Des enfants victimes de trafic et d’exploitation secourus grâce à une opération menée en Côte d’Ivoire avec le soutien d’INTERPOL

4 avril 2014

SOUBRÉ (Côte d’Ivoire) – Dans le cadre d’une opération contre le trafic et l’exploitation d’enfants, les services ivoiriens chargés de l’application de la loi, intervenant avec le soutien d’INTERPOL, ont secouru 76 victimes présumées d’un trafic à des fins d’emploi illégal d’enfants en Afrique de l’Ouest.

Quelque 170 membres de ces services ont participé à l’opération Nawa (du 6 au 17 février), au cours de laquelle des gendarmes, des policiers et des agents forestiers ont ciblé des plantations de cacao et des mines d’or illégales dans cinq zones de la région de Soubré. La plupart des victimes présumées du trafic d’enfants seraient originaires du Burkina Faso et du Mali, et l’opération a abouti à l’arrestation et à la condamnation de huit trafiquants (cinq hommes et trois femmes).

L’opération Nawa est la première d’une série d’opérations planifiées par INTERPOL pour lutter contre le trafic transnational d’enfants, et en particulier contre les abus graves dont sont victimes les enfants réduits à la condition d’esclaves. Des membres du Bureau central national INTERPOL de la Côte d’Ivoire ont assuré la coordination de cette opération, à laquelle ont également participé le Bureau régional d’INTERPOL à Abidjan et des officiers spécialisés de l’unité Trafic d’êtres humains et exploitation des enfants du Secrétariat général de l’Organisation, à Lyon (France).

Le Chef du B.C.N. de la Côte d’Ivoire, Alain Angui Eboi, a souligné « l’importance d’une action régionale concertée par l’intermédiaire d’INTERPOL pour se débarrasser des trafiquants » et, grâce à des initiatives telles que l’opération Nawa, de mener aux niveaux local et national un travail de sensibilisation au travail illégal des enfants. Il a appelé les organismes régionaux à soutenir les efforts coordonnés à l’échelle de la région.

À propos de l’opération, qui était divisée en quatre phases (réunion préparatoire, inspection du terrain, renforcement des capacités et exécution de l’opération), le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, Jean-Michel Louboutin, a déclaré : « Les informations recueillies lors de l’opération Nawa aideront à mieux identifier et démanteler les réseaux criminels responsables du trafic et du travail forcé des enfants aux niveaux national et régional. Cette opération fait ressortir la nécessité d’une collaboration des services chargés de l’application de la loi aux niveaux national, régional et international pour lutter contre ces infractions ».

Les enfants secourus ont été pris en charge par les services sociaux à l’issue de l’opération, qui a bénéficié du soutien des ministères de la Santé, de l’Immigration et des Affaires sociales de la Côte d’Ivoire, ainsi que de travailleurs sociaux et de l’ONG néerlandaise KidsRights.

« L’opération Nawa montre que la coordination des ressources permet d’obtenir des résultats, et nous serions tout particulièrement heureux de bénéficier du concours des secteurs d’activités qui souhaitent contribuer à faire disparaître le travail des enfants de leurs chaînes d’approvisionnement », a déclaré Michael Moran, chef de l’unité Trafic d’êtres humains et exploitation des enfants d’INTERPOL.

« Les policiers de première ligne jouent un rôle très important au regard de l’application des lois sur le trafic d’êtres humains et le travail forcé. Nous devons nous investir pour soutenir ceux qui effectuent ce travail dans la région et offrir aux enfants victimes de trafic une chance d’aller à l’école, une chance de vivre », a ajouté M. Moran.

Parmi les activités complémentaires figurent la définition de bonnes pratiques à observer dans le cadre des opérations conduites par l’unité Trafic d’êtres humains et exploitation des enfants en Afrique de l’Ouest, l’élaboration d’un programme régional pour l’Afrique de l’Ouest et le renforcement des capacités sur la base de l’opération Nawa.