Plus de 300 délégués venus de plus de 50 pays ont convergé vers la capitale norvégienne pour participer à la quatrième conférence INTERPOL d’experts sur l’utilisation des drones, en qualité de représentants d’une multitude de services chargés de l’application de la loi ou comme professionnels de la sécurité et de la préparation aux situations d’urgence.
Organisée avec le concours de la police norvégienne et d’UAS Norway, cette conférence a permis à nos partenaires des services chargés de l’application de la loi et du secteur privé de partager expertise et bonnes pratiques quant au risque que peuvent représenter les drones sur le plan de la sécurité et à la manière dont cette technologie en constante évolution peut aider les services chargés de l’application de la loi à remplir leur mission essentielle.
« INTERPOL est toujours en quête de solutions innovantes et cherche toujours comment la police de ses pays membres peut en tirer parti », a déclaré M. Madan Oberoi, Directeur exécutif des Technologies et de l’Innovation à INTERPOL, en ouvrant la conférence.
« L’édition de cette année du sommet des experts sur les drones, qui s’est tenue à Oslo, en Norvège, a réuni un grand nombre de spécialistes de la question. Les résultats de l’exercice sur les incursions de drones organisé l’année dernière en collaboration avec les autorités norvégiennes ont par ailleurs été d’un grand intérêt pour les participants », a ajouté M. Oberoi. Ce dernier a également annoncé qu’INTERPOL avait l’intention d’élaborer un cadre stratégique en vue d’aider les pays membres à prendre conscience du potentiel des drones dans le domaine de l’application de la loi, et à gérer la menace que constitue l’utilisation de drones par les acteurs de la criminalité.
Des incursions quotidiennes
Les autorités signalent actuellement tous les jours et dans le monde entier la présence de drones illégaux à proximité des aéroports et d’autres infrastructures essentielles, voire dans leur enceinte même. Eu égard à la menace que représente un drone non autorisé et aux ravages qu’il pourrait provoquer, les services chargés de l’application de la loi se voient de plus en plus demander de combattre ce phénomène d’un genre nouveau et de surveiller l’espace aérien inférieur.
Les systèmes de lutte antidrones (C-UAS) sont considérés comme une solution pour relever le défi des « aéronefs non habités », étant en mesure de détecter, localiser, identifier et réduire la menace que représentent les engins de ce type à partir du moment où ils pénètrent dans l’espace aérien surveillé.
Cependant, les contre-mesures visant les drones relèvent d’une technologie relativement nouvelle faisant appel à différentes formes de systèmes automatisés pour assurer la sécurité de l’espace aérien. Bien que les atouts des systèmes de lutte antidrones fassent l’objet d’un intérêt croissant, les capacités de ces systèmes sont encore difficilement comparables. Il en résulte que les utilisateurs ont des difficultés à déterminer quels sont les outils les mieux adaptés aux spécificités des situations.
Menace, outil et preuve
Le travail d’analyse et d’évaluation que mène INTERPOL sur la technologie des drones destinés aux services chargés de l’application de la loi s’articule autour de trois grands axes :
- la menace : utilisation des systèmes et des renseignements pour contrecarrer la menace des drones ;
- l’outil : utilisation des drones par les services chargés de l’application de la loi et recommandations associées ;
- les éléments de preuve : récupération de données et d’identifiants sur les drones et les équipements associés.
En septembre 2021, INTERPOL a procédé à un exercice grandeur nature pour évaluer et tester les contre-mesures visant les drones dans un espace aérien sécurisé. Les résultats de cet exercice ont été présentés lors de la conférence qui a eu lieu cette semaine à Oslo.
Dans leurs conclusions, les experts ont noté que dans de nombreux cas, la technologie des drones s’apparente à une menace asymétrique pour les services chargés de l’application de la loi, qui doivent souvent batailler pour obtenir les ressources et l’expertise que nécessitent les systèmes de lutte antidrones. Il est en outre crucial d’adopter une démarche associant les différents acteurs concernés, chacun d’entre eux comprenant le rôle et la responsabilité qui sont les siennes pendant le déroulement des tests des systèmes et lorsqu’une incursion réelle de drone se produit.
Situé à Singapour, le Centre d’innovation d’INTERPOL est spécialisé dans la recherche, le développement et la mise en œuvre des tout derniers outils et méthodes de lutte contre la criminalité internationale et réunit à cette fin des universitaires, des analystes, des membres des services chargés de l’application de la loi et des spécialistes des technologies.
Pour en savoir plus concernant nos travaux sur le travail de la police dans l’avenir, rendez-vous sur notre site Web : https://www.interpol.int/Notre action/Innovation
