INTERPOL Téhéran identifie deux Iraniens ayant utilisé des documents licites avant d’embarquer sur le vol MH 370

11 mars 2014

LYON (France) – Le Bureau central national d’INTERPOL à Téhéran a confirmé l’identité de deux Iraniens ayant utilisé des passeports authentiques pour se rendre à Kuala Lumpur avant de présenter des passeports autrichien et italien volés pour embarquer à bord du vol MH 370 de la Malaysia Airlines porté disparu.

Le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a indiqué que l’identité des deux hommes a été confirmée par les autorités iraniennes : il s’agit de Seyed Mohammed Reza Delavar, 29 ans, et de Pouria Nourmohammadi, 18 ans.

Les deux hommes ont utilisé les passeports autrichien et italien enregistrés dans la base de données d’INTERPOL sur les documents de voyage perdus ou volés (SLTD) pour embarquer sur le vol MH 370 à destination de la Chine.                    

« C’est grâce à la réponse exhaustive et rapide du Bureau central national d’INTERPOL à Téhéran que les deux hommes ont été identifiés », a déclaré le Secrétaire Général Noble. « Le B.C.N. de Téhéran a également confirmé qu’aucun d’eux n’avait d’antécédents criminels et qu’ils avaient quitté l’Iran en toute légalité, et nous demandons maintenant l’aide du public afin d’obtenir des informations complémentaires sur leurs déplacements », a-t-il ajouté.

« Alors que nous nous employons à identifier tout réseau criminel susceptible d’avoir facilité le vol des passeports utilisés par ces personnes pour leurs déplacements internationaux, le fait qu’environ quatre passagers internationaux sur 10 ne font l’objet d’aucune vérification dans notre base SLTD demeure particulièrement préoccupant pour INTERPOL, et devrait être un motif d’inquiétude pour nous tous », a précisé le chef d’INTERPOL.

« Si les pays ne procèdent pas au contrôle de tous les passagers internationaux en interrogeant les bases de données d’INTERPOL, nous devrons alors envisager de travailler avec le secteur privé pour combler cette faille de sécurité », a ajouté M. Noble.

Le chef d’INTERPOL a annoncé lors d’une conférence de presse au siège du Secrétariat général que Qatar Airways et Air Arabia piloteraient l’initiative I-Checkit d’INTERPOL, qui permettra aux partenaires du secteur privé spécialisés dans les voyages, l’hôtellerie et les banques de vérifier dans la base de données SLTD les documents que leur présentent les clients lors de la réservation d’un billet d’avion, de leur arrivée dans un hôtel ou de l’ouverture d’un compte bancaire.

En vérifiant le numéro, le type et le pays de délivrance des documents de voyage de tous les futurs passagers dans la base de données SLTD d’INTERPOL, le demandeur sera alerté sur tout document ayant été déclaré volé ou perdu et susceptible de représenter une menace en matière de sécurité.

« Après avoir attendu des années que davantage qu’une poignée de pays membres prennent les dispositions nécessaires pour protéger systématiquement leurs citoyens et visiteurs des individus utilisant des passeports volés pour franchir les frontières, nous sommes heureux d’avoir aujourd’hui la possibilité de travailler avec des compagnies aériennes internationales pour mettre en place cette mesure de sécurité vitale pour les passagers », a conclu le chef d’INTERPOL.

Depuis sa création en 2002, la base de données SLTD d’INTERPOL est passée de quelques milliers de passeports enregistrés et de recherches effectuées à plus de 40 millions d’enregistrements et plus de 800 millions d’interrogations par an, ayant donné lieu à plus de 60 000 résultats positifs.

En 2013, les États-Unis ont effectué plus de 238 millions de recherches, le Royaume-Uni, plus de 140 millions, et les Émirats arabes unis, plus de 104 millions. Des terroristes, des meurtriers et des criminels de guerre ont déjà été identifiés par INTERPOL comme ayant voyagé au niveau international au moyen de passeports volés.

En 2013, moins de 20 sur les 190 pays membres que compte INTERPOL ont procédé à une vérification systématique des passeports des passagers internationaux dans les bases de données d’INTERPOL.