INTERPOL affirme sa neutralité dans l’examen en Colombie des éléments de preuves informatiques saisis aux mains des FARC

12 mars 2008

BOGOTA (Colombie) – Un accord soulignant la neutralité et l’indépendance de l’équipe d’experts envoyée par INTERPOL à Bogota pour analyser les ordinateurs saisis par la police nationale colombienne lors d’une récente opération visant les FARC a été signé par les responsables des services chargés de l’application de la loi colombiens et par INTERPOL.

L’arrivée de l’équipe INTERPOL, composée de six personnes et emmenée par le Secrétaire Général Ronald K. Noble, fait suite à une demande de Mar í a del Pilar Hurtado Afanador, Directeur du Departamento Administrativo de Seguridad (DAS) colombien, et du Brigadier General Oscar Adolfo Naranjo Trujillo, Directeur Général de la police nationale colombienne, qui ont tous deux signé l’accord au nom de la Colombie.

Au cours de sa mission à Bogota, M. Noble a rencontré le Président colombien Alvaro Uribe Velez, le Secrétaire Général de l’Organisation des États américains (OEA), M. José Miguel Insulza, et sa délégation, ainsi que de hauts responsables du gouvernement colombien.

"Seul INTERPOL a la capacité de réagir rapidement et de façon exhaustive pour fournir à la communauté internationale une analyse indépendante, experte et objective concernant des éléments de preuve tels que ceux saisis par la Colombie le 1er mars", a déclaré le Secrétaire Général Noble.

"L’assistance technique d’INTERPOL et son expertise ont été sollicitées – pour établir la nature du contenu des ordinateurs saisis et si les données avaient été modifiées, ajoutées ou supprimées – non seulement par la Colombie, l’un de nos pays membres, mais aussi par l’Organisation des États américains parce que l’on peut faire confiance à INTERPOL pour qu’il conserve son objectivité et fournisse un travail de la plus haute qualité".

Quelques jours seulement après avoir reçu la demande d’assistance de la Colombie, INTERPOL avait réuni et dépêché sur place une équipe internationale composée d’experts venus d’Australie, de Singapour et du siège du Secrétariat général à Lyon pour travailler sur le terrain en tant qu’unité d’INTERPOL indépendante.

"La force d’INTERPOL est qu’il peut faire appel à n’importe lequel de ses 186 pays membres pour offrir l’expertise requise dans tout type d’affaire", a ajouté M. Noble.

Le Secrétaire Général Noble a par ailleurs remercié les directeurs de la police de Singapour et de l’Australie pour avoir mis à disposition les experts en informatique légale qui examineront les ordinateurs et disques saisis.

L’intervention d’INTERPOL en Colombie, dans le droit fil de la résolution 1373 du Conseil de sécurité de l’ONU, fait suite à d’autres actions récemment menées pour prêter soutien et assistance dans des enquêtes sensibles, dont le scandale du programme Pétrole contre nourriture des Nations Unies et l’enquête sur l’assassinat de l’ancien premier ministre libanais Rafik Hariri, qui se poursuit toujours.

"INTERPOL n’a aucun intérêt dans la suite des découvertes qui seront faites dans le cadre de l’enquête en cours en Colombie", a indiqué M. Noble. "Notre rôle dans ce pays est d’apporter un appui policier indépendant, expert et objectif qui a été accepté par les autorités colombiennes. J’ai proposé de rencontrer aussi nos homologues des services chargés de l’application de la loi de l’Équateur et du Venezuela".