informations. L’Organisation a également apporté son soutien à l’ensemble de l’opération en mettant à disposition un expert chargé de revérifier les informations dans la base de données d’INTERPOL sur les œuvres d’art volées afin de localiser et d’identifier les objets volés et ceux qui demeuraient introuvables. En outre, les agents sur le terrain ont utilisé l’application mobile ID-Art d’INTERPOL.

De son côté, Europol a joué un rôle clé dans l’opération tout au long de sa mise en œuvre en facilitant l’échange d’informations, mais aussi en apportant un soutien en matière d’analyse et un appui opérationnel.

Lancée en 2016, l’opération Pandora est menée chaque année par les services chargés de l’application de la loi. Elle s’inscrit dans le cadre de la plateforme pluridisciplinaire européenne contre les menaces criminelles (EMPACT).