Projet Millennium

Faciliter l’échange d’informations relatives aux enquêtes afin de permettre l’identification des personnes et des sociétés responsables de la criminalité organisée transnationale.

Le projet Millennium a pour principaux objectifs l’identification et le démantèlement des grands groupes criminels et de leurs réseaux et la désorganisation de leurs activités. Sa méthode pour atteindre ces objectifs repose sur l’amélioration de la collecte, du partage et de l’analyse des données ; l’appui opérationnel et le soutien aux enquêtes ; le renforcement des capacités et la formation.

À l’origine axé sur les groupes criminels organisés eurasiatiques, le projet Millennium étend progressivement son champ d’action aux Balkans occidentaux et au Nigéria.

Organized crime

Criminalité organisée eurasiatique

Les groupes criminels eurasiatiques sont pour la plupart originaires d’Europe de l’Est et du Caucase. Ils commettent divers types d’infractions et sévissent en Europe occidentale, en Europe centrale, en Europe du Nord, en Amérique du Nord ainsi qu’au Moyen-Orient.

Tous ces groupes se livrent à des activités criminelles fortement structurées. Certains bénéficient de la protection d’officiels corrompus ou influencés par la criminalité qui les mettent à l’abri de la loi.

« Voleurs dans la loi »

Les « voleurs dans la loi », encore appelés « voleurs professant le code », se trouvent au sommet de la hiérarchie criminelle, et ils exercent une influence et un contrôle sur des groupes perpétrant des infractions relevant des catégories suivantes :

  • Trafic de drogues, traite d’êtres humains, trafic de véhicules et trafic d’armes à feu ;
  • Meurtre commandité ;
  • Extorsion ;
  • Criminalité financière et blanchiment d’argent.

De diverses nationalités, ils peuvent être Arméniens, Géorgiens, Russes ou Ukrainiens. Leurs activités criminelles et leur influence ont une dimension mondiale, car elles touchent non seulement des pays d’Eurasie, mais aussi des Balkans occidentaux et d’Amérique latine, entre autres.

Pour les pays du projet Millennium, les « voleurs dans la loi » constituent un domaine d’enquête prioritaire.

Les « voleurs dans la loi » suivent leur propre code d’honneur et leur propre déontologie qui régissent leur comportement criminel.

Ils versent une contribution à « l’obshak », une caisse commune de plusieurs milliards. Les fonds sont investis sur les marchés financiers, dans l’immobilier et dans des sociétés, et ils sont gérés par les membres les plus hauts placés et les plus influents.

L’argent est placé dans des sociétés légitimes – les « voleurs dans la loi » exercent souvent une forte influence sur les activités d’un secteur spécifique et peuvent le contrôler – ainsi que dans des sociétés-écrans utilisées pour le blanchiment d’argent. En d’autres termes, ces fonds criminels sont générés et distribués par le biais de canaux légaux et de canaux illégaux, avec de graves répercussions sur l’économie mondiale.

Partage des renseignements

Le fichier d’analyse criminelle du projet Millennium fournit aux pays participants des données sur les membres de haut rang de groupes criminels organisés russophones. Il contient notamment les informations suivantes :

  • données à caractère personnel ;
  • données biométriques ;
  • associés connus ;
  • liens avec des organisations criminelles ;
  • lieux d’opération et d’influence ;
  • éléments d’identification (tatouages, caractéristiques physiques).

En partageant de manière proactive leurs renseignements et en alimentant le fichier d’analyse, les polices se donnent plus de moyens pour agir localement avec le soutien de données mondiales.

Groupes de travail

Un groupe de travail se réunit régulièrement dans le cadre du projet Millennium afin que les membres des services chargés de l’application de la loi puissent partager leurs expériences, échanger des renseignements et mettre au jour les nouvelles tendances ainsi que les modes opératoires des groupes criminels dans les régions concernées.

Projet Millennium
Réunion du projet Millennium à Lviv, en Ukraine (2018)

Ce groupe de travail s’est réuni à Brasilia (Brésil), en mai 2022 ; à Madrid (Espagne), en décembre 2021 ; à Salzbourg (Autriche), en avril 2019 ; à Lviv (Ukraine), en mai 2018 ; à Moscou (Russie), en juin 2017 ; à Tbilissi (Géorgie), en septembre 2016 ; et à Prague (République tchèque), en février 2015.