La Réunion ministérielle INTERPOL - Nations Unies, appelée à faire date, ouvre la voie à un renforcement du rôle primordial de la police en matière de maintien de la paix

12 octobre 2009

SINGAPOUR – Dans le cadre d’un partenariat entre INTERPOL et les Nations Unies, plus de 60 ministres venus du monde entier ont adopté un plan visant à placer le renforcement de la participation policière aux opérations de maintien et de consolidation de la paix au premier rang des priorités en matière de sécurité mondiale.

Réunis sous les auspices de la 78ème Assemblée générale d’INTERPOL, des ministres des Affaires étrangères, de la Justice et de l’Intérieur se sont associés à de hauts responsables de police venus de 153 pays pour approuver une déclaration au titre de laquelle INTERPOL, le Département des opérations de maintien de la paix (DOMP) des Nations Unies et les gouvernements participants vont définir un plan d’action destiné à faire de la participation policière aux opérations internationales de maintien de la paix un pendant essentiel à l’action menée par les forces armées en vue de contribuer à rétablir l’État de droit et à reconstruire les sociétés.

S’adressant aux ministres et aux hauts responsables de police, le Premier ministre de Singapour, M. Lee Hsien Loong, a déclaré que les policiers assumaient des responsabilités croissantes dans les opérations internationales de maintien de la paix.

« Dans le monde globalisé qui est le nôtre, les troubles ou, pire, l’effondrement de l’autorité politique dans un pays, représentent une menace pour la sécurité régionale et internationale. Lorsque nous missionnons des policiers de la paix pour reconstruire des États désintégrés, favoriser une bonne gouvernance et aider à instaurer une paix durable, nous contribuons aussi à notre propre sécurité », a indiqué le Premier ministre.

Le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble, a souligné comment, dans les zones de conflit, les problèmes de sécurité liés à la guerre deviennent rapidement associés à la criminalité organisée. Il a décrit le partenariat avec l’ONU comme « une alliance de toutes les nations », au nom de laquelle INTERPOL mettrait à disposition son expertise policière internationale ainsi qu’un accès sur le terrain à ses ressources globales dans les pays en situation de conflit ou sortant d’un conflit, afin de les aider à instaurer la paix et à lutter contre la criminalité transnationale.

« S’il est demandé aux forces de maintien de la paix des Nations Unies affectées dans les zones de conflit ou dans des États affaiblis d’assumer des missions de police et de lutter contre la criminalité transnationale, alors il faudra que davantage d’agents affectés au maintien de la paix soient issus des rangs de la police et se voient octroyer l’accès aux bases de données mondiales d’INTERPOL », a déclaré le Secrétaire Général Noble.

« INTERPOL peut donner aux policiers des Nations Unis déployés pour maintenir la paix l’accès au seul système mondial de communication policière sécurisé ; à des bases de données mondiales contenant les noms de malfaiteurs, des empreintes digitales, des profils génétiques, des passeports volés, et des véhicules volés ;  et à un soutien spécialisé aux enquêtes dans des domaines clés de la criminalité, tels que la recherche des malfaiteurs en fuite, les stupéfiants, le trafic d’êtres humains et la corruption, ce qui fait d’INTERPOL un partenaire essentiel des policiers affectés au maintien de la paix.

« Les terroristes et les malfaiteurs se livrant à la criminalité organisée profitent de l’absence de lois pour utiliser les pays où les institutions sont affaiblies comme des refuges pour leurs activités criminelles, faisant le lit de la radicalisation des individus, entretenant la corruption, engendrant davantage d’instabilité et constituant une menace bien au-delà des frontières du pays, » a ajouté le chef d’INTERPOL.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, M. Alain Le Roy, a indiqué que la reconnaissance de l’existence d’un « lien manifeste entre criminalité et conflits » et du fait que la criminalité grave et la criminalité organisée sévissaient dans ces régions, soulignait la nécessité d’une coopération accrue avec INTERPOL.

« Les éléments criminels alimentent de plus en plus les guerres en procurant aux belligérants les moyens nécessaires pour financer leurs coûteuses actions militaires. Ils mettent en péril l’État de droit et menacent la sécurité des personnes. Les conflits passés ont clairement montré que ceux qui ne sont pas soutenus par l’argent du crime tendent à s’achever plus tôt », a précisé M. Le Roy.

La Déclaration approuvée aujourd’hui lors de la réunion des ministres prévoit l’élaboration d’un Plan d’action dans les 12 prochains mois, dans le cadre d’un processus qui aboutira au premier sommet des chefs d’état et de gouvernement sur le rôle de la police internationale dans le maintien de la paix.