Une opération internationale cible les personnes échangeant des images pédophiles sur Internet

22 mai 2012

LYON (France) – Une opération mondiale ciblant les personnes qui utilisent les réseaux sociaux pour échanger des images pédophiles a permis d’identifier 55 suspects de premier plan dans 20 pays, d’en arrêter plusieurs, ainsi que d’identifier et de mettre hors de danger 12 enfants (dont trois au Royaume-Uni et un en Nouvelle-Zélande).

Cette opération, du nom de code « Laminar », a commencé en octobre 2010 par une enquête sur Internet menée discrètement par la Censorship Compliance Unit (Commission de classification) du ministère de l’Intérieur (DIA) néo-zélandais. Cette unité a alerté la cellule d’INTERPOL spécialisée dans la pédocriminalité, ainsi que d’autres services internationaux chargés de l’application de la loi, après avoir découvert qu’un grand nombre d’images pédophiles étaient échangées via les réseaux sociaux, notamment Facebook, Socialgo, et grou.ps.

En collaboration avec le Bureau de l’immigration et des douanes des États-Unis (ICE) (unité d’enquête sur l’exploitation des enfants (CEIU) du service d’enquête pour la sécurité intérieure (HSI)), et avec l’aide du service chargé des affaires d’exploitation d’enfants et de pornographie du ministère de la Justice, l’enquête coordonnée par INTERPOL a permis d’identifier près de 80 groupes participant à la publication et à la diffusion d’images, dont certaines inédites, mettant en scène des actes pédophiles.

L’enquête s’est déroulée avec l’aide et le soutien des responsables de Facebook après l’identification des principales cibles et des groupes associés à leur réseau.

Maarten Quivooy, Directeur général des opérations relatives au respect de la réglementation en Nouvelle-Zélande, a déclaré qu’Internet avait aboli les frontières territoriales et que la protection des enfants, à laquelle le DIA se consacre, était une responsabilité à prendre en charge au niveau mondial.

« Le fait d’échanger ou de consulter ces images constitue une infraction caractérisée, car cela présuppose des actes pédophiles commis sur de vrais enfants souvent à la fois en temps réel et dans la durée, et la diffusion sur Internet de ces images montrant des enfants victimes d’abus sexuels leur confère une durée de vie illimitée » a déclaré M. Quivooy.

« Aucun crime ne nous choque davantage, en tant que société ou en tant que parents, que les abus perpétrés contre des enfants innocents par des personnes qui devraient, plus que toutes autres, avoir leur confiance. Les termes « kiddiporn » et « pédopornographie » donnent l’impression que les abus perpétrés sur des enfants se déroulent avec leur consentement. Pourtant, aucun enfant ne peut consentir à un acte sexuel — c’est pourquoi toute représentation d’enfant à caractère sexuel constitue un abus » a-t-il conclu.

Louant la Nouvelle-Zélande d’avoir pris l’initiative de l’enquête à l’origine de l’opération, Mick Moran, le chef de l’unité d’INTERPOL spécialisée dans la pédocriminalité, a déclaré que l’opération démontrait une fois de plus la nécessité d’une coopération internationale.

« On dit qu’Internet n’a pas de frontières, mais cela ne signifie pas que la loi ne s’applique pas et que les personnes commettant des infractions sur Internet ne seront pas identifiées. Aucun environnement n’est sûr ou anonyme pour les personnes qui pensent pouvoir échanger et publier des images pédophiles en ligne, comme le montre une fois de plus cette opération qui devrait servir d’avertissement à tous – vous serez arrêtés » a déclaré M. Moran.

« Si le démantèlement de ces réseaux est l’un des principaux objectifs de l’enquête, l’essentiel est que des enfants innocents, dans certains cas des bébés, ont pu être sauvés et mis à l’abri des sévices », a ajouté M. Moran.

« L’opération Laminar montre que lorsque les gouvernements unissent leurs efforts pour lutter contre la diffusion mondiale d’images d’abus pédosexuels, les résultats sont au rendez-vous » a déclaré John Morton, Directeur de l’ICE.

« L’ICE continuera de travailler sans relâche avec ses partenaires internationaux chargés de l’application de la loi pour protéger les enfants dans le monde entier et traduire les criminels en justice, où qu’ils soient ».

Les 55 cibles de premier plan de l’opération Laminar ont été identifiées parce qu’elles avaient créé des groupes dans l’intention affichée de diffuser des contenus à caractère pédophile, mis en ligne des images de mineurs âgés de moins de 13 ans victimes d’abus, et encouragé explicitement la pédophilie par l’envoi de commentaires, de vidéos et de photos.

Les 20 pays concernés sont l’Australie, la Bosnie, le Brésil, le Chili, le Costa Rica, l’Angleterre, la Finlande, la France, l’Allemagne, l’Indonésie, l’Italie, le Mexique, la Norvège, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, les Pays-Bas, la Tunisie, la Turquie, les États-Unis et le Venezuela. Pour plus d’informations sur chacun des suspects, nous vous invitons à contacter les autorités des pays concernés.

Contacts avec les médias

  • Nouvelle-Zélande
    Trevor Henry, Conseiller principal en communication, ministère de l’Intérieur
    Tél : +64 (0)4 495 7211 ; Tél. portable : +64 (0)21 245 8642
  • INTERPOL
    Bureau de la communication et des publications : www.interpol.int/Forms/CPO
    Tél : +33 4 72 44 71 69
  • États-Unis
    Dani Bennett, Service des affaires publiques de l’ICE, Danielle.bennett@dhs.gov
    Tél : +1 813 230 9825