Une opération internationale conduite par INTERPOL met en lumière l’ampleur du trafic de marchandises illicites

17 juillet 2012

LYON (France) – Une opération pilotée par INTERPOL, visant le trafic de marchandises illicites en Europe de l’Est, a mis en évidence toute l’ampleur des activités concernées ainsi que les méthodes toujours plus élaborées des organisations criminelles transnationales impliquées. Plus de 1 400 personnes ont été arrêtées ou font l’objet d’une enquête, et 7,3 millions d’articles ont été saisis dans ce cadre.

D’une durée d’un mois, l’Opération Black Poseidon s’est déroulée en mai dernier avec la participation des Bureaux centraux nationaux INTERPOL du Bélarus, de la Géorgie, de la Moldova, de la Turquie et de l’Ukraine travaillant en liaison avec les services de police et les enquêteurs des différents pays qui ont effectué quelques 1 700 contrôles sur des sites commerciaux – notamment des marchés –, ainsi que dans des ports et dans des aéroports, en collaboration avec des procureurs, des agents des douanes et des spécialistes des atteintes à la propriété intellectuelle.

Vasyl Nevolia, Chef du Bureau central national INTERPOL de Kiev (Ukraine), a déclaré : « L’Opération Black Poseidon a été importante en ce qu’elle a permis de retirer de la circulation des marchandises non conformes et potentiellement dangereuses. Elle souligne la nécessité d’une coopération internationale entre services de police et témoigne des résultats qui peuvent être obtenus en menant des opérations régionales et mondiales contre les réseaux criminels organisés ».

« La réussite de l’Opération Black Poseidon et la prise de conscience qu’elle a entraînée démontrent que la lutte contre les atteintes à la propriété intellectuelle et industrielle est devenue une priorité pour les autorités policières turques, tout comme la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogues », a pour sa part affirmé Rafet Ufuk Önder, Chef du Bureau central national d’Ankara (Turquie).

Des policiers de l’unité INTERPOL de lutte contre le trafic de marchandises illicites ont coordonné cette opération internationale à la fois sur le terrain et à partir du siège du Secrétariat général de l’Organisation, à Lyon. L’opération a abouti à la saisie de vêtements, de jouets, de produits alimentaires, d’appareils électroniques, de cigarettes et de tabac, de produits phytosanitaires et de pièces détachées de véhicules d’une valeur totale de 123 millions d’EUR.

« L’Opération Black Poseidon aura porté un coup sévère aux réseaux criminels transnationaux qui sont à l’origine du commerce illicite. Elle aura également protégé la population de marchandises de contrefaçon et non conformes potentiellement dangereuses, et sensibilisé à la menace qu’elles représentent », a indiqué Simone Di Meo, officier de renseignement criminel au sein du Programme INTERPOL de lutte contre le trafic de marchandises illicites et coordinateur de l’opération.

Cette opération a été mise en œuvre dans le cadre de l’initiative de lutte contre le trafic de marchandises illicites lancée par l’Organisation, visant à identifier et à démanteler les réseaux criminels organisés qui détournent des milliards d’euros d’argent public en se livrant à ce type d’activités.

« Le grand nombre d’arrestations et de saisies enregistrées dans le cadre de l’Opération Black Poseidon est révélateur de la dimension internationale du commerce illicite. Il souligne les avantages que les services nationaux de police, de douane et tous ceux chargés d’une mission d’application de la loi peuvent tirer d’une étroite collaboration entre eux ainsi qu’avec les représentants des autorités de contrôle et le secteur privé dans l’objectif de neutraliser les réseaux responsables de cette forme de criminalité », a indiqué John Newton, chef de l’unité INTERPOL de lutte contre le trafic de marchandises illicites.

L’initiative INTERPOL de lutte contre le commerce illicite permettra d’aider les polices des 190 pays membres de l’Organisation non seulement à cibler les organisations criminelles transnationales impliquées, mais également à déterminer les itinéraires empruntés pour le transport de marchandises illicites, qui sont souvent les mêmes que ceux utilisés pour la traite d’êtres humains et le trafic de stupéfiants.

Le rôle clé que sera amené à jouer le secteur privé pour soutenir cette initiative a été souligné par la décision de Phillip Morris International, qui s’est engagé en juin dernier à verser 15 millions d’EUR sur trois ans au Fonds INTERPOL pour un monde plus sûr afin d’aider l’organisation internationale de police à élaborer un solide programme mondial de lutte contre le trafic de marchandises illicites.