Les ministres de l’UE appellent de leurs vœux la connexion des points de passage frontaliers aux bases de données d’INTERPOL

20 novembre 2015

BRUXELLES (Belgique) – Le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Jürgen Stock, s’est félicité de la décision des ministres de l’Union européenne de procéder d’ici mars 2016 à la connexion aux bases de données mondiales d’INTERPOL de tous les points de passage des frontières extérieures de l’UE et à la vérification systématique des documents de voyage.

C’est l’une des mesures visant à renforcer les contrôles aux frontières qui ont été décidées lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l’UE, à Bruxelles, à la suite des attentats terroristes perpétrés à Paris.

Dans les conclusions adoptées à la fin de cette réunion, les États membres se sont en outre engagés à procéder à l’enregistrement systématique, y compris au relevé d’empreintes digitales, des ressortissants de pays tiers entrant illégalement dans l’espace Schengen, et à effectuer des contrôles de sécurité systématiques à l’aide des bases de données d’INTERPOL.

Le Secrétaire Général, M. Stock, a déclaré que l’ouverture de l’accès aux bases de données d’INTERPOL aux policiers de première ligne et dans des lieux stratégiques tels que les unités de lutte antiterroriste nationales, les centres d’identification et les points de passage des frontières illégaux, permettrait aux États membres de l’UE de renforcer leurs défenses et de transformer les renseignements en mesures concrètes.

Plus d’une cinquantaine de pays ont enregistré des informations dans la base de données d’INTERPOL sur les combattants terroristes étrangers, qui contient actuellement des éléments sur 6 000 personnes environ et dont les données proviennent à plus de 50 % de sources extérieures à l’UE.

« La sécurité européenne dépend de l’accès en temps réel à des informations provenant de l’étranger », a déclaré le Secrétaire Général.

« Toute nouvelle information mise à disposition au niveau international dans la base de données ouvre de nouvelles possibilités à l’Europe, tandis que toute information inexploitée génère un nouveau risque », a ajouté M. Stock, en évoquant les moyens policiers concrets offerts par INTERPOL pour échanger des informations à travers le réseau de ses 190 pays membres.

Plusieurs pays membres ont déjà intégré les systèmes d’INTERPOL à leurs bases de données PNR, ce qui leur permet de procéder à des vérifications instantanées sur les voyageurs.

Lors de cette réunion, les ministres de l’UE ont également invité la Commission européenne à s’efforcer d’assurer l’interopérabilité des bases de données concernées pour ce qui est des contrôles de sécurité, notamment le Système d’information Schengen II, la base de données d’INTERPOL sur les documents de voyage volés et perdus (SLTD) et le Système INTERPOL de gestion des données sur les armes illicites et du traçage des armes (iARMS).

Actuellement, la base de données SLTD d’INTERPOL contient des informations concernant près de 54 millions de documents de 170 pays, notamment 250 000 passeports déclarés perdus ou volés – parmi lesquels des documents vierges – par la Syrie et l’Iraq.

La base de données iARMS permet quant à elle l’échange d’informations et la coopération entre les services chargés de l’application de la loi dans le cadre des enquêtes sur les mouvements internationaux d’armes à feu illicites, mais aussi d’armes licites liées à la commission d’infractions.

Rappelant les récents attentats terroristes perpétrés au Mali, au Nigéria, en Turquie et au Liban, le chef d’INTERPOL a déclaré que la nécessité de coopérer ne s’était jamais fait sentir avec tant de force.

« Les informations dont nous disposons sont autant d’informations que nous pouvons mettre à la disposition de nos pays membres, dans le monde entier, pour renforcer la sécurité au niveau national, régional et mondial », a déclaré M. Stock.

Cette réunion de l’UE intervient la même semaine qu’une réunion organisée par INTERPOL pour rassembler des membres des services chargés de l’application de la loi et de la lutte antiterroriste du monde entier afin d’échanger des informations sur les déplacements des combattants terroristes étrangers en provenance et à destination des zones de conflit situées en Syrie et en Iraq.

Les 111 participants de près d’une quarantaine de pays ont échangé des bonnes pratiques sur les moyens de contrer et de neutraliser la menace posée par l’EIIL et d’autres groupes terroristes, qui utilisent les compétences acquises dans diverses zones de conflit pour se former et organiser des attentats contre des cibles occidentales et autres.