COTONOU (Bénin) – Du trafic d’êtres humains et de stupéfiants au terrorisme et à la cybercriminalité, l’éventail des défis sécuritaires auxquels est confrontée l’Afrique est au centre des travaux de la Conférence régionale africaine d’INTERPOL.
Rassemblant quelque 120 hauts responsables de police de 29 pays, la réunion sera également informée de la manière dont la coopération entre INTERPOL et les organismes régionaux, dont l’Union africaine, le CCPAC, l’OCCPAE et le CCPAO, permet d’obtenir de solides résultats.
Ouvrant officiellement la réunion, le Ministre béninois de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Alassane Seidou, a déclaré : « L’Afrique est confrontée à de nombreux défis sécuritaires qui freinent son développement. INTERPOL accompagne le Bénin avec des réponses adaptées pour enquêter sur toutes les formes de criminalité et renforce les capacités grâce à la formation.
« En accueillant cette conférence, le Bénin démontre son attachement à la lutte contre la criminalité organisée transnationale, dont le terrorisme, grâce à une coopération régionale et internationale renforcée. »
Soutenir l’action policière en Afrique
Le Président d’INTERPOL Ahmed Nasser Al-Raisi a affirmé que la conférence mettait en évidence l’importance décisive que revêt l’alliance entre l’Organisation et les institutions policières et politiques en Afrique.
« Je tiens à souligner l’engagement du Comité exécutif s’agissant de promouvoir – et de célébrer – les succès obtenus par INTERPOL en matière de lutte contre la criminalité dans la région et de renforcement des capacités de l’infrastructure policière en Afrique. »
L’Inspecteur général de police Soumaïla Allabi Yaya, Directeur général de la Police républicaine du Bénin, a déclaré : « La rencontre qui débute ce jour procurera des méthodes et des stratégies afin de permettre à nos agents chargés de l’application de la loi de bénéficier des expériences partagées et des meilleures pratiques dans la prévention et la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et la cybercriminalité. »
Le Secrétaire Général d’INTERPOL Jürgen Stock a indiqué que l’Afrique, à l’instar des autres régions, fait face à des menaces qui ont pris de l’ampleur, ont évolué et se sont durcies pendant la pandémie, en particulier la cybercriminalité.
Le Secrétaire Général Stock a mis en avant le lancement de l’Opération conjointe de lutte contre la cybercriminalité en Afrique d’INTERPOL, financée par le Royaume-Uni, visant à mener des actions régionales coordonnées fondées sur le renseignement en matière de lutte contre les cybermalfaiteurs et à appuyer les opérations conjointes.
« Alors que le numérique progresse à grand pas sur tout le continent africain, le renforcement des capacités pour s’attaquer à la cybercriminalité est devenu urgent », a déclaré le Secrétaire Général Stock.
« Il est essentiel que les groupes vulnérables soient protégés à la fois en ligne et dans le monde réel.
« Il s’agit là des hommes et des femmes de tous âges qui sont secourus lors de nos nombreuses opérations visant à combattre la traite d’êtres humains en Afrique, et des enfants qui sont ciblés par les délinquants sexuels », a ajouté le Secrétaire Général.
Succès régionaux
Les résultats des opérations coordonnées par INTERPOL dans toute l’Afrique devant être annoncés lors de la conférence régionale, les délégués se verront également présenter d’autres réussites régionales.
Au nombre de celles-ci, citons la première opération INTERPOL-AFRIPOL menée sur le terrain contre les réseaux criminels organisés se livrant à la criminalité pharmaceutique, qui a permis d’identifier des centaines de suspects et a abouti à des saisies portant sur plus de 12 millions de produits de santé illicites.
Une opération mondiale coordonnée par INTERPOL avec la participation de 47 pays visant la traite d’êtres humains et le trafic de migrants a enregistré un certain nombre de succès en Afrique, notamment :
- L’arrestation en Tanzanie d’un chauffeur de bus ougandais qui transportait une boîte contenant 169 faux passeports de Kampala à Dar es-Salaam ;
- Le sauvetage par les autorités soudanaises de 253 victimes de la traite d’êtres humains et l’arrestation de 32 suspects ;
- L’interpellation au Ghana de deux Nigérians accusés de diriger un réseau de traite d’êtres humains entre ce pays, le Togo, le Bénin et le Nigéria.
