Des experts se réunissent pour échanger sur la fraude aux télécommunications et d’autres escroqueries

21 juin 2019
Les centres d’appel clandestins sont une préoccupation croissante pour les services chargés de l’application de la loi

CHONGQING, Chine – La lutte contre les menaces représentées par les escroqueries par téléphone et d’autres types de fraude par ingénierie sociale était le thème central d’une réunion INTERPOL sur la criminalité financière.

La 7ème réunion du Groupe de travail INTERPOL sur la lutte contre la criminalité financière transnationale a rassemblé des experts afin d’échanger sur les moyens de lutte, à l’échelle mondiale, contre divers types d’escroquerie utilisés par les réseaux criminels pour soutirer de l’argent aux victimes non averties.

La réunion de trois jours, organisée par INTERPOL et le ministère chinois de la Sécurité publique et qui s’est tenue du 18 au 20 juin dans la municipalité de Chongqing, a porté sur trois thèmes principaux :

  • La fraude aux télécommunications : des criminels créent des centres d’appel au sein desquels les téléopérateurs recourent à diverses ruses pour inciter les victimes à verser de l’argent ;
  • La fraude par ingénierie sociale : escroquerie aux faux ordres de virement (FOVI), escroquerie aux sentiments, sextorsion, fraude à l’investissement, etc. ;
  • Le blanchiment d’argent et les mules : les criminels ont régulièrement recours à des mules pour transférer leurs bénéfices illicites.
INTERPOL Anti-Transnational Financial Crime Working Group
Meng Qingfeng, Vice-ministre chinois chargé de la Sécurité publique.
Meng Qingfeng, Vice-ministre chinois chargé de la Sécurité publique.
INTERPOL Anti-Transnational Financial Crime Working Group
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La fraude aux télécommunications est une préoccupation croissante en Asie et ailleurs. Des organisations criminelles créent des centres d’appel dans plusieurs pays, qui ciblent généralement des personnes âgées en se faisant passer pour des représentants des pouvoirs publics, des agents de police ou des banquiers et incitent leurs victimes à verser rapidement de l’argent.

INTERPOL a coordonné plusieurs opérations axées sur la fraude aux télécommunications en Asie, dont l’opération First Light en 2016, qui a donné lieu à l’arrestation de plus de 1 500 individus à la suite de la fermeture d’une dizaine de centres d’appel clandestins en Asie et en Europe.

INTERPOL President Kim Jong Yang at the INTEPROL Anti-Transnational Financial Crime Working Group

« Le recours aux technologies pour commettre une fraude n’est pas une pratique nouvelle, mais Internet et les médias sociaux permettent désormais aux criminels d’élargir leur rayon d’action et de diversifier leurs cibles et leurs activités, bien souvent sans nécessiter d’interactions personnelles ou de présence physique », déclare Kim Jong Yang, Président d’INTERPOL.

Afin de lutter efficacement contre ces menaces, il a souligné l’importance de former de solides partenariats pour créer un réseau de services chargés de l’application de la loi jouissant d’une portée et d’une base de connaissances mondiales.

À cet égard, la réunion s’est également intéressée à la manière dont les réseaux criminels ont recours aux mules pour accepter les versements illicites, transférer des fonds sur les comptes des criminels ou blanchir les bénéfices. En règle générale, les mules ne savent pas qu’elles sont impliquées dans une activité criminelle puisqu’elles ne connaissent pas la source des versements. 

Reflet de la dimension internationale de ce domaine de criminalité, le groupe de travail a réuni plus de 70 représentants des services chargés de l’application de la loi de 42 pays et territoires, ainsi qu’ASEANAPOL.

Pays concernés