Protéger le patrimoine culturel grâce à la coopération interservices

23 septembre 2019
WIESBADEN (Allemagne) – Des experts internationaux, spécialistes du commerce illicite de biens culturels, se sont réunis afin de renforcer la coopération interservices aux niveaux national et international.

Le trafic de biens culturels est une forme de criminalité transnationale grave qui touche toutes les régions, et plus de 90 experts nationaux et internationaux, venus de 23 pays d’Europe et du Moyen-Orient ainsi que des États-Unis, se sont réunis à Wiesbaden à l’occasion de la Réunion de travail européenne sur la criminalité liée aux œuvres d’art et le trafic de biens culturels volés.

Organisée au siège de l’Office fédéral allemand de police criminelle (BKA), cette réunion de trois jours (10 - 12 septembre) a également vu la participation de représentants du Conseil de l’Union européenne, d’EUROPOL, de l’ICCROM, de l’OSCE, de l’UNESCO, de l’UNITAD, de l’ONUDC, de l’OMD et de l’Équipe de surveillance du Conseil de sécurité de l’ONU.

Stefan Michel, Directeur des Affaires criminelles au Département de la Grande criminalité et de la Criminalité organisée du BKA, ayant souligné combien il était important de lutter contre le pillage incessant des biens culturels dans les régions en crise, les participants ont abordé la question de l’implication des groupes terroristes dans le pillage et la contrebande d’objets culturels, surtout en provenance des zones de conflit, et se sont intéressés en particulier aux mesures prises à la suite des résolutions 2199/2015 et 2347/2017 du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Stefan Michel, du BKA, a souligné le défi que constitue le pillage incessant des biens culturels dans les régions en crise.
Stefan Michel, du BKA, a souligné le défi que constitue le pillage incessant des biens culturels dans les régions en crise.

Ces résolutions invitent les pays à prendre les mesures voulues pour empêcher le commerce des biens culturels volés et, notamment, à utiliser les capacités policières mondiales d’INTERPOL, telles que sa base de données sur les œuvres d’art volées.

Dans ce contexte, des experts venus d’Iraq, de Syrie et du Yémen ont fait le point sur la criminalité visant le patrimoine culturel dans leurs pays respectifs.

Les opérations de police aux niveaux régional et mondial étant essentielles pour lutter contre les infractions liées au patrimoine culturel, INTERPOL dirige et organise des actions de grande ampleur, comme les opérations Pandora et Athena, cette dernière ayant associé la police et les douanes. L’Organisation met également à disposition la seule base internationale de données de police contenant des informations sur les œuvres d’art volées.

Corrado Catesi, Coordinateur de l’Unité Œuvres d’art d’INTERPOL, a expliqué qu’aucun pays n’était épargné par le vol et le commerce illicite de biens culturels : « Nous devons collectivement axer nos efforts sur la protection du patrimoine contre l’exploitation et la destruction. La création d’unités de police spécialisées disposant d’une base de données opérationnelle sur les œuvres d’art volées devrait être au cœur de toute stratégie nationale efficace. »

Corrado Catesi, Coordinateur de l’Unité Œuvres d’art d’INTERPOL, a indiqué qu’aucun pays n’était épargné par le vol et le commerce illicite de biens culturels.
Corrado Catesi, Coordinateur de l’Unité Œuvres d’art d’INTERPOL, a indiqué qu’aucun pays n’était épargné par le vol et le commerce illicite de biens culturels.

Afin d’aider ses pays membres, INTERPOL procède également au recueil de renseignements et à l’analyse des dernières tendances en matière d’atteintes aux biens culturels.

Lors de cette réunion, des fonctionnaires d’INTERPOL ont présenté les données les plus récentes de l’Unité Œuvres d’art de l’Organisation concernant les atteintes commises en 2018, année durant laquelle INTERPOL a relevé plus de 8 500 infractions dans le monde, sachant que quelque 91 000 objets culturels ont été volés et que les services chargés de l’application de la loi en ont saisi près de 223 000 autres.

La Réunion de travail européenne sur la criminalité liée aux œuvres d’art et le trafic de biens culturels volés était organisée au siège de l’Office fédéral allemand de police criminelle (BKA).
La Réunion de travail européenne sur la criminalité liée aux œuvres d’art et le trafic de biens culturels volés était organisée au siège de l’Office fédéral allemand de police criminelle (BKA).

Les questions du blanchiment de fonds et des faux objets culturels, ainsi que l’importance de protéger les biens culturels à la suite des catastrophes naturelles et des conflits armés, ont également dominé l’ordre du jour de la réunion.