LYON (France) – Une opération coordonnée par INTERPOL ciblant le trafic de migrants et la traite d’êtres humains a donné lieu à 121 arrestations dans 25 pays, déclenchant 193 nouvelles enquêtes.
Dans le cadre de l’opération Storm Makers (21 - 25 mars 2022), les autorités ont lancé l’offensive contre des groupes criminels organisés soupçonnés de faire franchir des frontières à des hommes, des femmes et des enfants asiatiques à des fins d’exploitation et/ou de profit.
Les autorités ont secouru 80 victimes de la traite d’êtres humains et identifié quelque 3 400 migrants en situation irrégulière.
Des unités de coordination opérationnelle ont été mises en place à Hanoï (Viet Nam) et Abou Dhabi (Émirats arabes unis) afin de prêter leur concours à l’analyse des renseignements et de faciliter la coordination des services chargés de l’application de la loi des pays participants.
Des portillons électroniques intelligents connectés aux bases de données d’INTERPOL ont été mis en service dans les aéroports des Émirats arabes unis pour améliorer l’efficacité des contrôles de passeports et aider à détecter les faux documents.
Quelque 15 millions de vérifications ont été effectuées dans les bases de données d’INTERPOL aux frontières aériennes, terrestres et maritimes, générant des signalements positifs (c’est-à-dire des alertes à la détection de documents de voyage frauduleux) et donnant lieu à la publication de notices INTERPOL à l’encontre de personnes recherchées pour différentes infractions, dont des meurtres et des escroqueries.
Découverte de cas de trafic d’organes, de travail forcé et d’exploitation sexuelle
En Turquie, la police a arrêté quatre personnes, démantelant ainsi un réseau international présumé de trafic d’organes. Le réseau criminel en question, d’origine indienne, est accusé d’avoir ciblé des Indonésiens vulnérables et facilité l’organisation de transplantations rénales en Turquie. Les suspects allaient jusqu’à prendre des photos de faux mariages et à falsifier des documents pour faire croire à l’existence de liens familiaux entre les receveurs et les donneurs. Un rein se vendait 37 000 USD au marché noir ; le donneur recevait 15 000 USD, et le reste de la somme était réparti entre les membres du réseau.
Les services de police malaisiens et cambodgiens ont travaillé en étroite collaboration sur une affaire concernant 15 hommes et une femme attirés au Cambodge par la fausse promesse d’un travail bien payé dans un centre d’appels. À leur arrivée, ils ont été enfermés et forcés à commettre des escroqueries 14 heures par jour. Les autorités des deux pays pensent qu’il y a d’autres victimes de ce groupe criminel, et l’enquête actuellement menée bénéficie du soutien de l’unité Traite d’êtres humains et Trafic de migrants d’INTERPOL.
Autres temps forts de l’opération :
- Les Philippines ont secouru 32 victimes de traite d’êtres humains et arrêté huit suspects pour trafic, exploitation d’enfants et abus pédosexuels.
- Les autorités grecques ont intercepté un véhicule avec à son bord cinq migrants en situation irrégulière venant d’Afghanistan et de Syrie. Ils avaient versé chacun 4 000 EUR à un passeur en Turquie pour être conduits en Thessalonique.
- Des migrants vietnamiens ont été interceptés à la frontière entre la Hongrie et la Roumanie, alors qu’ils faisaient route vers l’Allemagne. Leurs passeurs, qui étaient également vietnamiens, avaient organisé tous les aspects de leur voyage clandestin via des plateformes de médias sociaux.
- Aux Émirats arabes unis, une jeune fille de 17 ans a été délivrée de l’exploitation sexuelle. Amenée aux Émirats depuis le Pakistan alors qu’elle n’avait que 13 ans, elle avait été forcée à se prostituer par un membre de sa famille.
- Aux Maldives, agissant sur la base de renseignements, les autorités se sont rendues dans un salon de beauté et spa que l’on soupçonnait d’être en réalité une maison close où des Thaïlandaises victimes de trafic auraient été forcées à se prostituer. Les autorités se sont tenues en contact avec ces femmes de manière à assurer leur retour en toute sécurité en Thaïlande. Elles enquêtent maintenant sur le groupe criminel organisé responsable du recrutement et de l’exploitation de ces femmes, avec l’aide du Bureau central national INTERPOL de la Thaïlande à Bangkok.
INTERPOL’s Secretary General, Jürgen Stock, said: “In just one week, this operation generated nearly 200 new investigations, revealing the sheer scale of these crimes. It is a huge responsibility for law enforcement, particularly when you know that the victims are in abusive or life-threatening situations. INTERPOL will continue to help authorities close the gaps and ensure the offenders behind these appalling activities are brought to justice.”
Collaboration
Les pays participants ont bénéficié du soutien du Réseau opérationnel INTERPOL de spécialistes de la lutte contre le trafic de migrants et de celui du Groupe d’experts d’INTERPOL sur le trafic d’êtres humains. Le projet AIRCOP, le Service d’enquête pour la sécurité intérieure des États-Unis, l’Organisation internationale pour les migrations et le Bureau d’appui régional pour le Processus de Bali ont dispensé une formation en amont de l’opération. EUROPOL a activement participé à la phase opérationnelle en procédant à des recoupements avec les informations enregistrées dans ses bases de données.
Pays participants
Allemagne, Australie, Bangladesh, Brunéi, Cambodge, Chine, Émirats arabes unis, Espagne, France, Grèce, Inde, Indonésie, Laos, Malaisie, Maldives, Myanmar, Pakistan, Philippines, Portugal, Qatar, Roumanie, Royaume-Uni, Singapour, Turquie, Viet Nam.
L’opération Storm Makers est financée par la Fondation INTERPOL pour un monde plus sûr.
