La conférence mondiale d’INTERPOL évoque les « nouvelles menaces criminelles du XXIème siècle »

28 novembre 2022
Organisé sur trois jours, cet événement rassemble 300 délégués originaires de 142 pays.

LYON (France) – Les hauts responsables de la police du monde entier se réunissent à Lyon cette semaine pour échanger sur l’avenir de la lutte contre la criminalité transnationale à l’occasion de la conférence annuelle d’INTERPOL destinée aux Bureaux centraux nationaux (B.C.N.).

Présent dans chacun des 195 pays membres d’INTERPOL, le B.C.N. est le point de contact unique entre l’organisation policière mondiale et les services nationaux chargés de l’application de la loi.

La Conférence des Chefs de B.C.N., qui célèbre sa 17ème édition, est une plateforme majeure de coopération policière internationale, qui permet aux hauts responsables de la police de se réunir en présentiel avec leurs homologues d’autres pays et régions.

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Tout au long de l’événement, les B.C.N. participent à la définition des priorités opérationnelles d’INTERPOL, cette année axées sur l’amélioration de la compatibilité entre les données nationales de police et les systèmes d’INTERPOL, mais aussi sur une coopération accrue dans les domaines de la cybercriminalité, de la traite d’êtres humains et des nouvelles formes de terrorisme.

Responsabilité commune

La veille du centenaire de l’Organisation, la conférence a été ouverte par le Président d’INTERPOL, Ahmed Naser Al-Raisi, qui a évoqué les évolutions économiques et technologiques qui ont transformé le monde au cours de ses cent années d’existence.

« En 1923, lorsque la Commission internationale de police criminelle [l’ancien nom d’INTERPOL] a été créée, des radios venaient juste d’être installées dans les véhicules de police ; les téléphones portables, les ordinateurs et Internet n’étaient alors que pure science-fiction.

De nos jours, les technologies numériques s’inscrivent au cœur des opérations d’INTERPOL. Une nouvelle ère de cybercriminalité donne du fil à retordre à la police et la criminalité environnementale menace la planète », a déclaré le Président Al-Raisi.

Exemple de la transformation numérique de la criminalité, une offensive menée par INTERPOL contre la fraude en ligne, qui s’est achevée la semaine dernière, a donné lieu à l’arrestation de plus d’un millier de suspects et à l’interception d’environ 130 millions USD de fonds illicites.

« L’environnement criminel ne cesse de se complexifier, tout comme l’architecture mondiale de l’application de la loi », a déclaré Jürgen Stock, Secrétaire général d’INTERPOL, en s’adressant aux délégués.

Il a ajouté qu’avec l’émergence de nouveaux services spécialisés ou de réseaux policiers régionaux, le rôle central des B.C.N. et d’INTERPOL demeurait primordial. « Il s’agit de notre responsabilité commune : faire le lien entre les différents réseaux. »

Le rôle crucial des B.C.N.

La Conférence des Chefs de B.C.N. sera l’occasion pour le Secrétariat général d’INTERPOL de présenter des capacités policières novatrices à l’appui des pays membres, à savoir :

Les B.C.N. jouent un rôle crucial pour veiller à ce que les nouveaux outils policiers développés par INTERPOL soient accessibles à, et utilisés par, les services nationaux chargés de l’application de la loi, en particulier les agents de première ligne. « Chaque B.C.N. est au centre d’une galaxie nationale autonome », a affirmé Jürgen Stock.

Interopérabilité

Aspect central de la mission d’INTERPOL depuis sa création, l’échange de données de police est aujourd’hui plus indispensable que jamais pour les services chargés de l’application de la loi.

Les forces de police interrogent les bases de données d’INTERPOL plus de 20 millions de fois par jour, soit environ 250 recherches par seconde.

Lors d’une session consacrée à l’action policière axée sur les données, des délégués ont pris la parole en faveur d’une interopérabilité accrue des données grâce à l’harmonisation des normes, afin que les informations contenues dans les systèmes nationaux ou régionaux puissent être partagées via les réseaux d’INTERPOL.

Comme les chefs de police l’ont compris au cours de cette session, une plus grande quantité de données n’induit pas toujours une meilleure action policière, en particulier lorsque les initiatives se chevauchent ou dupliquent les systèmes existants.

À propos du prochain centenaire d’INTERPOL, Jürgen Stock a conclu ainsi : « La solution face à un nouveau siècle de menaces criminelles ne consiste pas à inventer des systèmes ou des techniques qui devront être éprouvés sur le terrain, mais à utiliser les méthodes que nous savons efficaces en conditions réelles, toujours mieux et toujours plus vite. »