La base de données génétiques d’INTERPOL désormais accessible en ligne pour les policiers

29 juin 2006

LYON (France) – INTERPOL offre désormais la possibilité d’accéder directement, en ligne, à sa base de données mondiale contenant des profils génétiques, permettant aux services de police des pays membres de transmettre des profils et de procéder à des vérifications en quelques secondes.

Grâce à la création de ce nouveau service, accessible par l’intermédiaire de I-24/7 – le système mondial de communication policière d’INTERPOL –, les policiers en poste dans les Bureaux centraux nationaux (B.C.N.) de l’organisation et partout dans les pays membres auront davantage de possibilités d’obtenir au niveau international des réponses positives instantanées à leurs recherches à l’aveugle – en d’autres termes, d’établir des concordances entre les profils d’individus connus ou établis à partir de traces non résolues qui, jusque-là, n’avaient fait l’objet d’aucun rapprochement.

"Ceux qui auront tué, volé ou violé des innocents dans plusieurs pays seront désormais plus facilement découverts, identifiés et arrêtés parce que la police des pays membres d’INTERPOL saura immédiatement si un suspect qui les intéresse est également suspect dans un autre pays", a déclaré le Secrétaire Général de l’organisation, Ronald K. Noble.

INTERPOL a conçu la base de données en question, appelée "Passerelle en matière d’ADN", avec l’aide de spécialistes de certains pays membres, afin de permettre la comparaison de profils génétiques en utilisant tous les principaux systèmes de marqueurs, notamment ceux élaborés par l’Union européenne et les États-Unis.

Pour que le niveau de protection des données demeure le plus élevé possible, les profils enregistrés dans la base de données sont anonymes, les pays membres conservant la propriété de ces informations ainsi que le droit de regard sur la façon dont elles sont utilisées et dont on y accède, conformément à leur législation nationale.

"L’intérêt de la Passerelle en matière d’ADN d’INTERPOL est qu’elle offre aux enquêteurs du monde entier un moyen rapide et sûr d’établir des liens entre des affaires que l’on n’aurait jamais pu rapprocher autrement, et ce, sans compromettre le succès des enquêtes criminelles ni porter atteinte à la vie privée des citoyens", a indiqué M. Noble.

Le Secrétariat général d’INTERPOL, ses B.C.N. et les services chargés de l’application de la loi de ses pays membres continuent à mettre au point des solutions innovantes et sûres pour diffuser aussi largement que possible d’importantes informations de police.

Le système d’INTERPOL est compatible avec le moteur de recherche utilisé par les pays signataires du Traité de Prüm de l’Union européenne, qui régit l’échange de données policières, ainsi qu’avec le système CODIS (Combined DNA Index System) du Federal Bureau of Investigation des États-Unis.

Le FBI élabore actuellement un outil de conversion, à l’intérieur de son système CODIS, afin que les données envoyées par les 24 pays qui utilisent actuellement ce programme puissent être facilement comparées avec les profils enregistrés dans la Passerelle en matière d’ADN d’INTERPOL.

"Avec l’élargissement de l’accès à sa base de données mondiale sur les documents de voyage volés, INTERPOL aide ses pays membres à empêcher de dangereux malfaiteurs et terroristes de franchir leurs frontières. En permettant un accès direct à sa Passerelle en matière d’ADN, il peut aider les polices nationales à protéger leurs citoyens contre les crimes tels que le meurtre, le viol, le vol avec violence ou avec effraction commis par des malfaiteurs internationaux", a également déclaré le Secrétaire Général Noble.

Bien que cette toute nouvelle base de données INTERPOL ne contienne que 65 000 profils communiqués par 37 pays membres, elle a déjà abouti à 93 concordances concernant neuf pays.

43 des 184 pays membres d’INTERPOL sont dotés d’une base de données génétiques nationale, et 11 autres sont en train d’en créer une. Avec ce nouveau service en ligne, l’ensemble de ces pays pourront transmettre des profils par la voie électronique, procéder à des recherches automatisées et recevoir des réponses positives ou négatives.