Plus de 500 arrestations au cours d’une opération d’INTERPOL ciblant les escroqueries par téléphone et par e-mail

17 décembre 2015

LYON (France) – Plus de 500 personnes ont été arrêtées et 15 centres d’appels fermés lors d’une opération coordonnée par INTERPOL menée dans la région Asie-Pacifique contre des escroqueries par téléphone et par e-mail portant sur plusieurs millions de dollars.

Menée avec le concours de 23 pays, l’opération First Light 2015 a abouti à une série de perquisitions dans toute la région, les plus importantes ayant eu lieu en Indonésie, où la police a arrêté 245 Chinois et Taiwanais, et au Cambodge, où 168 Chinois ont été placés en détention.

On trouvait également des Coréens, des Nigérians, des Russes et des Taiwanais parmi les personnes arrêtées en Chine, à Hong Kong (Chine), en Corée, en Thaïlande et au Viet Nam au cours de l’opération d’une durée de deux mois, lors de laquelle plus de 30 centres d’appels suspects ont été mis au jour.

Le terme générique « ingénierie sociale » renvoie aux escroqueries perpétrées en recourant à divers moyens, y compris les appels téléphoniques et les réseaux sociaux, pour amener des personnes par la manipulation ou par la ruse à révéler des informations confidentielles ou personnelles, qui peuvent ensuite être exploitées à des fins lucratives par les malfaiteurs impliqués.

Lors d’une escroquerie découverte au cours de l’opération First Light 2015, des escrocs se faisant passer pour une société de messageries contactaient la victime en disant qu’un colis à son nom était lié à une activité criminelle.

L’appel était ensuite transféré à d’autres escrocs se faisant passer pour des policiers, qui dirigeaient la victime vers un faux site Internet affichant un mandat d’arrêt fictif à son nom. Afin de prouver son innocence, la victime devait donner des renseignements personnels et virer de l’argent sur des comptes bancaires, ou dans certains cas, les soi-disant policiers encaissaient l’argent directement.

« L’opération First Light 2015 a été extrêmement fructueuse car elle a permis non seulement d’identifier et de démanteler les réseaux responsables de ces escroqueries relevant de l’ingénierie sociale, mais aussi de nouer des relations de travail efficaces avec nos collègues chargés de l’application de la loi des autres pays, qui ont tous à cœur de lutter contre ces actes criminels », a déclaré Duan Daqi, Directeur général adjoint du Département de la coopération internationale au ministère chinois de la Sécurité publique et Délégué pour l’Asie auprès du Comité exécutif d’INTERPOL.

« La Chine se réjouit par avance de continuer à coopérer avec INTERPOL et avec la communauté mondiale des services chargés de l’application de la loi pour combattre toutes les formes de criminalité transnationale », a ajouté M. Duan.

Au cours de l’opération, des cellules d’enquête de Chine, de Corée du Sud et de Hong Kong (Chine) ont été déployées dans les pays à partir desquels opéraient les centres d’appels, afin d’aider à l’identification des auteurs et à leur rapatriement après leur arrestation.

Coordonnée par le service Anticorruption et Criminalité financière en association avec le Bureau de liaison de Bangkok (Lobang), l’opération s’est déroulée entre le 29 août et le 31 octobre.
Le Major Général de police Sokharasmey Lim, Chef du Bureau central national d’INTERPOL à Phnom Penh, a déclaré : « La réussite de l’opération, avec l’arrestation de près de 100 suspects pour fraude aux télécommunications dans un centre d’appels au Cambodge témoigne des efforts communs déployés par les polices cambodgienne et chinoise avec la coordination d’INTERPOL, en particulier le Lobang et le service Anticorruption et Criminalité financière ».

À la suite d’une plainte d’une victime, les pays participants ont mis au jour les adresses IP utilisées par les suspects, généralement dans un pays différent. Ces informations ont ensuite été communiquées, via INTERPOL, aux autorités des pays concernés, lesquelles ont localisé physiquement l’adresse IP avant d’opérer une descente dans les locaux.

« De par leur nature même, ces activités criminelles appellent une riposte internationale, et c’est la raison pour laquelle INTERPOL est idéalement placé pour aider les pays membres à apporter une réponse efficace », a indiqué le chef du service Anticorruption et Criminalité financière, James Anderson.

« Le succès de l’opération First Light 2015 s’explique par la grande détermination des pays concernés et les moyens considérables qu’ils ont mis à disposition, et a porté un coup sérieux aux réseaux qui exploitent des victimes innocentes ».

L’opération First Light 2014 d’INTERPOL, menée avec le concours de six pays, a permis l’arrestation en Thaïlande de plus de 20 personnes et l’identification de plusieurs têtes de réseau qui avaient généré des dizaines de millions de dollars de profits illicites. La police chinoise a signalé une diminution de 40 % du nombre des affaires de fraude aux télécommunications à la suite de cette opération.