L’utilisation par l’Autriche de la base de données génétiques d’INTERPOL permet de faire progresser 50 affaires

15 décembre 2005

LYON (France) – La comparaison de profils d’ADN transmis par l’Autriche avec les profils déjà enregistrés dans la base de données génétiques d’INTERPOL a permis d’obtenir 50 correspondances orientant vers des enquêtes de police internationales en cours dans quatre pays européens.

L’Autriche a été le premier pays membre d’INTERPOL à adopter la Charte régissant l’utilisation de la base de données automatisée appelée "Passerelle ADN", en avril 2005. Tous les pays concernés par les résultats des comparaisons (personne/scène de crime, scène de crime/scène de crime et personne/personne), lorsqu’aucune relation entre les profils n’avait été établie auparavant, ont reçu une notification.

"50 enquêtes internationales ont pu progresser en quelques secondes grâce à la Passerelle ADN" a déclaré le Secrétaire Général d’INTERPOL, M. Ronald K. Noble. "INTERPOL et ses pays membres ont conçu le produit idéal, à même de satisfaire aux exigences des pays membres en matière de protection de la vie privée tout en demeurant un outil efficace d’aide aux enquêtes en permettant de démasquer les malfaiteurs internationaux et de mettre en évidence les liens entre eux."

Comme l’a indiqué M. Helwig Haidinger, Directeur du Bundeskriminalamt autrichien, "Cette réussite démontre l’importance de la coopération policière internationale, qui doit être intensifiée et élargie".

41 pays membres d’INTERPOL possèdent des bases de données génétiques nationales de police et jusqu’à présent, 33 ont transmis plus de 55 000 profils à INTERPOL.

Le Royaume-Uni, qui possède la plus importante base de profils d’ADN au monde, a été le deuxième pays à adopter la Charte, en novembre 2005. La base de données du Royaume-Uni contient plus de 3,3 millions de profils et a permis d’obtenir plus de 685 000 concordances. Le Royaume-Uni devrait commencer à transmettre des profils à la Passerelle ADN au début de l’année 2006.

Les pays membres d’INTERPOL peuvent transmettre une demande de recherche à la Passerelle ADN directement via le Système mondial de communication policière d’INTERPOL I-24/7. La Passerelle ADN est autonome, c’est-à-dire qu’elle n’est pas reliée aux autres bases de données d’INTERPOL, et les profils transmis ne comportent aucune donnée nominative.

Les pays membres doivent accepter la Charte pour pouvoir accéder à la Passerelle ADN, car le caractère automatique de celle-ci exige des garanties de sécurité et de protection de la vie privée plus strictes que la précédente méthode de comparaison "manuelle".

La Charte stipule notamment que les pays membres conservent la propriété de leurs données et décident de leur utilisation et des droits d’accès y afférents conformément à leur législation nationale.

Lors de la Conférence internationale sur l’utilisation des techniques de l’ADN à l’intention des enquêteurs qui s’est tenue le mois dernier au Secrétariat général d’INTERPOL à Lyon, le FBI (Federal Bureau of Investigation) des Etats-Unis a convenu d’intégrer un dispositif de conversion à son logiciel CODIS (Combined DNA Index System). Cette décision du FBI vise à remplir les conditions définies par INTERPOL, qui représentent un pas vers davantage de mise en commun des profils d’ADN entre les services chargés de l’application de la loi au niveau international.

Ainsi, les 25 pays qui utilisent actuellement le logiciel CODIS pourront à l’avenir transmettre plus facilement des données à la Passerelle ADN.