Le G8 fait progresser la lutte contre la pédopornographie en ligne

15 septembre 2005

LYON (France) – INTERPOL a abordé une nouvelle étape du développement de sa Banque d’images sur les abus pédosexuels, après qu’ait été menée à bien une étude de mise en œuvre demandée et réalisée par les pays du G8.

Une cérémonie officielle a été organisée au Secrétariat général le 15 septembre, pour marquer le début du processus de mise en œuvre faisant suite à trois ans d’élaboration par les membres du sous-groupe chargé des projets d’application de la loi du Groupe Lyon/Rome du G8, le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, INTERPOL, Europol, avec le soutien de la Commission européenne.

La Base de données internationale sur l’exploitation sexuelle des enfants (BDIESE) va aider les services chargés de l’application de la loi du monde entier à identifier les victimes d’abus pédosexuels dont les images sont diffusées sur Internet, ainsi que les auteurs de ces infractions. Elle va également permettre aux enquêteurs des pays, en utilisant le système de communication d’INTERPOL, d’accéder plus facilement à la base de données existante d’INTERPOL, qui contient d’ores et déjà des centaines de milliers d’images, ainsi qu’aux bases de données de la police des autres pays.

En plus de permettre aux enquêteurs de vérifier automatiquement les images et autres informations, à la recherche de concordances entre les victimes et les lieux, la BDIESE va également alerter les policiers si une image est connue et a déjà été identifiée ou fait l’objet d’une enquête.

«Les enfants victimes d’abus sexuels comptent parmi les éléments les plus vulnérables de la société, et il est vital que partout dans le monde, les services de police aient accès aux outils les plus performants susceptibles de les aider à enquêter sur ces crimes révoltants » a déclaré M. Ronald K. Noble, Secrétaire Général d’INTERPOL.

«Cette base de données va permettre une avancée spectaculaire s’agissant d’identifier les victimes dans le monde entier et de leur porter secours, et nous nous réjouissons à la perspective de travailler avec le G8 et nos Bureaux centraux nationaux à faire en sorte qu’elle soit mise à disposition aussi rapidement que possible.»

«La base de données existante d’INTERPOL a déjà permis l’identification de plus de 360 enfants depuis sa création en 2001, et avec les progrès techniques déjà réalisés, je suis certain que la BDIESE se révélera encore plus efficace.»

Lors de la cérémonie de livraison du projet relatif à la nouvelle base de données, M. Paul Goggins, Secrétaire d’Etat à la police et à la sécurité du Royaume-Uni, a fait l’éloge du travail accompli par le Groupe de Lyon/Rome du G8.

«Il importe de ne jamais oublier que les images d’enfants victimes d’abus sexuels diffusées sur Internet ne sont pas simplement des images : derrière ces images, il y a des enfants. Le ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni, ainsi que mes collègues ministres du G8, de l’Union européenne et au-delà ont la ferme volonté de faire en sorte que cette base de données soit utilisée de manière efficace pour protéger les enfants et pour identifier et punir les auteurs des abus sexuels dont ils sont les victimes. Ce problème met en lumière le rôle essentiel que joue INTERPOL en facilitant la coopération entre les services chargés de l’application de la loi des différents pays dans un monde où l’accès aux réseaux informatiques se banalise de plus en plus.»

L’étude de mise en œuvre de la BDIESE a commencé en février 2001, pour répondre aux préoccupations exprimées lors d’une réunion des ministres de la Justice et de l’Intérieur des pays du G8 sur le développement de la pédopornographie en ligne.