LYON (France) – Des professionnels mondiaux de l’application de la loi, des organisations régionales et internationales, des ONG, des représentants du secteur privé et du monde universitaire se sont rencontrés au siège du Secrétariat général d’INTERPOL dans le but de réfléchir collectivement à la prévention des atteintes aux enfants – notamment de leur exploitation sexuelle sur Internet –, aux enquêtes sur cette forme de criminalité et aux moyens d’y faire obstacle.
La 39ème réunion du Groupe spécialisé d’INTERPOL sur la criminalité contre l’enfance (6 - 9 mars 2023) a rassemblé plus de 200 participants de 80 pays, qui ont étudié les mesures et les solutions techniques déployées à l’échelle mondiale pour faciliter les enquêtes sur les abus pédosexuels en ligne, identifier les victimes et leurs agresseurs, et démanteler les réseaux criminels impliqués dans la production et la diffusion de contenus mettant en scène des abus commis sur des enfants.
Les débats ont été largement consacrés à l’importance de la mise en place de modèles de protection contre les agresseurs et de services de soutien dans chaque pays afin de prévenir les abus pédosexuels et de renforcer la capacité des enquêteurs à empêcher les mauvais traitements à enfants.
Ils ont également porté sur la croissance exponentielle à l’échelle mondiale des cas de sextorsion dont sont victimes des enfants, qui font l’objet de chantage à la publication d’informations, de photos ou de vidéos à caractère sexuel les concernant. La motivation des auteurs de ces infractions peut être l’appât du gain, l’obtention de nouveaux contenus mettant en scène l’exploitation d’enfants, ou le besoin d’humilier et d’infliger des traumatismes physiques ou psychologiques. Ce type d’infractions cible tout particulièrement les enfants et les jeunes adultes car ils sont facilement accessibles via les médias sociaux et les autres plateformes en ligne.
La réunion d’INTERPOL a mis l’accent sur les effets désastreux de la sextorsion sur les victimes, car cette pratique entraîne d’intenses souffrances psychologiques, une stigmatisation sociale, voire, dans certains cas, des comportements auto-agressifs, et, de plus en plus, le suicide.
Pour lutter contre la multiplication des cas de sextorsion, le Groupe spécialisé d’INTERPOL sur la criminalité contre l’enfance a souligné que les particuliers et les organisations devaient mettre en place des initiatives proactives.
Il a insisté sur le fait que les parents et les tuteurs devaient mieux apprendre, mais aussi enseigner aux enfants, les règles de sécurité sur Internet, l’importance des paramètres de protection des données personnelles, la gestion des mots de passe, les risques élevés liés au partage de contenus intimes, et surtout, créer et entretenir avec les enfants une relation leur permettant de parler en toute confiance de leurs expériences en ligne et de demander de l’aide s’ils en éprouvent le besoin.
La réunion a également été l’occasion d’expliquer qu’il était important d’adapter la législation à l’évolution de cette forme de criminalité et que le Groupe devait coordonner son action au niveau international afin d’identifier les auteurs des infractions et les traduire en justice.
Les délégués ont également fait ressortir la nécessité de sensibiliser davantage le public, en exhortant les médias à rendre compte de ces problèmes de manière responsable, et de se garder de culpabiliser les victimes.
Le Groupe a appelé à une plus grande responsabilité des fournisseurs de services et des plateformes de médias sociaux ainsi qu’à une collaboration renforcée entre les organismes publics, les organisations à but non lucratif et le secteur privé aux fins de la mise en place de mécanismes efficaces permettant de repérer et signaler les cas de sextorsion et d’apporter un soutien aux victimes.
Les dangers de la sextorsion sont réels et concernent de très nombreuses personnes, et ils ont de graves conséquences pour les victimes et la société dans son ensemble. Le Groupe spécialisé d’INTERPOL sur la criminalité contre l’enfance s’emploie à sensibiliser à ce problème et à encourager l’ensemble des parties prenantes à mettre en œuvre une riposte coordonnée.
