Les chefs de police africains appellent à un échange accru de données lors d’une réunion INTERPOL

1 décembre 2022
« Nous ne pouvons pas bâtir des îlots d’information isolés les uns des autres », a déclaré Jürgen Stock, Secrétaire Général d’INTERPOL.

LYON (France) - Une réunion historique entre INTERPOL et les chefs des services chargés de l’application de la loi du continent africain a été l’occasion pour les participants d’appeler collectivement à un échange accru des données de police entre les pays africains et avec les autres pays.

Cette recommandation commune a été approuvée par le Secrétaire Général d’INTERPOL ainsi que par les membres du Conseil des ministres arabes de l’Intérieur (CMAI), AFRIPOL et les présidents de quatre organisations africaines de coopération régionale des chefs de police :

  • Le Comité des Chefs de police de l’Afrique centrale (CCPAC) ;
  • L’Organisation de coopération des Chefs de police d’Afrique de l’Est (OCCPAE) ;
  • L’Organisation de coopération régionale des Chefs de police d’Afrique australe (SARPCCO) ;
  • Le Comité des Chefs de police d’Afrique de l’Ouest (CCPAO).

Dans ce document, les participants s’engagent à coordonner l’accélération de la digitalisation des données criminelles en Afrique, à éviter la duplication des initiatives et à poursuivre la création de synergies entre INTERPOL et AFRIPOL.

« Le continent africain est un moteur de la transformation policière et, à l’aube du centenaire d’INTERPOL, les pays membres de cette région joueront un rôle crucial pour façonner les 100 prochaines années de l’Organisation », a affirmé le Président d’INTERPOL, Ahmed Naser Al-Raisi, qui a introduit la réunion.

Au cours de cette réunion inédite, les participants ont également promis de se réunir régulièrement de la sorte afin de coordonner la prise de décisions et de soutenir les forces de police africaines.

Ne faire plus qu’un

« La criminalité évolue, l’action policière aussi », a déclaré Jürgen Stock, Secrétaire Général d’INTERPOL, lors de la réunion. Les tendances parallèles de la mondialisation et de la migration vers le numérique ont transformé l’environnement criminel ces dernières décennies, poussant l’architecture policière mondiale à se réinventer, elle aussi.

De nouveaux services spécialisés et des réseaux policiers régionaux ont vu le jour, et les agents s’appuient plus que jamais sur l’échange électronique de données de police. La première opération conjointe INTERPOL-AFRIPOL, menée plus tôt cette année, a donné lieu à l’interrogation des bases de données d’INTERPOL plus de six millions de fois, dont sont ressortis quelque 400 signalements positifs et neuf individus identifiés comme faisant l’objet d’une notice rouge.

L’augmentation de la quantité de données de police disponible et une architecture de sécurité mondiale toujours plus complexe ont amené les chefs de police à solliciter une interopérabilité accrue des données et une coopération entre les pays et les organisations policières internationales.

« Il est impératif que nous ne fassions plus qu’un, en suivant tous le même plan, dans le cadre duquel chacune de nos organisations joue un rôle différent et bien défini », a affirmé le Secrétaire Général d’INTERPOL, alertant sur la « duplication » et la « perte de données cruciales » engendrées par une coopération insuffisante.

« L’incapacité à partager efficacement des informations criminelles avec les bases de données d’INTERPOL contribue largement à ce que les criminels puissent passer entre les mailles du filet », a ajouté Garba Baba Umar, Vice-président d’INTERPOL pour l’Afrique.

Cette réunion a immédiatement succédé à la 17ème Conférence des Chefs de B.C.N. d’INTERPOL, à l’occasion de laquelle les hauts responsables de la police des 195 pays membres de l’Organisation ont adopté, entre autres, une conclusion visant à améliorer la compatibilité entre les données nationales de police et les systèmes d’INTERPOL.

« En définitive, notre action commune n’a qu’un seul et même objectif : aider les agents de première ligne à prendre des décisions plus rapides et précises sur le terrain », a conclu Jürgen Stock à l’attention des chefs de police africains.