Le Conseil de sécurité des Nations Unies apporte un soutien unanime au rôle d'INTERPOL et d'Europol en matière de lutte contre les réseaux de piraterie maritime

24 novembre 2010

LYON/LA HAYE – Une résolution adoptée à l'unanimité par le Conseil de sécurité des Nations Unies, appelant l'ensemble des 192 pays membres à collaborer avec INTERPOL et Europol pour lutter contre les réseaux criminels impliqués dans la piraterie maritime au large des côtes de la Somalie, a été saluée comme « un grand pas en avant » par les deux organisations.

La résolution 1950 (2010) des Nations Unies « [p]rie instamment les États, en coopération avec INTERPOL et Europol, d'enquêter plus avant sur les réseaux criminels internationaux associés à la piraterie au large des côtes somaliennes, y compris ceux qui sont responsables du financement illicite et de la facilitation », et applaudit le travail visant à élaborer à l'intention des gens de mer des instructions quant à la manière de maintenir en l'état, après des actes de piraterie, les lieux où ces actes ont été commis, afin d'aider les services chargés de l'application de la loi à faire aboutir les poursuites.

Décrivant la piraterie maritime comme un problème international de criminalité organisée exigeant une démarche de collaboration, le Secrétaire Général d'INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a indiqué que la résolution adoptée lundi par les Nations Unies est une reconnaissance du rôle de maillon essentiel que joue la police au niveau international entre les arrestations effectuées dans le cadre d'interventions militaires et les enquêtes et poursuites à l'encontre des pirates et des réseaux criminels auxquels ils sont associés.

« INTERPOL soutient depuis longtemps déjà que la piraterie maritime est un problème classique de criminalité transnationale susceptible de se manifester en haute mer mais qu'il convient de rattacher à un phénomène plus large, celui de l'existence d'un réseau international dont les membres ciblent les victimes, les prennent en otages et extorquent des rançons ; or, cet argent laisse des traces que les services chargés de l'application de la loi peuvent suivre et sur lesquelles ils peuvent enquêter » a indiqué M. Noble.

« Une approche multidimensionnelle avec mutualisation des ressources et établissement de partenariats stratégiques est essentielle pour amener le changement et pouvoir consacrer davantage de moyens à la lutte contre ce problème ; à cet égard, comme le souligne la résolution des Nations Unies, le solide partenariat entre INTERPOL et Europol sera déterminant pour combattre la piraterie maritime au large de la Somalie » a conclu le Secrétaire Général Noble.

Le Directeur d'Europol, M. Rob Wainwright, a accueilli avec une grande satisfaction la résolution du Conseil de sécurité, qu'il considère comme une approbation des importants résultats déjà obtenus.

« Europol est très désireux de contribuer à lutter efficacement contre la piraterie, qui continue à représenter une menace pour la sécurité internationale. Europol a pour rôle d'aider les autorités et les enquêteurs européens qui s'occupent des sociétés et des ressortissants européens victimes involontaires d'actes de piraterie maritime au large des côtes de la Somalie ».

« Nous mettrons pleinement à profit les excellents accords de coopération qui existent entre Europol et INTERPOL pour identifier les principaux auteurs de tels actes ainsi que leurs réseaux criminels, et pour détecter leurs agissements ».

La collaboration entre INTERPOL et Europol en matière d'échange d'informations et d'analyse d'éléments de preuve a d'ores et déjà permis de faire le lien entre un certain nombre d'affaires et de personnes grâce à des analyses d'ADN, d'empreintes digitales et de relevés d'appels téléphoniques.

INTERPOL et Europol collaborent également, dans le cadre de la lutte contre la piraterie maritime, avec d'autres organisations internationales et régionales telles que l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l'Organisation maritime internationale (OMI) et le Bureau maritime international (BMI).