Une conférence INTERPOL sur les crimes de guerre pour renforcer l’expertise internationale en matière d’enquêtes

18 mai 2009

OSLO (Norvège) – Les poursuites pénales aux niveaux national et international et la question de la compétence internationale figurent parmi les principaux thèmes à l’ordre du jour de la 4ème Réunion internationale d’experts sur le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, qui s’est ouverte aujourd’hui à Oslo.

Rassemblant plus de 200 spécialistes des services chargés de l’application de la loi et judiciaires de 36 pays ainsi que des représentants d’une douzaine d’organisations internationales, ces trois jours de réunion se sont ouverts sur le thème du dilemme « paix / justice ».

S’adressant aux délégués, Mme Ingelin Killengreen, Directeur de la police nationale norvégienne, a déclaré que la complexité et la gravité des crimes faisant l’objet de la conférence constituent un défi pour l’ensemble des services de répression et pour un certain nombre d’acteurs du système de justice pénale.

« Plusieurs problèmes ont été aggravés par l’évolution vers une société mondialisée qui facilite les déplacements et dans laquelle nous serons amenés à porter collectivement la responsabilité des crimes commis lors de conflits pouvant survenir n’importe où dans le monde », a déclaré le Directeur de la police nationale norvégienne.

Un nombre croissant de pays mettant en place des unités spécialisées dans les enquêtes sur les génocides, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’action d’INTERPOL en faveur du renforcement de l’expertise internationale en la matière et fait suite à la toute première formation internationale organisée sur le sujet, qui a eu lieu cette année au siège du Secrétariat général d’INTERPOL, à Lyon.

Dans son allocution d’ouverture, le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, M. Jean-Michel Louboutin, a déclaré qu’en tant que plus importante organisation policière au monde, INTERPOL est idéalement placé pour aider chacun de ses 187 pays membres à renforcer ses capacités en matière d’enquêtes sur les crimes de guerre.

« Les enquêtes sur les crimes de guerre sont extrêmement complexes et malgré les résultats déjà obtenus, il reste encore beaucoup à faire », a précisé M. Louboutin.

« Le fait de rassembler des spécialistes internationaux afin qu’ils mettent leurs connaissances en commun témoigne du souci constant qu’a INTERPOL de soutenir les efforts déployés par ses pays membres en vue de protéger leurs citoyens en localisant et en arrêtant des criminels de guerre présumés afin qu’ils soient traduits en justice pour répondre de leurs actes. »

INTERPOL apporte son concours aux enquêtes notamment en publiant des notices rouges, c’est-à-dire des avis de recherche internationaux dont près de 800 concernent à l’heure actuelle des faits de génocide, des crimes de guerre et/ou des crimes contre l’humanité.

L’étroite collaboration du service de Soutien aux enquêtes sur les malfaiteurs en fuite d’INTERPOL avec la Cour pénale internationale, le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, les Tribunaux pénaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) et le Rwanda (TPIR), et d’autres organisations internationales, a permis de nombreuses arrestations dans le monde entier. À ce jour, 11 suspects rwandais qui faisaient l’objet de notices rouges INTERPOL publiées à la demande du TPIR ou du Bureau central national INTERPOL de Kigali ont ainsi été appréhendés. Trois d’entre eux ont été transférés à Arusha (Tanzanie) en vue de leur jugement par le TPIR.