La prévention de la radicalisation des jeunes via Internet nécessite un réseau de police mondial, selon les déclarations du chef d’INTERPOL lors d’un sommet policier

21 septembre 2010

PARIS (France) – Lors d’un rassemblement international de hauts responsables de police autour du thème du terrorisme et de la prévention de la radicalisation des jeunes, le chef d’INTERPOL a souligné que l’importance d’Internet à notre époque favorisait la radicalisation, ce qui selon lui constituait une menace mondiale que seuls les réseaux de police internationaux pouvaient pleinement contrer.

S’exprimant lors du sommet de l’Association internationale des chefs de police (IACP) qui se déroule sur deux jours (21 et 22 septembre) à Paris, aux côtés de Michael Carroll, Président de l’IACP et de Frédéric Péchenard, Directeur général de la Police nationale française, le Secrétaire Général d’INTERPOL, Ronald K. Noble, a déclaré que les recruteurs de terroristes exploitent le Web à leurs fins en ciblant de jeunes individus vulnérables de la classe moyenne qui ne sont généralement pas dans le collimateur des services chargés de l’application de la loi. 

« L’arrivée d’Internet a facilité le processus de radicalisation et a rendu beaucoup plus difficile la lutte engagée contre celui-ci, car de nombreux comportements qui lui sont associés n’ont rien de criminels en soi », a affirmé le Secrétaire Général.

« Cette menace est mondiale, elle est virtuelle, et elle est à notre porte », a déclaré le chef d’INTERPOL, pointant du doigt l’augmentation spectaculaire du nombre de sites Web extrémistes, qui est passé de 12 en 1998 à 4 500 tout juste huit ans plus tard.

M. Noble a affirmé que la prévention de la radicalisation passait par l’utilisation des réseaux de police internationaux et qu’à cet égard, INTERPOL, en tant que réseau regroupant les services chargés de l’application de la loi des 188 pays membres et reliant entre elles les polices du monde entier grâce à son système de communication I-24/7, ses bases de données mondiales et son réseau des Bureaux centraux nationaux (B.C.N.), était le mieux à même d’apporter un appui aux services de police à travers le monde, permettant ainsi aux agents de première ligne d’accéder aux informations dont ils ont besoin pour établir des liens entre le terrorisme et d’autres activités criminelles.

Du fait de la création par INTERPOL de sa base de données mondiale sur les documents de voyage volés ou perdus (SLTD) en réponse à la menace que représentent les terroristes qui utilisent de faux passeports pour planifier ou perpétrer des attentats, le chef de l’organisation internationale de police a indiqué qu’avec plus de 22 millions d’enregistrements transmis par plus de 150 pays, la base de données était le seul répertoire mondial de ce genre. 

Les responsables de police assistant au sommet ont par ailleurs été informés que, par l’intermédiaire du réseau mondial de spécialistes de la lutte contre le terrorisme dont dispose INTERPOL, plus de 120 pays membres communiquaient des données sur des groupes terroristes en activité dans le cadre du Groupe Fusion, la principale initiative de lutte antiterroriste de l’Organisation. Le fichier comprend près de 10 000 noms de terroristes recherchés ou présumés.

« Ce n’est que grâce au réseau d’INTERPOL que les informations de ce type peuvent être diffusées rapidement dans le monde entier afin que les services chargés de l’application de la loi puissent lutter efficacement contre la base d’opération virtuelle que les extrémistes exploitent sur Internet », a déclaré M. Noble. 

Pendant deux jours, le sommet de l’IACP, une association à laquelle adhère également FRANCOPOL (l’organisme qui représente la communauté policière internationale francophone), étudiera la question des jeunes prenant part à des activités à caractère terroriste et radical, les méthodes utilisées par les recruteurs de terroristes, ainsi que le rôle des services chargés de l’application de la loi dans les programmes de déradicalisation et les stratégies de prévention.