Guinée-Bissau : une triple peine d’emprisonnement marque un tournant dans la lutte contre les stupéfiants aux côtés d’INTERPOL

27 décembre 2019
La perméabilité accrue des frontières internationales a favorisé l’essor de la toxicomanie et l’accessibilité des stupéfiants à l’échelle mondiale.

LYON (France) – L’une des plus importantes saisies de cocaïne en Guinée-Bissau a donné lieu à la condamnation de trois barons de la drogue, arrêtés lors d’une opération policière soutenue par INTERPOL.

L’équipe d’INTERPOL a assisté les autorités nationales de Guinée-Bissau dans le cadre de l’enquête sur l’une des plus importantes saisies de stupéfiants dans le pays.
L’équipe d’INTERPOL a assisté les autorités nationales de Guinée-Bissau dans le cadre de l’enquête sur l’une des plus importantes saisies de stupéfiants dans le pays.

Une Cellule de crise INTERPOL (IRT) déployée en Guinée-Bissau en septembre dernier a assisté les autorités locales dans le cadre de l’enquête sur une saisie record de 1,8 tonne de cocaïne, au cours de laquelle 10 suspects originaires de Colombie, de Guinée-Bissau et du Mali ont été arrêtés.

Les trois peines d’emprisonnement de 14 ans prononcées, inédites en Guinée-Bissau, coïncident avec un recours particulièrement accru aux capacités et à l’expertise d’INTERPOL en matière de lutte contre les stupéfiants.

« L’augmentation du nombre de saisies de cocaïne et les peines plus sévères prononcées au cours des 18 derniers mois montrent clairement que la Guinée-Bissau ne tolère plus l’utilisation de son territoire par les réseaux internationaux de trafic de stupéfiants pour expédier de la cocaïne en provenance d’Amérique latine vers d’autres régions du monde », explique Paul Stanfield, Directeur de la Criminalité organisée et des Nouvelles formes de criminalité d’INTERPOL.

Veiller à ce que les autorités de police de Guinée-Bissau disposent des connaissances et compétences nécessaires pour prévenir, enquêter et démanteler le trafic de stupéfiants est une composante essentielle de la stratégie mondiale de lutte contre les stupéfiants d’INTERPOL.
Veiller à ce que les autorités de police de Guinée-Bissau disposent des connaissances et compétences nécessaires pour prévenir, enquêter et démanteler le trafic de stupéfiants est une composante essentielle de la stratégie mondiale de lutte contre les stupéfiants d’INTERPOL.

« Veiller à ce que les autorités de police du pays disposent des connaissances et compétences nécessaires pour prévenir, enquêter et démanteler le trafic de stupéfiants est une composante essentielle de la stratégie mondiale de lutte contre les stupéfiants d’INTERPOL », ajoute-t-il.

En se concentrant sur les aspects judiciaires, INTERPOL accompagne les pays dans la lutte contre la criminalité qui sévit sur les itinéraires de trafic de cocaïne.

Une répression accrue

INTERPOL fournit à la Guinée-Bissau une approche commune et multidisciplinaire qui allie soutien aux enquêtes et renforcement des capacités ; elle intervient sur le terrain afin d’aider les autorités de police à partager des renseignements et à mener des opérations de lutte contre le trafic de stupéfiants.

« Le trafic de stupéfiants alimente l’instabilité dans les régions en proie à l’insurrection, c’est pourquoi des peines plus sévères et une tolérance zéro sont absolument nécessaires pour préserver la gouvernance, l’économie, la stabilité et la santé publique en Afrique de l’Ouest », déclare Cornella Florinda Vieira Te, Chef du Bureau central national INTERPOL de Bissau.

« Les failles en matière d’application de la loi permettent à la criminalité liée aux stupéfiants d’échapper à la justice ; grâce à INTERPOL, la Guinée-Bissau est plus forte, car le développement de nos capacités en matière de lutte contre les stupéfiants a également renforcé notre système de justice pénale », ajoute-t-elle.

Du financement externe aux résultats opérationnels

Le projet quinquennal AMEAP (Afrique, Moyen-Orient, Asie-Pacifique) d’INTERPOL coordonne des initiatives de lutte contre le trafic de stupéfiants grâce au financement des Émirats arabes unis et de la Fondation INTERPOL pour un monde plus sûr.

Le projet AMEAP met à disposition de la Guinée-Bissau une plateforme de coordination dans le cadre de diverses opérations de lutte contre le trafic de stupéfiants, qui visent à faciliter les enquêtes et les poursuites en aidant les autorités de police locales à repérer, identifier et arrêter les trafiquants.

Le projet CRIMJUST accompagne 12 pays d’Amérique latine, des Caraïbes et d’Afrique de l’Ouest dans la lutte contre la criminalité organisée qui sévit sur les itinéraires de trafic de cocaïne. Ce projet est piloté conjointement avec l’ONUDC et Transparency International et est financé par l’Union européenne.

« Grâce à INTERPOL, la Guinée-Bissau est plus forte, car le développement de nos capacités en matière de lutte contre les stupéfiants a également renforcé notre système de justice pénale », déclare la Chef du B.C.N. INTERPOL de Bissau.
« Grâce à INTERPOL, la Guinée-Bissau est plus forte, car le développement de nos capacités en matière de lutte contre les stupéfiants a également renforcé notre système de justice pénale », déclare la Chef du B.C.N. INTERPOL de Bissau.

Unité Réseaux criminels (CNET) d’INTERPOL

INTERPOL accompagne la Guinée-Bissau dans l’identification des menaces de sécurité et le démantèlement de groupes criminels organisés impliqués dans le trafic de stupéfiants illicites via la fourniture d’un appui opérationnel sur-mesure, d’une analyse de la criminalité liée aux stupéfiants et de services de formation.

L’accès aux capacités policières mondiales d’INTERPOL, dont son système de communication sécurisé I-24/7, sort la Guinée-Bissau de son isolement géographique et relie le pays aux services chargés de l’application de la loi des 194 pays membres de l’Organisation, ce qui lui offre une perspective mondiale du trafic de stupéfiants par rapport à ses données locales.

Grâce au Fichier d’analyse sur les stupéfiants d’INTERPOL, la Guinée-Bissau a rapidement accès à des renseignements criminels précis, qui lui permettent de connaître les tendances en matière de criminalité liée aux stupéfiants et d’adapter ses activités et politiques en conséquence.

La Guinée-Bissau, qui utilise régulièrement la base de données Relief d’INTERPOL, peut désormais identifier l’origine et les itinéraires empruntés par les envois de stupéfiants au moyen d’une analyse comparative automatique des marques laissées par un outil, des logos et de la composition chimique figurant sur les emballages.