Le trafic illicite d’ivoire et de corne de rhinocéros a été la cible d’une opération coordonnée par INTERPOL en Afrique australe

18 mai 2010

Une opération transnationale coordonnée par INTERPOL visant la criminalité liée aux espèces sauvages en Afrique australe a donné lieu à la localisation et la fermeture d’une fabrique illégale d’ivoires, à la saisie de près de 400 kilos d’ivoire et de corne de rhinocéros dont la valeur commerciale est estimée à plus d’un million de dollars, et à l’arrestation de 41 personnes.

Cette opération d’une durée de deux jours (13 et 14 mai), baptisée « Mogatle », a eu lieu avec le concours de quelque 200 agents des services de police, de protection des espèces sauvages, de douane et de renseignement de six pays (Afrique du Sud, Botswana, Namibie, Swaziland, Zambie et Zimbabwe), qui ont procédé à des inspections et des perquisitions sur les marchés et dans les échoppes.

Des contrôles ont également été effectués sur des véhicules suspects aux postes-frontières. Pour la première fois lors d’une opération contre les atteintes aux espèces sauvages, des chiens de détection fournis par la police d’Afrique du Sud et du Swaziland ont été utilisés aux postes situés à la frontière entre le Mozambique et le Swaziland.

« La réussite de l’opération Mogatle ne réside pas seulement dans les saisies et les arrestations qui ont été réalisées, mais également dans la ferme volonté manifestée par les services chargés de l’application de la loi au niveau national et international ainsi que par les autres organismes concernés de travailler en collaboration pour lutter contre les atteintes aux espèces sauvage », a déclaré Peter Younger, responsable de la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages en Afrique dans le cadre du programme OASIS (Assistance opérationnelle, services et soutien en matière d’infrastructure) d’INTERPOL.

« Le retrait du marché des marchandises illicites n’est que la première étape », a ajouté M. Younger. « Les informations recueillies dans le cadre de cette opération permettront également aux services chargés de l’application de la loi, en Afrique et ailleurs, de mettre en évidence les itinéraires utilisés par les trafiquants, et en fin de compte de procéder à l’arrestation d’autres individus impliqués dans ces activités. »

« La criminalité liée aux espèces sauvages a une portée très vaste. Les populations font l’objet de menaces de violence, des agents des services chargés de l’application de la loi trouvent la mort dans l’exercice de leurs fonctions, et c’est toute l’économie d’un pays qui s’en ressent, ce qui se répercute sur les moyens d’existence des simples citoyens. »

Menée avec le soutien des Bureaux centraux nationaux d’INTERPOL et de son Bureau régional à Harare, l’opération Mogatle a été coordonnée par INTERPOL dans le cadre de son initiative OASIS, qui est financée par le gouvernement fédéral allemand. Elle a également bénéficié du soutien, notamment financier, de la Humane Society of Canada et de la Born Free Foundation.
Le programme OASIS d’INTERPOL aide les pays d’Afrique à adopter une approche globale et intégrée de la lutte contre la criminalité du 21ème siècle en renforçant les capacités opérationnelles des polices de la région et en donnant davantage de moyens aux pays membres d’INTERPOL pour faire face aux menaces criminelles à l’échelle nationale, régionale et mondiale.

L’opération Mogatle – ainsi dénommée pour honorer la mémoire du professeur Keitirangi Mogatle, qui fut directeur adjoint du Service de protection de la nature et des parcs nationaux au Botswana et principal instigateur d’une protection efficace des espèces sauvages dans ce pays – était la troisième intervention contre les atteintes aux espèces sauvages menée par plusieurs services et coordonnée par INTERPOL.

La première, l’opération Baba, a été menée en novembre 2008 et a abouti à l’arrestation de près de 60 personnes et à la saisie d’une tonne d’ivoire d’éléphant à la suite d’interventions coordonnées au Congo, au Ghana, au Kenya, en Ouganda et en Zambie.

La deuxième, l’opération Costa, a eu lieu en novembre 2009 au Burundi, en Éthiopie, au Kenya, en Ouganda, au Rwanda et en Tanzanie, et s’est conclue par l’arrestation de plus de 100 personnes et la saisie de 1,5 tonne d’ivoire et de centaines d’objets illicites fabriqués à partir d’espèces sauvages.