La sécurité des frontières en Afrique de l’Ouest renforcée par une opération INTERPOL

19 août 2019
Une formation et une action sur le terrain menées en Guinée ont renforcé les compétences en gestion des frontières

CONAKRY (Guinée) – Une opération de gestion des frontières menée en Afrique de l’Ouest sous la houlette d’INTERPOL a rappelé l’indispensabilité de solides mesures de sécurité pour repérer les personnes qui utilisent des documents de voyage frauduleux.

L’opération Stop a débuté par une formation de deux jours (30 et 31 juillet). Proposée aux agents chargés de l’application de la loi de la Guinée, elle a porté sur l’utilisation des capacités policières d’INTERPOL et en particulier sur l’utilisation de la base de données sur les documents de voyages volés et perdus (SLTD) ; sur la fraude documentaire ; sur la détection des personnes qui tentent de voyager illégalement ; ainsi que sur les flux financiers transfrontaliers illicites.

L’accès au système de communication mondial sécurisé d’INTERPOL I-24/7 a été étendu à l’aéroport international de Conakry, ainsi qu’à d’autres unités des services chargés de l’application de la loi basées hors du Bureau central national INTERPOL (B.C.N.), afin qu’ils aient un accès direct aux bases de données criminelles de l’Organisation.

La phase de formation a été suivie d’une phase opérationnelle de deux jours à l’aéroport où des vérifications sur les passagers ont été réalisées par rapport aux bases de données nominatives et SLTD d’INTERPOL. Les manifestes de passagers des vols du mois précédent ont également été vérifiés par rapport aux bases de données de l’Organisation afin de renforcer davantage les connaissances et les compétences des officiers.

Au cours de l’opération Stop, plus de 23 000 vérifications de documents de voyage ont été effectuées par rapport aux bases de données d’INTERPOL.
Au cours de l’opération Stop, plus de 23 000 vérifications de documents de voyage ont été effectuées par rapport aux bases de données d’INTERPOL.

Les quelque 23 000 vérifications effectuées ont permis d’obtenir trois signalements positifs par rapport à des documents enregistrés dans la base de données SLTD, confirmant la valeur ajoutée des capacités policières d’INTERPOL pour la région.

« Ce projet renforce notre capacité en matière d’intervention et d’analyse des renseignements, ainsi que notre rapidité de réaction face aux différentes situations criminelles qui peuvent se produire à nos frontières », s’est félicité Alpha Ibrahima Keira, ministre de la Sécurité et de la Protection civile de la Guinée.

L’opération Stop s’est déroulée dans le cadre du projet Morea, une initiative d’INTERPOL financée par le gouvernement français visant, d’une part, à moderniser les B.C.N. de la Côte d’Ivoire, de la Guinée et de la Mauritanie et, d’autre part, à élargir l’accès au système I-24/7 en l’ouvrant aux aéroports, aux frontières terrestres et aux unités d’enquête spéciales.

Didier Clergeot, Coordinateur du Groupe INTERPOL de gestion intégrée des frontières, et Naby Ibrahima Traoré, Chef du département de la Sécurité et de la Fraude documentaire de la Guinée, discutent des capacités policières d’INTERPOL.
Didier Clergeot, Coordinateur du Groupe INTERPOL de gestion intégrée des frontières, et Naby Ibrahima Traoré, Chef du département de la Sécurité et de la Fraude documentaire de la Guinée, discutent des capacités policières d’INTERPOL.

« La police n’est que l’une des pièces du puzzle de la sécurité des frontières. Pour que les pays puissent protéger au mieux leurs frontières, il faut associer l’accès aux bons outils aux bons endroits, les compétences pour les utiliser efficacement et la coordination avec d’autres services chargés de l’application de la loi pertinents », a expliqué Harald Arm, Directeur, Appui opérationnel et Analyse d’INTERPOL.

« Des activités comme l’opération Stop qui réunissent tous ces aspects et encouragent la coopération nationale, régionale et mondiale auront un impact positif durable sur la sécurité des frontières dans toute l’Afrique de l’Ouest », a-t-il conclu.

L’opération a été coordonnée par le Groupe INTERPOL de gestion intégrée des frontières avec l’appui de la Direction des Systèmes d’information et des technologies et des unités de lutte contre le trafic de migrants et les réseaux criminels.