INTERPOL World : relier les polices et le secteur privé pour un avenir plus sûr

4 juillet 2017

SINGAPOUR – Les défis sécuritaires de demain ne peuvent être relevés que dans le cadre d’une réponse coordonnée entre les secteurs public et privé, axée sur l’innovation – tel est le message clé du congrès INTERPOL World qui s’est ouvert aujourd’hui à Singapour.

Les menaces des cybercriminels et l’exploitation des nouvelles technologies ne cessant de prendre de l’ampleur, INTERPOL World 2017 offrira quatre jours durant (4 au 7 juillet) une tribune aux services chargés de l’application de la loi et aux secteurs public et privé afin d’échanger des idées et d’élaborer des concepts innovants pour les initiatives futures en matière de sécurité.

Le secteur privé détenant des données plus détaillées sur les cybermenaces, les attaques et les victimes que les services chargés de l’application de la loi, en particulier dans les heures qui suivent une attaque, l’échange d’informations entre la police et les entreprises du privé est essentiel pour mettre sur pied une riposte mondiale exhaustive.

À cette fin, INTERPOL continue de développer sa collaboration proactive en matière de lutte contre la cybercriminalité avec le secteur privé, qui compte des partenaires travaillant déjà aux côtés des cyberspécialistes au Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation (CMII), à Singapour. D’autres accords de partage d’information sont en cours d’élaboration afin qu’INTERPOL ait accès à l’éventail le plus large de données pour pouvoir fournir aux pays membres des analyses précises et essentielles des menaces actuelles et de leur évolution.

Dans le sillage du succès remporté par le premier forum INTERPOL World en 2015, l’événement comprend une exposition et un congrès mondiaux, et s’articule autour de trois défis qui se font jour pour la sécurité : la cybercriminalité, l’avenir du travail de police dans les grandes métropoles internationales et la gestion de l’identité. Il rassemble des représentants de 220 sociétés venues de 34 pays et des professionnels de l’application de la loi du monde entier.

Soulignant l’intérêt de la collaboration public-privé, INTERPOL a, en avril, conduit une opération ciblant la cybercriminalité en Asie du Sud-Est, où les informations communiquées aussi bien par la police que par les partenaires du secteur privé ont permis de mettre au jour près de 9 000 entités malveillantes et des centaines de sites piratés, parmi lesquels des portails de gouvernements.

 Une deuxième opération est en cours dans la région Amériques, dans le cadre de laquelle INTERPOL rassemble les données fournies par près de 40 pays participants et des partenaires du secteur privé pour élaborer en temps opportun des rapports sur les menaces et aider les pays à mettre au point des réponses policières proactives.

Le Président d’INTERPOL Meng Hongwei a mis en exergue l’importance de la collaboration internationale entre tous les secteurs dans plusieurs domaines clés, afin d’élaborer une riposte mondiale à la criminalité assistée par ordinateur : partage d’informations, analyse de renseignements, formation et sensibilisation du public.

« À l’avenir, les menaces liées à l’utilisation illicite des technologies et du cyberespace continueront à s’amplifier. Nous allons faire face à de nouveaux défis, qui dépassent notre imagination en termes d’échelle, de rapidité et d’incidence.

« Nous devons conjuguer les efforts au niveau mondial pour garder une longueur d’avance sur des malfaiteurs dont les méthodes sont en constante évolution en renforçant les capacités de toutes les parties concernées pour qu’elles puissent faire face à ces défis de plus en plus ingénieux et sophistiqués », a conclu le Président Meng.

Après les deux attaques majeures au rançongiciel en mai et juin, qui ont causé un préjudice important à des gouvernements, des entreprises et des particuliers dans le monde entier et ont fortement perturbé leur fonctionnement, INTERPOL a coordonné la réponse au niveau mondial en mettant à disposition son expertise technique et des informations sur les victimes, afin d’aider les pays membres à réduire les conséquences négatives de ces attaques et à prévenir d’autres dommages.

Le Secrétaire Général d’INTERPOL Jürgen Stock a indiqué que l’Organisation adopte une démarche plus proactive s’agissant de la collaboration avec le secteur privé dans la lutte contre la cybercriminalité, afin d’apporter aux pays membres un soutien pour le suivi des menaces et les capacités d’intervention en temps réel, et aider ainsi la police à limiter les dégâts causés par une cyberattaque.

« Malgré leurs nombreux avantages, les technologies continueront à créer des risques pour la sécurité, les criminels entreprenants étant à la recherche de plus en plus de moyens d’exploiter les nouvelles évolutions pour parvenir à leurs fins illicites.

« Alors que les technologies intelligentes continuent à envahir tous les aspects de notre vie quotidienne, il est clair que les récentes attaques au rançongiciel dénotent une nouvelle phase de l’activité criminelle qui vise les dispositifs et les technologies desquels la société en est venue à dépendre.

« Nous devons conjuguer la créativité des entreprises et l’expérience de terrain des services chargés de l’application de la loi pour nous attaquer de front aux cybercriminels qui menacent notre sécurité future », a déclaré le Secrétaire Général Stock.

De hauts responsables de l’industrie de la sécurité, des services chargés de l’application de la loi, des organismes gouvernementaux et du secteur privé venus du monde entier vont débattre des défis sécuritaires à venir les plus pressants durant les sessions du congrès INTERPOL World, tandis que des sociétés privées des quatre coins du globe présenteront des solutions technologiques de pointe lors de l’exposition.

Dans le cadre d’INTERPOL World, un atelier sur la cybercriminalité organisé conjointement par INTERPOL et le Forum économique mondial s’est penché sur la collaboration public-privé pour lutter contre la cybercriminalité.