La lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme nécessite une coopération urgente

13 mai 2024
Les chefs du GAFI, d’INTERPOL et de l’ONUDC lancent un appel conjoint à l’action

VIENNE (Autriche) – Les pays doivent de toute urgence intensifier leurs efforts pour cibler les profits illicites colossaux générés par la criminalité transnationale organisée, lesquels facilitent les conflits, financent le terrorisme et ont des conséquences négatives sur les populations vulnérables.

C’est à Vienne que les chefs du GAFI, d’INTERPOL et de l’ONUDC ont lancé cet appel à l’action sans précédent, lors d’une rencontre de haut niveau organisée en marge du premier jour de la 33ème Commission pour la prévention du crime et la justice pénale.

En concentrant leur action sur les produits du crime et sur les réseaux financiers illicites qui en sont à l’origine, les pays membres pourront lutter plus efficacement contre ces réseaux de criminalité organisée et les démanteler, mais aussi renforcer l’efficacité des efforts de prévention de la criminalité.

De plus, cibler les profits illicites pour décourager l’activité criminelle permettrait de se rapprocher de l’ensemble des objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030, et notamment de se diriger vers une croissance économique inclusive, une plus grande stabilité financière ainsi qu’une gouvernance et des institutions renforcées.

« L’intégrité financière mondiale est essentielle pour la stabilité financière, l’inclusion, la paix et la sécurité », a déclaré le président du GAFI, Raja Kumar. « Elle ne peut être atteinte que grâce à la mise en œuvre efficace et robuste de normes relatives au blanchiment d’argent et au financement du terrorisme. Le GAFI s’engage à jouer son rôle et à redoubler d’efforts pour mener des activités transversales de lutte contre les formes graves de criminalité, et notamment contre le blanchiment des produits du crime. Nous devons saisir l’occasion de nous unir pour recouvrer les avoirs et couper l’herbe sous le pied des entreprises criminelles. Tous les gouvernements doivent adopter cette stratégie préventive essentielle. »

« De même que les malfaiteurs sont prêts à faire commerce de n’importe quelle marchandise pour générer des profits, il faut tout mettre en œuvre pour les priver de ces gains illicites », a déclaré Jürgen Stock, secrétaire général d’INTERPOL. « Nous devons à tout prix étouffer les sources de revenus illégaux pour promouvoir l’état de droit et protéger les groupes vulnérables. Tous les secteurs dans le monde entier doivent désormais se mettre en ordre de bataille, et INTERPOL est prêt à apporter tout l’appui nécessaire. », a-t-il ajouté.

« Le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et les infractions sous-jacentes alimentent l’instabilité, la violence et l’exploitation à l’échelle mondiale. Il est indispensable de sauvegarder l’intégrité financière pour promouvoir la paix et la sécurité, favoriser le développement durable et protéger les plus vulnérables », a déclaré Ghada Waly, directrice exécutive de l’ONUDC. « L’ONUDC est disposée à travailler aux côtés des gouvernements, du secteur privé et de nos partenaires du GAFI et d’INTERPOL pour intensifier les enquêtes criminelles et financières et démanteler les réseaux financiers illégaux qui soutiennent le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. »

Les trois dirigeants ont rappelé les récentes améliorations apportées aux normes internationales du GAFI sur la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent, et ont appelé de leurs vœux une accélération des réformes politiques et du renforcement des capacités avant l’édition 2026 du Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, qui sera organisée par les Émirats arabes unis.

L’intégrité financière étant un pilier essentiel de la stabilité, il est particulièrement important de soutenir davantage les pays qui s’efforcent de mettre en œuvre des cadres efficaces de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Les trois dirigeants ont également reconnu les effets positifs de la collaboration croissante des pays membres avec le secteur privé et la société civile pour mettre en œuvre des approches communes de lutte contre la criminalité financière. Selon eux, les activités opérationnelles menées dans le cadre de partenariats public-privé et de groupes spéciaux accélèrent et renforcent l’efficacité des efforts de mise en œuvre à l’échelle mondiale.

Lors de cet événement, qui vise à éliminer les produits du crime et à ales participants ont débattu du renforcement des capacités, de la mise en œuvre efficace d’une approche fondée sur les risques ainsi que des partenariats multisectoriels. Ils se sont accordés à dire que la technologie permettait de stimuler l’efficacité de la lutte mondiale contre la criminalité financière.

L’ONUDC, le GAFI et INTERPOL continueront de porter ce message et d’appeler les pays membres à renforcer leurs cadres de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme jusqu’à l’édition 2026 du Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale.