Relier les polices africaines aux médias sociaux pour faciliter les enquêtes

13 août 2020
Un atelier d’INTERPOL a présenté aux policiers différentes formes de détournement des médias sociaux par les malfaiteurs à des fins criminelles

NAIROBI (Kenya) – Les médias sociaux sont présents dans pratiquement tous les aspects de notre vie quotidienne ; ils nous aident à nouer des contacts, à partager des informations et à promouvoir une société ouverte sur le monde.

Malheureusement, les malfaiteurs ont également pris conscience de la puissance et de la dimension mondiale de ces médias, et les utilisent pour commettre leurs infractions.

Les groupes terroristes y diffusent leur propagande et coordonnent leurs activités au moyen d’applications de messagerie chiffrée ; les malfaiteurs utilisent leurs services pour vendre des stupéfiants, des armes, des produits d’origine animale et des services de cybercriminalité et en faire la publicité ; les auteurs d’abus pédosexuels y contactent leurs victimes, et les utilisent également pour partager des images d’abus commis sur des enfants.

Appuyer les polices d’Afrique

Pour aider les polices d’Afrique à comprendre comment les malfaiteurs tirent parti des médias sociaux et comment elles-mêmes peuvent intégrer ces médias aux enquêtes criminelles qu’elles mènent, INTERPOL a organisé un atelier virtuel sur « Les Médias sociaux et les services chargés de l’application de la loi » auquel ont participé 37 policiers de 13 pays du continent.

Organisée par les Pôles antiterroristes régionaux d’INTERPOL en Afrique, cette réunion de deux jours (11 et 12 août) s’est penchée sur la manière dont les pays peuvent faire appel à l’assistance d’INTERPOL en matière opérationnelle et d’enquêtes lors d’affaires dans lesquelles les médias sociaux sont présents. Bien que l’accent ait été mis sur les enquêtes antiterroristes et le rôle de l’unité Présence en ligne des terroristes, d’autres types de criminalité ayant une cybercomposante ont également été abordés.

L’atelier a également porté sur le rôle des médias sociaux dans les enquêtes de police, la manière de demander une assistance, ainsi que les restrictions relatives au partage des données et d’autres considérations d’ordre juridique.

Les Pôles antiterroristes régionaux

Implantés de manière stratégique à proximité des zones de conflit ou des principaux centres de l’activité terroriste, les Pôles antiterroristes régionaux d’INTERPOL font office de points de contact pour les activités de l’Organisation en matière de lutte contre le terrorisme dans ces régions. Couvrant l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, l’Asie-Pacifique, l’Europe, les Amériques, et le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ces pôles fournissent un appui direct aux services chargés de l’application de la loi de chaque région afin de les aider à améliorer leur réponse antiterroriste.

Soulignant la volonté d’INTERPOL d’aider les polices d’Afrique à intégrer une cybercomposante dans leurs enquêtes, une formation semblable, sur la manière d’exploiter au mieux Internet et certains sites de médias sociaux dans le cadre des enquêtes antiterroristes, a été dispensée en début d’année à des membres des services chargés de l’application de la loi libyens.