L’action policière internationale à un carrefour stratégique, selon INTERPOL

13 mars 2012

LYON (France) – Des hauts responsables de police du monde entier se réunissent actuellement à l’occasion de la huitième conférence INTERPOL des chefs de Bureaux centraux nationaux (B.C.N.), afin d’examiner plus particulièrement les initiatives stratégiques à mettre en œuvre pour relever les défis auxquels sont confrontés les 190 pays membres de l’Organisation en matière de police internationale.  

La conférence, qui rassemble trois jours durant (13 au 15 mars) quelque 270 délégués de 148 pays, s’est ouverte aujourd’hui avec pour thème principal la nécessité pour INTERPOL d’adapter en permanence ses ressources et son expertise afin de mieux faire face à la criminalité du 21ème siècle et à un paysage sécuritaire en constante mutation en présence de menaces évolutives telles que la cybercriminalité.   

Selon le Président d’INTERPOL, M. Khoo Boon Hui : « Faciliter la coopération policière et l’échange d’informations au niveau mondial est un élément décisif au regard de la réalisation de notre vision d’un monde plus sûr. De ce point de vue, la recherche et le développement seront essentiels pour le progrès de l’action policière internationale dans un paysage sécuritaire complexe où les criminels exploitent le cyberespace pour commettre des infractions en ligne telles que la fraude, l’usurpation d’identité ou le blanchiment d’argent. »  

Eu égard à la nécessité d’une action concertée à l’échelle mondiale comme l’a souligné la conférence, M. Elmer R. Wilsoe, le Ministre de la Justice de l’un des tout derniers pays à avoir adhéré à INTERPOL, Curaçao, a déclaré dans son discours liminaire : « Le gouvernement de Curaçao s’est engagé à apporter sa coopération pleine et entière à INTERPOL en considérant l’organisation comme un partenaire stratégique dans la lutte qu’il mène contre les activités criminelles transnationales. »

« Le soutien que Curaçao reçoit d’INTERPOL en matière de formation et de perfectionnement de la police renforcera les capacités et améliorera les compétences des services nationaux chargés de l’application de loi, qui seront ainsi mieux à même de déceler les tendances de la criminalité, d’analyser les informations criminelles, de mener des opérations conjointes et d’arrêter les malfaiteurs », a ajouté le ministre.

Le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a évoqué devant l’assemblée internationale de hauts responsables de police la cyberattaque dont avait récemment fait l’objet la plus grande organisation policière du monde à la suite d’une opération internationale conduite avec l’appui d’INTERPOL à l’encontre de présumés hackers.

L’opération Unmask a été menée par les polices d’Argentine, de Colombie, du Chili et d’Espagne, dans le cadre du Groupe d’experts latino-américain d’INTERPOL sur la criminalité en matière de technologie de l’information, et a abouti à ce jour à 25 arrestations. Les éléments de preuve recueillis jusqu’à présent permettront de se faire une meilleure idée des activités criminelles auxquelles se livrent les hackers présumés.

« Notre rôle dans l’opération Unmask permet de mettre en évidence un défi crucial pour l’action policière internationale du 21ème siècle et pour le Complexe mondial INTERPOL pour l’innovation à Singapour : s’attaquer au caractère mondial des infractions commises dans le cyberespace par des malfaiteurs se trouvant en n’importe quel endroit du monde », a déclaré le Secrétaire Général Noble.

Le Chef d’INTERPOL a indiqué que le soutien apporté par l’Organisation à l’opération Unmask montrait combien elle était devenue un élément indispensable de l’action policière journalière de ses pays membres partout dans le monde.

À cet égard, la conférence a été informée qu’au cours des deux dernières années, plus de 40 équipes spécialisées d’INTERPOL ont été déployées dans le monde entier pour sécuriser de grands événements ou au lendemain de catastrophes naturelles ou d’attentats.

Par ailleurs, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé la communauté internationale à agir via INTERPOL contre la piraterie maritime.

Et, en sa qualité d’acteur de premier plan de la prévention du trafic de matières nucléaires et du terrorisme dans ce domaine, INTERPOL participera ce mois-ci pour la première fois, aux côtés d’une cinquantaine de chefs d’États, au Sommet sur la sécurité nucléaire qui se tiendra en Corée du Sud.