LA HAYE (Pays-Bas) – Une conférence Europol-INTERPOL sur la cybercriminalité s’est achevée par un appel au développement de solutions innovantes en matière de travail de police, dans le but de faire progresser les enquêtes sur les actes de cybercriminalité et d’aider les pays à exploiter les éléments de preuve numériques.
Organisée le 11 novembre au siège d’Europol, à La Haye, la 9ème Conférence Europol-INTERPOL sur la cybercriminalité a réuni des membres des services chargés de l’application de la loi et des partenaires du secteur public de 47 pays, ainsi que des représentants d’institutions essentielles de l’Union européenne telles que le Conseil européen, Eurojust et l’Agence de l’Union européenne pour la formation des services répressifs (CEPOL).
Les délégués ont partagé leurs expériences et les évaluations des cybermenaces les plus récentes, en abordant les aspects financiers de la cybercriminalité, les défis actuels et futurs et les innovations en matière de travail de police qui sont en train de façonner l’avenir.
Les approches concertées contre les abus pédosexuels et l’importance des bases de données de hachage aux fins de l’identification des victimes ont également figuré au nombre des principaux sujets abordés.
Les débats ont permis d’avoir un aperçu des événements opérationnels marquants en matière de lutte contre les principales cybermenaces telles que l’accroissement astronomique des attaques par rançongiciels, et de comprendre comment les avancées technologiques exploitées par les malfaiteurs peuvent également être utilisées au profit de la police.
« La cybercriminalité est un risque urgent pour la sécurité mondiale, et elle coûte des milliers de milliards de dollars chaque année. Face à ce phénomène qui constitue une pandémie parallèle de criminalité, les services chargés de l’application de la loi et le secteur privé doivent mener une action collective forte », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock.
« En tirant parti de l’innovation, INTERPOL comble les lacunes auxquelles ses pays membres se heurtent dans la lutte contre la cybercriminalité au niveau mondial. Ses capacités dans ce domaine seront toujours facilement accessibles car nous voulons soutenir les services nationaux chargés de l’application de la loi et nos partenaires régionaux tels qu’Europol. Cette démarche est au cœur de la mission de l’Organisation », a ajouté M. Stock.
Un avenir numérique et ouvert à l’innovation
La conférence a été l’occasion d’expliquer aux délégués comment les services chargés de l’application de la loi, s’ils veulent rester au fait des progrès technologiques, doivent posséder les compétences requises pour lutter contre la criminalité numérique aux niveaux national, régional et international, et se doter de capacités renforcées qui soient ciblées, adaptées et centrées sur l’innovation en matière d’action policière.
Les débats ont montré de quelle manière les avancées sociétales et technologiques peuvent permettre à la police de lutter contre la cybercriminalité au moyen de solutions innovantes, telles que le déchiffrement d’éléments de preuve obtenus légalement dans le cadre d’enquêtes judiciaires, et ont fait ressortir le rôle des laboratoires au regard de l’innovation dans le domaine de l’application de la loi.
Les participants à la conférence ont été engagés à développer de nouveaux modèles mondiaux de collaboration et de partenariat, car la cybercriminalité est une menace planétaire qui nécessite une riposte à la même échelle.
Une collaboration à long terme
La Conférence Europol-INTERPOL sur la cybercriminalité est une initiative conjointe lancée en 2013 à la faveur d’une ferme volonté commune d’encourager la coopération en matière de lutte contre cette forme de criminalité.
Elle se tient une fois par an, alternativement dans les locaux du Centre européen de lutte contre la cybercriminalité d’Europol (EC3), à La Haye, et dans ceux du Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation, à Singapour.
L’édition de cette année a eu lieu tout juste quelques jours après la publication par INTERPOL des résultats d’une opération mondiale de quatre ans ayant abouti au démantèlement d’un groupe de cybermalfaiteurs responsables d’attaques par rançongiciels, et à sept arrestations. Les individus arrêtés lors de cette opération menée en coordination avec Europol sont soupçonnés d’être à l’origine de dizaines de milliers d’infections par des rançongiciels et d’avoir exigé plus de 200 millions d’euros de rançons.