SANTIAGO (Chili) – La 25ème Conférence régionale des Amériques d’INTERPOL s’est conclue par une réaffirmation de l’importance de la mission de coordination de l’Organisation dans la lutte régionale et mondiale contre le trafic de stupéfiants et les activités criminelles connexes.
Cette conférence de trois jours (21 - 23 mars), qui a réuni une centaine de hauts fonctionnaires de police de 37 pays, a été l’occasion d’échanger de manière approfondie sur les différents défis posés par le trafic de stupéfiants et les infractions connexes.
Qu’il s’agisse de la demande accrue d’armes à feu illicites, qui aggrave globalement les conséquences des actes criminels violents, ou des profits colossaux qui donnent aux organisations criminelles les moyens de menacer la sécurité nationale, le trafic de stupéfiants, du fait de son ampleur, appelle un renforcement et une coordination de l’action des services chargés de l’application de la loi à l’échelle mondiale.
Saisies record de stupéfiants
« Nous continuons de constater des saisies record de stupéfiants dans les pays d’origine, de transit et de destination, mais leurs effets sur le cours des produits concernés est minime », a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock.
« Les discussions qui ont eu lieu au Chili, conjuguées aux préoccupations dont m’ont fait part les dirigeants politiques du monde entier, confirment la nécessité de redynamiser la lutte contre le trafic de stupéfiants à l’échelle mondiale.
« Mais pour être efficace, l’échange d’informations sur toutes les infractions connexes, telles que le blanchiment d’argent et le trafic d’armes à feu, doit être plus vaste et plus systématique, et INTERPOL est le mieux placé pour appuyer cette démarche », a conclu le Secrétaire Général.
Tendances des atteintes à l’environnement
Les nouvelles tendances en matière d’atteintes à l’environnement figuraient également parmi les principaux points à l’ordre du jour de la Conférence.
Les délégués ont préconisé des mesures plus énergiques pour lutter contre les marchés en ligne illégaux faisant commerce d’espèces sauvages, qui continuent de se développer à un rythme très préoccupant. Ils ont en outre soutenu les appels au renforcement des initiatives destinées à faire reculer l’exploitation minière illégale, la criminalité forestière, ainsi que la criminalité liée aux déchets illégaux et à la pêche, qui ont toutes un effet dévastateur sur les économies et les ressources naturelles de la région Amériques.
Par ailleurs, les participants ont appuyé une série de mesures visant à contrer la menace que représente le lien entre la criminalité organisée et le terrorisme. Il s’agit notamment :
- d’améliorer l’échange de données sur les terroristes et les organisations terroristes, et sur les mécanismes de soutien dont ils bénéficient ;
- de renforcer le partage de renseignements sur les personnes et les modes opératoires liés à des attaques commises au moyen de substances chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires- et d’engins explosifs improvisés ;
- d’encourager l’intégration systématique de données biométriques et d’informations financières liées aux profils de terroristes et de malfaiteurs dans les bases de données et les alertes d’INTERPOL.
Les cyberattaques étant facilement reproduites dans d’autres pays ou régions, l’accent a également été mis sur la nécessité de recourir davantage aux outils et capacités dont dispose INTERPOL pour prévenir, détecter et empêcher les cyberinfractions, et enquêter sur elles.
Pour marquer le centenaire d’INTERPOL, les quatre conférences régionales se tiendront la même année. La Conférence européenne aura lieu au mois de mai en Macédoine du Nord et la Conférence africaine se tiendra en octobre en Angola, chacune apportant une perspective régionale à l’action policière mondiale menée par l’intermédiaire d’INTERPOL.