Une approche multisectorielle en matière de criminalité liée aux espèces sauvages

4 décembre 2019
Le Groupe de travail d’INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages étudie les menaces et les difficultés

SINGAPOUR – La criminalité liée aux espèces sauvages est un enjeu mondial qui touche de nombreux secteurs et industries.

Les conséquences de ces activités illicites sont tout aussi vastes, puisqu’elles nuisent non seulement à l’environnement, mais également aux économies, aux populations et aux sociétés, et nécessitent donc d’y apporter une solution multisectorielle.

La 30ème réunion du Groupe de travail d’INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages a rassemblé quelque 160 participants issus des services de police, d’organismes publics, d’organisations internationales, des secteurs financier et du transport, du monde universitaire et des médias sociaux afin d’étudier les nouvelles menaces environnementales, les tendances en matière de trafic et les difficultés rencontrées pour démanteler les réseaux criminels impliqués dans ces activités.

La réunion s’est intéressée à la manière dont la criminalité liée aux espèces sauvages peut toucher d’autres secteurs que ceux spécialisés dans l’environnement, notamment en cas de trafic par transport aérien, terrestre et maritime ou de vente illégale d’animaux et de produits issus d’espèces sauvages sur Internet. Pour la première fois, des représentants de ces secteurs ont été invités à exprimer leur point de vue et à nouer des relations avec les services chargés de l’application de la loi.

Les services de police, organismes publics, organisations internationales, secteurs financier et du transport, le monde universitaire et les médias sociaux ont étudié les nouvelles menaces environnementales.
Les services de police, organismes publics, organisations internationales, secteurs financier et du transport, le monde universitaire et les médias sociaux ont étudié les nouvelles menaces environnementales.

Les participants étant issus de 45 pays des quatre coins du monde, la réunion, qui s’est déroulée sur une semaine (du 18 au 22 novembre), fut l’occasion d’échanger diverses opinions sur la criminalité liée aux espèces sauvages et différentes manières d’aborder d’éventuelles solutions.

À propos des difficultés rencontrées dans la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages, Daoming Zhang, Sous-directeur des Marchés illicites d’INTERPOL, a déclaré : « Des animaux et produits issus d’espèces sauvages font l’objet d’un trafic par bateau ou avion, sont vendus sur le Darknet et les bénéfices illicites sont clandestinement transférés via des établissements financiers.

La seule manière d’éradiquer définitivement ces crimes et de protéger les espèces sauvages du monde entier est de s’unir avec l’ensemble des parties prenantes en vue de développer des solutions multisectorielles. »

Les thèmes à l’ordre du jour comprenaient la criminalité forestière, la criminalité financière associée au trafic d’espèces sauvages, les difficultés rencontrées en matière de répression et d’intervention transnationales, ou encore la formation sur la criminalité liée aux espèces sauvages.

La réunion fut l’occasion d’échanger diverses opinions sur la criminalité liée aux espèces sauvages et différentes manières d’aborder d’éventuelles solutions.
La réunion fut l’occasion d’échanger diverses opinions sur la criminalité liée aux espèces sauvages et différentes manières d’aborder d’éventuelles solutions.

L’un des exemples de cas présentés concernait la récente opération Thunderball, coordonnée conjointement par INTERPOL et l’Organisation mondiale des douanes. Cette opération internationale de lutte contre la criminalité forestière et liée aux espèces sauvages a permis de saisir des produits issus d’espèces sauvages protégées, dont 545 kg d’ivoire, 1,3 tonne d’écailles de pangolin, 9 700 tortues terrestres et marines vivantes et 604 tonnes de bois, et d’arrêter près de 600 personnes à l’échelle mondiale.

« Dans la lignée des activités menées ces dernières années, nous devons repenser la manière dont nous luttons contre la criminalité liée aux espèces sauvages », a indiqué Dylan Swain, nouveau président du Groupe de travail d’INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages. « Le fait de réunir les services chargés de l’application de la loi avec des ONG, la société civile et le monde universitaire nous permet de partager et d’élaborer de nouvelles stratégies en matière de lutte contre le trafic d’espèces sauvages. »

Certaines discussions étaient ouvertes aux représentants de la société civile en vue de favoriser le dialogue entre l’ensemble des parties prenantes, tandis que celles concernant l’échange de renseignements et d’informations sur des affaires étaient réservées aux services chargés de l’application de la loi.

Au cours de la réunion, le Groupe de travail a décerné un prix à un service chargé de l’application de la loi et à un groupe de la société civile au titre de leur travail remarquable en matière de préservation des espèces sauvages.

Les participants ont également nommé un nouveau Conseil exécutif qui pilotera les activités du Groupe de travail dans les années à venir.

La 30ème réunion du Groupe de travail d’INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages s’est intéressée à la manière dont ces activités touchent d’autres secteurs que ceux spécialisés dans l’environnement.
La 30ème réunion du Groupe de travail d’INTERPOL sur la criminalité liée aux espèces sauvages s’est intéressée à la manière dont ces activités touchent d’autres secteurs que ceux spécialisés dans l’environnement.