SINGAPOUR – INTERPOL a délivré aujourd’hui ses tout premiers passeports, qui permettront aux Chefs de ses Bureaux centraux nationaux (B.C.N.) et à son personnel d’effectuer des déplacements internationaux sans avoir à faire de demande de visa lorsqu’ils participeront à des enquêtes transnationales ou à des déploiements urgents à la suite d’incidents.
Deux pays, le Pakistan et l’Ukraine, ont d’ores et déjà accepté de faire bénéficier d’une dispense de visa les titulaires du passeport INTERPOL, considérant que ceux-ci se déplacent pour le compte de l’organisation et qu’ils œuvrent pour la coopération policière internationale.
Du fait de l’absence de délai lié à l’accomplissement des formalités nécessaires à l’obtention d’un visa, il sera possible de déployer immédiatement des équipes INTERPOL sur les lieux d’attentats terroristes, d’actes criminels de grande ampleur et de catastrophes naturelles, et les responsables des B.C.N. pourront aisément franchir les frontières afin d’aider à l’extradition de personnes recherchées.
Le premier membre du Comité exécutif à se voir remettre son nouveau passeport, le Président d’INTERPOL Khoo Boon Hui, a déclaré que ce document faciliterait grandement le travail de l’organisation.
« INTERPOL, en tant qu’organisation de police la plus importante au monde, se doit de rester à l’avant-garde de toutes les activités contribuant à améliorer la sécurité et la sûreté dans ses pays membres », a indiqué le Président Khoo.
« Le passeport INTERPOL présente des caractéristiques à la pointe de la technologie, qui non seulement faciliteront l’accomplissement des missions importantes de l’organisation dans le monde, mais serviront également de modèle pour les normes devant être appliquées à l’échelle mondiale en matière de sécurité des documents de voyage », a-t-il ajouté.
Le Secrétaire Général Ronald K. Noble a déclaré que plus il y aurait de pays qui exempteraient de visa les détenteurs du passeport INTERPOL, plus l’assistance fournie par l’organisation serait efficace. Il a invité l’ensemble des pays membres à solliciter la reconnaissance et l’agrément nécessaires auprès de leurs gouvernements.
« Lorsque les pays membres demandent l’aide d’INTERPOL afin de prévenir ou de faire face à un attentat terroriste, un acte criminel de grande ampleur ou une catastrophe naturelle, ou encore d’enquêter sur de tels faits, la sûreté et la sécurité de leurs citoyens peuvent dépendre de la rapidité avec laquelle INTERPOL se rend sur les lieux », a indiqué le Secrétaire Général Noble.
« L’utilisation d’un passeport INTERPOL par une personne en déplacement officiel devrait être la seule information dont un pays a besoin pour lui permettre d’entrer sur son territoire. En acceptant de dispenser de visa les détenteurs du passeport INTERPOL, c’est en fin de compte à eux-mêmes que les pays membres rendront service », a ajouté M. Noble.
La présentation du passeport INTERPOL, qui a été conçu et développé par le consortium EDAPS, a eu lieu au cours de l’Assemblée générale de l’organisation à Singapour, à laquelle assistent plus de 800 hauts responsables de police venus de 153 pays.
Les principales questions débattues lors de la réunion de cinq jours seront la fourniture d’un appui opérationnel plus performant, en particulier eu égard au développement de la base de données génétiques et de la base de données sur les empreintes digitales d’INTERPOL et à leur utilisation accrue par les agents de première ligne dans les pays membres afin de les aider à élucider des affaires criminelles et à identifier des malfaiteurs en fuite grâce à des comparaisons de données ; l’invitation faite aux pays membres à utiliser les outils bloquant l’accès sur Internet aux images d’abus commis sur des enfants ; et la mise en place d’une plateforme d’échange d’informations à l’intention des entités nationales chargées de la lutte anticorruption ainsi que la création d’une base de données d’informations stratégiques sur la lutte anticorruption.
La dimension internationale de l’organisation de police la plus importante au monde a par ailleurs encore été renforcée à la suite de la toute récente adhésion à INTERPOL du Samoa, portant à 188 le nombre total de ses pays membres.