SINGAPOUR – L’opération Anchor pilotée par INTERPOL avait globalement pour objectif de renforcer les contrôles aux frontières, ainsi que la sécurité des ports occupant des emplacements stratégiques.
Cet exercice pratique est venu conclure une série de formations destinées aux premiers intervenants et aux enquêteurs chargés de prévenir la criminalité maritime et de la combattre sous ses différentes formes.

Les services chargés de l’application de la loi d’Indonésie, de Malaisie, des Philippines et du Viet Nam ont travaillé ensemble en vue de localiser et d’intercepter les individus et groupes responsables d’activités criminelles transfrontalières comme le trafic de migrants, la traite d’êtres humains, les vols à main armée commis en mer, les détournements et les enlèvements contre rançon, le trafic d’armes à feu et le trafic de marchandises illicites.
Une collaboration qui débouche sur des saisies et des arrestations et permet de porter secours à des victimes
L’Asie du Sud-Est est une plaque tournante majeure du commerce maritime, et de nombreuses compagnies de navigation sont exposées à la criminalité maritime dans la région. C’est dans ce contexte que des patrouilles en mer, des inspections de navires, de marchandises et d’équipages, et des contrôles de passagers et de leurs passeports ont été menés dans le cadre de l’opération Anchor.
Une étroite collaboration entre la police, la marine, les garde-côtes, les services de l’immigration, les douanes et autres unités maritimes des quatre pays participants a permis de nombreuses arrestations et saisies :
- Saisie de trois tonnes de spécimens d’espèces marines inscrites à la CITES ;
- Saisie de 14 navires se livrant à la pêche illégale ;
- Arrestation de suspects en lien avec trois tentatives de trafic de stupéfiants ;
- Mise au jour de deux affaires de trafic de marchandises ;
- Arrestation de 18 suspects dans le cadre de diverses affaires transnationales.
Cette opération a également permis de secourir cinq victimes de la traite d’êtres humains à bord d’un navire sur l’île de Taganak (Philippines).
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Des signalements positifs dans les bases de données d’INTERPOL

L’exercice a donné lieu à plus de 6,5 millions de recherches dans les bases de données d’INTERPOL, qui ont abouti à 10 concordances confirmées avec des notices rouges (avis de recherche internationaux), des documents de voyages volés ou perdus et des diffusions. La plupart des intéressés n’ont pas été autorisés à embarquer sur leur vol ou ont été dirigés vers d’autres aéroports de destination en vue de la mise en œuvre de mesures de suivi.
Huit kits de gestion des frontières ont été déployés, notamment un outil de police scientifique appelé Seek Avenger qui a été envoyé aux Philippines pour aider les unités maritimes à procéder en mer à des vérifications aléatoires concernant des personnes.

L’importance de la formation pour des résultats qui s’inscrivent dans la durée
Cette opération (menée durant trois semaines en juillet et août) a été précédée d’une formation dispensée dans le cadre du projet MAST financé par le gouvernement canadien.

Ce sont au total 222 agents de première ligne, dont 54 femmes, qui ont été formés à l’utilisation des bases de données et des outils de police scientifique et d’assistance à la gestion des frontières d’INTERPOL, ainsi qu’aux enquêtes sur les scènes de crime liées à des infractions commises en mer, à l’analyse de renseignements criminels et aux techniques d’audition lors des enquêtes.
L’un des principaux objectifs de l’opération Anchor était de permettre aux participants de mettre en pratique leurs connaissances nouvellement acquises et, ainsi, de consolider leurs compétences et de renforcer les capacités institutionnelles des quatre pays bénéficiaires.

Recommandations pour l’avenir
Lors d’une réunion organisée en octobre pour faire le bilan de l’opération, les participants ont confirmé l’intérêt de la formation et des exercices opérationnels, et exprimé leur volonté de renforcer les activités de lutte contre la criminalité dans le domaine maritime.
Parmi les recommandations formulées figuraient l’élargissement de l’accès au système de communication mondial sécurisé d’INTERPOL à d’autres services et ports maritimes, le partage accru d’informations sur les activités criminelles dans la région et la possibilité de faire appel aux services judiciaires pour obtenir des conseils d’ordre juridique.

M. Jorge Fainstein Day Gastrell, Directeur par intérim du Renforcement des capacités et de la Formation d’INTERPOL, a déclaré : « Avec ses capacités policières mondiales, INTERPOL peut apporter un soutien significatif en matière de poursuites transnationales. Grâce à cette plateforme d’échange, nous pouvons mobiliser les agents des services chargés de l’application de la loi afin de lutter plus efficacement contre la criminalité. »
M. Wan Azri Bin Wan Ishak, Directeur adjoint du Bureau central national INTERPOL de la Malaisie, à Kuala Lumpur, a souligné que l’opération Anchor constituait un excellent moyen d’encourager la coopération internationale et régionale. « Je salue cette initiative d’INTERPOL, qui a décidé à point nommé de planifier et de mener une opération interservices ciblée, et j’espère que, tous ensemble, nous n’aurons de cesse de protéger nos nations contre toutes les formes de criminalité transfrontalière. »