La Conférence asiatique d’INTERPOL demande des mesures anticorruption

13 avril 2006

JAKARTA (Indonésie) – La 19ème Conférence régionale asiatique d’INTERPOL s’est achevée jeudi sur un appel à une plus grande coopération internationale et à une meilleure coordination dans la lutte contre la corruption.

Les délégués ont également proposé que le Secrétariat général d’INTERPOL fasse de la lutte contre ce fléau l’un des domaines de criminalité prioritaires de l’organisation, ce qui pourrait se traduire par la création d’une Ecole INTERPOL anticorruption. Cette suggestion va maintenant être présentée pour examen au Comité exécutif, dont la prochaine réunion aura lieu en mai.

Cette recommandation n’est qu’un élément d’une série approuvée par plus de 160 hauts responsables de police venus de 35 pays pour débattre de questions relatives à leur travail auxquelles il était urgent de réfléchir dans la région asiatique.

'Le rôle unique que joue INTERPOL dans le travail de police signifie aussi que nous avons des responsabilités qui nous sont propres, notamment celle de faire en sorte que des normes soient élaborées et respectées – en particulier en ce qui concerne la corruption, pour laquelle il n’y a de place ni au sein des services chargés de l’application de la loi ni dans la société dans son ensemble', a déclaré le Président d’INTERPOL, M. Jackie Selebi.

'Je me félicite de la volonté manifestée par la région Asie de lutter contre la corruption, et je suis sûr que le reste de nos pays membres nous soutiendra dans cette importante tâche'.

Ont également été recommandés au cours de cette réunion de trois jours :

  • un renforcement de la coopération régionale et internationale dans les enquêtes sur les malfaiteurs en fuite
  • que les pays qui n’ont pas encore mis en place de structures spécialisées pour combattre le terrorisme soient encouragés à le faire le plus rapidement possible
  • que l’accès aux bases de données d’INTERPOL soit élargi, au-delà des Bureaux centraux nationaux, aux services chargés de l’application de la loi sur le terrain, notamment aux points de contrôle aux frontières et dans les aéroports.

Les délégués présents à la conférence ont en outre demandé au Secrétariat général d’INTERPOL d’apporter son appui aux préparatifs entrepris en vue d’assurer la sécurité des manifestations de grande ampleur qui se tiendront dans la région telles que les Jeux asiatiques de 2006 et les Jeux olympiques de 2008, dans les deux cas par l’intermédiaire du Centre de commandement et de coordination de Lyon et par le déploiement de cellules de crise INTERPOL.

'Cette conférence a mis en lumière de nombreuses questions essentielles, pour la police en Asie mais aussi pour la communauté chargée de l’application de la loi tout entière', a indiqué le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble.

'C’est par la coopération et la coordination que nous avons appelées de nos vœux au cours de cette conférence que nous parviendrons à traduire en justice les malfaiteurs en fuite, à empêcher les terroristes de franchir les frontières et à gagner la bataille contre la corruption'.

'Nos Bureaux centraux nationaux ont d’ores et déjà obtenu des résultats tangibles dans leur action contre toutes les formes de criminalité, et grâce au soutien que les gouvernements apportent en élargissant l’accès à nos bases de données, nous pouvons faire en sorte que les informations utiles à ces B.C.N. parviennent également au policier de la rue'.

En utilisant I-24/7, le système mondial de communication policière sécurisée d’INTERPOL, les Bureaux centraux nationaux peuvent avoir un accès instantané aux informations contenues dans tout un éventail de bases de données, dont celles sur les documents de voyage volés ou perdus, sur les profils génétiques et sur les empreintes digitales, sans oublier les notices internationales sur les personnes recherchées et d’autres informations de police essentielles.