Élaborer la réponse internationale à apporter à la criminalité financière et à l’utilisation des cybermonnaies à des fins illicites

20 novembre 2020
La conférence internationale se concentre sur des solutions intersectorielles contre la criminalité financière et la criminalité facilitée par la cybermonnaie

LYON (France) – Des représentants de services chargés de l’application de la loi, d’instances judiciaires, de cellules de renseignements financiers (CRF), d’organisations internationales et du secteur privé se sont réunis virtuellement afin d’élaborer des solutions intersectorielles à l’échelle internationale pour lutter contre l’utilisation des cybermonnaies à des fins criminelles.

Regroupant plus de 2 000 participants de 132 pays pendant deux jours (18 et19 novembre 2020), la Quatrième Conférence mondiale sur les fonds d’origine illicite et l’utilisation des cybermonnaies à des fins illicites a été organisée conjointement par INTERPOL, Europol et l’Institut de Bâle sur la gouvernance. La conférence annuelle a vu le jour à l’initiative du Groupe de travail sur les cybermonnaies et le blanchiment d’argent créé en 2016 par les trois organisations. Elle a pour objet de renforcer les connaissances, l’expertise et les meilleures pratiques en matière d’enquêtes financières et de renseignement sur les actifs virtuels et les cybermonnaies.

Compte tenu de l’augmentation récente du nombre et de la qualité des enquêtes menées dans le domaine des infractions liées aux cybermonnaies, les services chargés de l’application de la loi et d’autres organismes publics continuent de renforcer leur niveau de connaissance et d’expertise dans ce domaine de criminalité. À cet égard, la conférence a permis de souligner combien il était nécessaire pour les pays et territoires d’accroître les échanges d’informations tactiques et de meilleures pratiques. Les enseignements tirés par un organisme peuvent être ainsi utiles aux autres.

Les participants à la conférence ayant souligné la nécessité de développer les capacités d’enquête sur les actifs virtuels et d’appliquer des règles visant à réglementer les fournisseurs de services d’actifs virtuels afin de prévenir le blanchiment d’argent, Mme Ilana de Wild, Directrice de la Criminalité organisée et des Nouvelles formes de criminalité, a déclaré :

« La lutte contre les fonds d’origine criminelle et l’utilisation des cybermonnaies à des fins criminelles passent nécessairement par une approche multidisciplinaire et interinstitutions associant secteur privé et secteur public. En conjuguant l’expertise et les données du secteur privé sur les fonds d’origine criminelle et les capacités d’enquête des services chargés de l’application de la loi, nous pouvons renforcer nos capacités collectives et intensifier notre action pour lutter contre les fonds d’origine criminelle. »

L’ordre du jour de la conférence portait sur les tendances de la criminalité liée aux cybermonnaies et les enquêtes menées sur ce sujet, les flux criminels et les opérations sur les marchés noirs, les études de cas sur les rançongiciels et la sextorsion, le blanchiment d’argent impliquant des actifs virtuels et le transfert du produit du trafic de drogues au moyen des cybermonnaies.

À cet égard, les participants à la conférence ont approuvé des recommandations relatives à des initiatives visant à renforcer les capacités d’enquête sur les actifs virtuels, grâce à la mise en place d’un cadre réglementaire clair destiné à prévenir le blanchiment d’argent, à l’adoption de stratégies de « suivi de l’argent » visant à lutter contre les fonds provenant d’activités criminelles, au renforcement de l’échange d’informations en vue du démantèlement de réseaux criminels et à l’utilisation des nouvelles technologies dans les enquêtes sur la criminalité financière.

Le groupe de travail tripartite s’est fixé comme objectif de collecter, d’analyser et d’échanger des informations non opérationnelles au sujet de l’utilisation des actifs virtuels, et de créer un réseau de professionnels et d’experts dans ce domaine, de façon à établir collectivement de meilleures pratiques et apporter une assistance au-delà du groupe de travail.

L’Institut de Bâle sur la gouvernance accueillera la prochaine édition de la conférence au second semestre de 2021.

4th Global Conference on Criminal Finances and Cryptocurrencies
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